jeudi 9 mars 2023

L'AMOUR GREC CHEZ AUGUSTIN, BASILE DE CÉSARÉE, CLÉMENT D'ALEXANDRIE, EUSÈBE DE CÉSARÉE, JEAN CHRYSOSTOME, JUSTIN, LACTANCE, PHILON ET TERTULLIEN, ET DANS LES PREMIERS CONCILES



Auteurs chrétiens de l'Antiquité par ordre chronologique : PHILON D'ALEXANDRIE, JUSTIN, CLÉMENT D'ALEXANDRIE, TERTULLIEN, FIRMICUS MATERNUS, LACTANCE, EUSÈBE DE CÉSARÉE, 2 CONCILES, BASILE DE CÉSARÉE, AMBROISE DE MILAN, JEAN CHRYSOSTOME, AUGUSTIN

Mes notes de lecture :

PHILON D'ALEXANDRIE ou PHILON LE JUIF (vers -13/54),
philosophe et exégète juif d'expression grecque, influent sur les premiers auteurs chrétiens,

Abraham, LCL. Paris : Cerf 1966, introduction, traduction et notes de Jean Gorez (Traduction particulièrement soignée, claire, précise, fidèle jusqu'à l'extrême selon Mireille Hadas-Lebel dans la Revue des Études Grecques) :
133 : Le pays de Sodome était plein des iniquités que provoquent gloutonneries et débauche ; 134 : la raison de la démesure dans la débauche fut l'abondance de leurs ressources, fruits de toutes sortes ;
135 : incapables d'en supporter la satiété, ils rejettent la loi de la nature [...] des hommes s'unissent à des êtres mâles sans que ceux qui étaient actifs eussent honte d'être du même sexe que ceux qui étaient passifs. Quand ils voulaient faire des enfants, il se révéla qu'ils répandaient une semence stérile ; mais cette révélation ne leur servait de rien, vaincus qu'ils étaient par un désir plus fort ;
136 : puis, habituant peu à peu ceux qui étaient nés hommes à subir le rôle de femmes, ils leur donnèrent une féminité morbide ; mal invincible : non seulement ils efféminaient leurs corps à force de mollesse et de sensualité, mais ils leur faisaient des âmes dégénérées ; et travaillaient à la ruine du genre humain. Si Grecs et Barbares avaient approuvé de telles unions, les cités seraient devenues des déserts, comme vidées par une maladie pestilentielle ;
137 : Dieu fit croître d'une façon particulière le nombre des unions entre hommes et femmes en vue de la procréation d'enfants ; il fit s'éteindre les unions qui étaient hors des lois de l'espèce et anormales, et ceux qui s'y portaient avec passion, il leur appliqua des châtiments hors du commun et inusités ; 138-140 : pluie de feu.

Des Lois spéciales : LCL, Paris : Cerf 1970 (introduction, traduction et notes par André Mosès) :
III, 37 : La pédérastie, dont le nom même était réprouvé autrefois et dont se vantent aujourd'hui non seulement ses partisans actifs, mais également leurs partenaires passifs ; ils ne rougissent pas de transformer par un comportement artificiel la nature mâle en nature femelle ; 38 : obéir à la loi qui ordonne de tuer l'androgyne ;
39 : que le pédéraste sache qu'il encourt la même peine [que les passifs, i. e. la mort], puisqu'il poursuit le plaisir contre nature, puisque, pour la part qui lui incombe, il s'efforce de rendre les villes désertes et vides d'habitants en détruisant ses germes générateurs, puisqu'en outre il ne dédaigne pas de devenir maître et docteur des maux majeurs, la dévirilisation [anandrias] et la mollesse [malakia] ; 40 : responsabilité de l'organisation sociale des honneurs et des fêtes de Déméter.

De la vie contemplative, Paris : Cerf 1963 (introduction et notes de François Daumas, traduction de Pierre Miquel) ; Remacle (traduction Delaunay/Didier, 1874) :
50-52 : description des mignons et des banquets ;
59-63 : diatribe contre les pédérastes.
Traduction Delaunay : " Il y a encore d'autres esclaves : sur leurs joues fleurit à peine le premier duvet ; ils faisaient tout à l'heure les délices des pédérastes ; car on les a dressés avec le dernier soin à cet important office. [...] Si on les compare aux banquets des nôtres qui ont embrassé la vie contemplative, ils paraîtront ridicules. Ils ont chacun leurs plaisirs. Celui de Xénophon en offre de plus conformes à la nature humaine : il y est question de joueuses de flûte, de danseuses, de jongleurs, de bouffons qui sont fiers de leurs farces et de leurs quolibets ; il s'y agit de tout ce qui peut exciter la gaieté. Celui de Platon roule presque tout entier sur l'amour, non pas celui qui inspire aux hommes pour les femmes et à celles-ci pour les hommes des transports passionnés, qui n'ont toutefois rien de contraire à la loi de nature, mais sur cet amour dont les hommes brûlent pour d'autres hommes, qui ne diffèrent d'eux que par l'âge. S'il s'y rencontre quelque passage d'un ton plus élevé, où l'on parle de l'amour vrai et de la volupté céleste, c'est pure élégance; car la plus grande partie du livre est consacrée à célébrer la passion, impure et si répandue, qui détruit la virilité et cette vigueur aussi utile dans la paix que dans la guerre, qui engendre dans les âmes un mal énervant, qui transforme en androgynes[46] des hommes qu'il faudrait, par toutes sortes de soins, affermir et fortifier, qui déshonore le jeune âge, en lui donnant le rôle et le tempérament propres au sexe, objet de nos désirs, qui cause enfin aux pédérastes eux-mêmes les plus grands dommages, en ruinant leur corps, leur âme, leurs biens. "

Homélies sur la Genèse, LCL, Cerf 1984 :
IV, 31 ; 38.


JUSTIN (Naplouse, vers 100/Rome, 165), martyr chrétien et apologiste de langue grecque,


Saint Justin dans André Thevet, Les Vrais
Pourtraits et Vies Hommes Illustres, 1584


Apologie des Chrétiens, Migne éditeur, Patrologia Graeca, volume 6. Traduction française : Apologie pour les chrétiens, Paris : Études augustiniennes, 1987.

I, 25 : il serait honteux de parler de l'amour masculin [érotas arsénon] de Dionysos et d'Apollon ; jamais Jésus ne se serait excité à abuser de Ganymède ; 27 : les mâles exposés deviennent ensuite prostitués ; 29 : nous nous marions pour avoir des enfants ou bien, refusant de nous marier, nous passons notre vie entière dans la continence ; cet Antinoüs que la crainte fit adorer comme un dieu quoiqu'on sut bien qui il était ; II, 12 : imiter Zeus et les autres dieux en se livrant sans retenue à des débauches masculines [androbatein].

Dialogue avec Tryphon le Juif, PG 6 ; traduction française Paris : A. Picard et fils,1909 :

95, 1 : les autres nations seront maudites ; elles corrompent les garçons [paidophthorounta].


CLÉMENT D'ALEXANDRIE (vers 150/vers 215), écrivain grec païen converti au christianisme,
Icône de Clément d'Alexandrie

Le Pédagogue, collection Sources chrétiennes (éditions du Cerf):

II,
vi, 52, 3 : on peut avec raison appeler langage obscène le fait de discourir sur les actes vicieux : s'entretenir par exemple de l'adultère, de la pédérastie et de choses pareilles [Τούτοις δὲ ἀναλόγως αἰσχρολογία εἰκότως ἂν καλοῖτο ἡ περὶ τῶν τῆς κακίας ἔργων λογοποιία· οἷον τὸ περὶ μοιχείας διαλέγεσθαι ἢ παιδεραστίας καὶ τὰ παραπλήσια].
x, 83, 5 : du lièvre on dit que chaque année il acquiert un anus de plus, et qu'il a autant d'orifices qu'il a vécu d'années : ainsi l'interdiction de manger du lièvre signifierait qu'on doit éviter la pédérastie ; 87, 3 : Il faut écarter les relations entre mâles [arrenomixias] et les pseudo-unions des androgynes [cité par Michel Foucault]: on doit suivre la nature elle-même lorsqu'elle interdit ces excès par la disposition qu'elle a donnée aux organes, elle qui a donné la virilité à l'homme non pour recevoir la semence, mais pour l'émettre." ; 88-91 : nous abstenir des rapports mutuels [allelobasias ; Sources chrétiennes a traduit : homosexualité] et de la corruption des garçons [paidophthorias] ; cite Lévitique, XVIII, 22.

III,
iii-iv : rechercher les mœurs contre nature en plein gymnase ; permis par la sagesse des lois ; bandes de cinèdes.
viii, 43-44 : péché avec les paidika imputé aux Sodomites.
xi, 60 : beaucoup de débauchés portent gravé le portrait de leur aimé ou de leur maîtresse ; 81 : cite Paul, I Corinthiens, vi..
xii, 89 : tu ne seras pas corrupteur d'enfants.

Exhortations aux Grecs [Le Protreptique], Loeb Classical Library ; coll. Sources chrétiennes :

II, 28 33, 5 : vos dieux n'épargnèrent même pas les garçons ; ils furent les amants l'un d'Hylas [Hercule], l'autre de Hyacinthe [Apollon], un autre de Pélops [Poséïdon], un autre de Chrysippe [l'humain Laïos], un autre de Ganymède [Jupiter ; cité par Arnobe et par Firmicus] ; voilà les dieux que vos femmes doivent honorer ! ; 30 34 : Bacchus et Polymnos [cité par Voltaire].
III, 38 44, 2 : Charmos, s'étant emparé d'un adolescent, éleva un autel dans l'Académie, en actions de grâces pour l'accomplissement de son désir ; et l'on nomma éros la violence impudique de ce mal, divinisant ainsi les désirs licencieux.
IV, 43 49, 1-3 : sur Antinoüs.
V, 85 108, 5 : ajoute [comme Didaché et l'Epître de Barnabé] "tu ne corrompras pas les garçons" aux commandements.


TERTULLIEN (vers 155/vers 230), polémiste latin, chrétien puis hérétique montaniste,

Apologétique, CUF (Budé) :
XI, 12 : corrupteurs de jeunes gens ; XIII, 9 : page des écoles dans le conseil des dieux [Antinoüs] ; XL, 7 : pluie de feu sur Sodome ; XLVI, 10 : sur la chasteté : Socrate condamné comme corrupteur de jeunes gens.

Aux nations, Migne éditeur, Patrologia Latina 1, colonne. 582 ; traduction XIXe siècle :
I, 16 : sans le savoir, un Romain se sert de son fils comme d'un petit esclave grec.

Le Mariage unique, collection Sources chrétiennes :
XII, 3 : évêque d'Uthina [Afrique] qui ne craignait pas la loi Scantinia [cité par P. Guénois].
XVII, 1 : Jean, eunuque [spado] du Christ.
101

La Pudeur, Migne éd., Patrologia Latina, 2, colonnes 987, 1010-11 :
IV : Quant aux autres emportements des passions, qui attentent au corps, au sexe et aux lois de la nature, nous les bannissons non seulement du regard, mais même du seuil de l'Église, parce que ce ne sont pas des péchés, mais des monstruosités.
XVI : molles et masculorum concubitores [Paul, 1 Corinthiens].
XVII : [cite Èphésiens, V].

Des Spectacles, collection Sources chrétiennes :
XXII : gymnastes et combattants adulés par des femmes (ou même des hommes), leur prostituent leur corps ; quelle perversité !


FIRMICUS MATERNUS (début IVe siècle), polémiste chrétien originaire de Syracuse,

L'Erreur des religions profanes, Bibliotheca Teubneriana ; Collection Budé ; traduction anglaise 1970 :
IV, 2 : prostitutions masculines des prêtres dans les temples assyriens [cité par Lafitau et par Helvétius] ;
VI, 7 : ce cinède se prostituait dans les temples des Grecs ;
XII, 2 : étreindre des garçons ; liste de couples célèbres : Ganymède et Jupiter, Hercule et Hylas, Apollon et Hyacinthe, Chrysippe et Pélops [sic, pour Laïos] ; aujourd'hui sévèrement puni par les lois romaines [loi de 342 ; cf CODE] ; 4 : exigences d'un corps efféminé ; 8 : Junon délaissée pour l'amour de Catamitus [Ganymède] ; XV, 2 : Pélops a fait les délices de son amant [Poséidon].
Mathesis, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé (incomplet), traduction anglaise 1975 :
III, 6, 4 : explication astrologique des efféminés, des cinèdes, et de ceux qui jouent les deux rôles ; 6 : explication astrologique de ceux qui n'ont pas d'épouse et qui s'impliquent toujours dans des amours de garçons [cité par C. A. Williams] ; 9 : ceux qui se réjouissent par le coït des garçons ; 14 ; 15 ; 20 : amateurs de garçons ; 22 ; 23 : amateurs de garçons ; 28.
VI, 30, 16 : sous le signe de Vénus : hommes se comportant en femmes.


LACTANCE (vers 260/vers 325), rhéteur d'origine africaine converti au christianisme,

Institutions divines, Migne éd., Patrologia Latina 6 ; collection Sources chrétiennes :

I " Sur la fausse religion ", x, 12 : Jupiter enleva un fils de roi [Ganymède, fils de Tros], déshonora son propre sexe ; véritable adultère : celui qui se fait contre la nature ; xi, 19 ; 22 ; 29 : image de Catamite [Ganymède], effigie de l'aigle dans le temple de Jupiter : souvenir d'une débauche criminelle et sacrilège ; xx : à Rome, méchanceté des impudiques qui ont prostitué, pour le plaisir des jeunes hommes, leurs propres enfants [liberos] ; tous les sexes et toutes les parties du corps étaient atteintes de désirs effrénés.
V " Sur la justice ", 9, 16 : crimes des impies : hommes prostituant leurs corps [cité par John Boswell] ; 17 : passifs comme les femmes.
VI " Sur le vrai culte ", 20 : compagnons de lit placés juste après les parricides et les incestueux ; efféminés ; 23 : que les mâles se mélangent avec des mâles est digne d'admiration chez les Romains ; coït infâme [nefandos] contre la nature.

L'Ouvrage du Dieu créateur, coll. Sources chrétiennes :
XII, 12-13 : explication de la naissance des invertis [hommes et femmes] par une anomalie latérale à la conception [cf Hippocrate, V, 48 : "le fœtus mâle est plutôt à droite, le fœtus femelle à gauche" ; cf Parménide et Célius Aurélien].


EUSÈBE DE CÉSARÉE [de Palestine] (vers 260/339), propagandiste chrétien grec d'origine palestinienne, premier historien de l'Église,

Chronique : LI, 17 : attribue à Tantale l'enlèvement de Ganymède [cite Phanoclès].

Démonstration évangelique, Migne, éd., Patrologia Graeca 22, colonne 275 :
IV, x, 162 : interdiction des noces abominables, femme avec femme, mâle avec mâle ; Lévitique, XVIII.

Préparation évangelique, Migne éd., Patrologia Graeca 21 ; collection Sources chrétiennes :
II, 6, 8 : Antinoüs, éromène consacré par l'empereur, comme Zeus fit Ganymède ; Histoire de Philopator de Ptolémée de Mégapolis ; 9 : les hommes célèbrent les nuits sacrées d'Antinoüs, dont la honte n'échappait pas à l'éraste qui avait partagé ses veilles.
VI, 10, 25 : depuis l'Euphrate jusqu'à l'Océan, celui qu'on accuse de rapports masculins [arsenokoites] se venge jusqu'à donner la mort ; en Grèce, même les sages qui ont des éromènes n'encourent aucun blâme [extrait de Bardesane] ; 27 : en Gaule, les jeunes gens servent de femmes en toute licence, sans voir là un sujet de blâme, vu la loi ; or il est impossible que tous les Gaulois qui subissent ces outrages impies aient eu en partage, à leur naissance, l'étoile du matin quand elle se couche avec Hermès [extrait de Bardesane ; passage évoqué par Sade qui l'attribue à César...]
XIII, 16, 8 : cite Platon, Phèdre : l'homme qui a été un loyal ami du savoir ou qui a aimé les jeunes garçons d'un amour philosophique ; 20, 1-6 : Platon, Phèdre ; 7 : ainsi parle Platon, mais non pas Moïse, qui prescrit exactement le contraire quand il proclame de toute sa voix la peine qui doit punir la pédérastie ; Lévitique, XVIII et XX ; 8 : ce grand sage pardonnait au pédéraste (car même dans les Lois il n'a pas cru devoir décréter contre eux la peine de mort).
XIV, 6, 5 : Numénius ; Arcésilas continua à se dire académicien par dévotion envers son amant Crantor [cité par Pierre Pellegrin]

PREMIERS CONCILES 

Concile d'Elvire, 305-306, J.D. Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, Florence, ci-dessous abrégé en M, II, 17 ; Patrologia Latina 84 :

canon 71 : ceux qui couchent avec des garçons [stupratores puerorum] ne peuvent recevoir la communion.

Concile d'Ancyre (Ankara actuelle), 314, M II, cc. 525-526 ; Patrologia Latina, volumes 67 et 84 :
canons 15 et 16 : visent la bestialité, l'homosexualité masculine et l'inceste, d'après Baluze.
Traduction latine (controversée) : ceux qui pèchent avec des quadrupèdes ou des mâles : pénitence dure et stricte de 15 ans pour les moins de 20 ans ; pénitence perpétuelle pour les mariés de plus de 50 ans.

17. De ceux qui ont pourri ou pourrissent encore dans la fornication avec des bêtes ou avec des mâles.
The Syriac Version in R. B. Rackham, “The Text of the Canons of Ancyra
 in Studia Biblica et Ecclesiastica: Essays Chiefly in Biblical and Patristic Criticism
by Members of the University of Oxford, vol. 3, Oxford: The Clarendon Press, 1891.


BASILE DE CÉSARÉE [de Cappadoce] (vers 330/vers 379), rhéteur et évêque, Père des moines d'Orient, Docteur de l'Église,


Basil of Caesarea. Menologion of Basil II. f.288



Discours aux jeunes gens sur la manière de tirer profit des lettres helléniques, Collection Budé :
IV : amours de Zeus ; choses que même en parlant des bêtes on ne conterait pas sans rougir.

Lettres, Collection Budé :
CLXXXVIII "À Amphiloque sur les canons", 7 : ceux qui se livrent à la corruption masculine [arrenophtoroi] sont dignes de condamnation ; recevoir [dans l'Église] ceux qui ont fait pénitence pendant 30 ans pour l'impureté qu'ils avaient commise dans l'ignorance.
CCXVII, 62 : à celui qui s'unit à des hommes [arsénosynèn] on infligera le même temps de pénitence qu'à celui qui se rend coupable d'adultère [cité par Pierre Damien]

De renuntiatione saeculi, Migne éditeur, Patrologie Graeca, volume 31 :
6 : les efféminés et ceux qui se réjouissent dans les ténèbres offensent la vie pieuse.

Sermo asceticus, Patrologia Graeca, volume 31 :
(40) 5 : nocivité des amitiés particulières ; inexcusable même chez les jeunes.

AMBROISE DE MILAN (vers 335/397), évêque de Milan, un des quatre Pères de l'Église d'Occident, avec saint Augustin, saint Jérôme de Stridon et saint Grégoire le Grand.

De Abrahamo, Patrologia Latina 14 :
I, vi, 52 : il est moins grave de coïter suivant la nature que de commettre un délit contre la nature ; manquement à l'hospitalité à Sodome [cité par Hincmar de Reims, Gratien et Jean de Salisbury].
Lettres, Patrologia Latina 16 :
69 : rejet de la confusion des sexes.

JEAN CHRYSOSTOME (vers 349/407), élève de Libanios, docteur de l'Église,

Contre les détracteurs de la vie monastique, Patrologia Graeca 47 ; édition Gabalda, 1933 :
III, 88 : Abominable désordre, forme nouvelle de vice, amour nouveau et criminel qui règne maintenant partout, Le genre féminin risque désormais d'être superflu ; en pleine ville, des mâles exercent leurs turpitudes sur d'autres mâles comme si l'on était au fond du désert [cité et traduit par Festugière ; humour involontaire] ; 90 : les animaux ne s'attachent point à leur sexe, ils observent les lois de la nature ; des chrétiens s'unissent plus librement aux garçons qu'aux courtisanes ; les pères des enfants qu'on outrage de la sorte n'en disent rien.

" Épître, aux Romains ", Homélies, PG 60 :
IV, 1 : quand Dieu a abandonné quelqu'un, l'ordre de toute chose est renversé ; 2 : le peuple sage d'Athènes et Solon y voyaient une conduite honorable ; pires que les meurtres car cela détruit l'âme; à ne pas nommer.

" Épître à Tite ", PG 62 :
III, Homélie, v : cite Paul.

À Théodore, Traité, Sources chrétiennes :
4, 5 : fidèle et ami de Dieu devenu efféminé [malakos], homosexuel [arsénokoitès] ; garder confiance dans l'efficacité de la pénitence [cf Bernardin de Sienne].


AUGUSTIN D'HIPPONE (Thagaste, 354/ Hippone 430), théologien chrétien et Père de l'Église d'Occident, originaire de Numidie (Afrique du nord), inspirateur du jansénisme,


Augustin dans sa cellule,
fresque, Sandro Boticelli, 1480

Cité de Dieu, Desclée de Brouwer ; Loeb Classical Library ; Patrologia Latina, volume 40,

IV, xxv : on dit que Jupiter fut le ravisseur et l'amateur impudique d'un beau garçon [Ganymède].

VI, vii : ce qu'ils perpètrent dans l'ombre, ces coupés et ces invertis [molles], c'est leur affaire ! ; x : on a castré certains pour les plaisirs libidineux des rois [cité par Montaigne].

VII, xxvi : invertis [molles] consacrés à la Grande Mère [Cybèle] ; Jupiter n'a déshonoré le ciel que par l'affaire de Ganymède.

XIV, xviii : actes infâmes qui cherchent les ténèbres pour échapper à la justice humaine.

XVI, xxx : à Sodome, le stupre entre mâles était devenu aussi commun que d'autres actions autorisées par la loi [cité par Mark. D. Jordan].

XVIII, xiii : l'enlèvement pour le stupre de Ganymède est un crime du roi Tantale [père de Pélops] que la fable attribue à Jupiter [d'après Varron ; cf Eusèbe, Chronique].

Confessions, Collection Budé ; Desclée de Brouwer ; Folio classique ; Gallimard, collection "Bibliothèque de la Pléiade" ; Flammarion, collection GF ; Loeb Classical Library :

II, 1 : amours changeantes et ténébreuses.
III, 1 : chaudière des amours honteuses.
III, 8 : les débauches [flagitia] contre nature doivent être punies, comme le furent les Sodomites, même si tous les peuples les commettaient [cité par Gratien, Vincent de Beauvais et Thomas d'Aquin].

Contre le mensonge, Desclée de Brouwer :
IX, 20 : horreur éprouvée pour le crime machiné par les Sodomites ;
XVII, 34 : à Sodome, il y avait des mâles brûlant d'assouvir leur infâme désir sur d'autres mâles.

Doctrine chrétienne, Desclée de Brouwer :
III, x, 16 : flagitium : acte commis pour corrompre l'âme et son corps, par une cupidité indomptée [cf Concile de Paris]

Les Noces et la concupiscence, Desclée de Brouwer :
II, 19-20 : cite Paul, Romains ; commerce infâme d'homme à homme où l'on délaisse l'usage naturel.

Questions sur le Genèse : Desclée de Brouwer, Patrologia Latina, volume 40, colonne 559 : XLI, XLII.


Voir aussi mes pages : Platon, Xénophon et Aristote


 GRÉGOIRE LE GRAND ET ALII (Textes chrétiens du Moyen Âge)

TABLE DES AUTEURS ANCIENS

lundi 6 mars 2023

L'AMOUR GREC CHEZ LES HISTORIENS ANCIENS, plus un ASTROLOGUE


TABLE DES AUTEURS ANCIENS


Les historiens et astrologue : Hérodote, Diodore de Sicile, Salluste, Strabon, Tite-Live, Valère Maxime, Tacite, Suétone, Quinte-Curce, Ptolémée, Élien, Ammien Marcellin, Histoire Auguste, Spartianus, Raoul Glaber, Ordéric Vital, 


HÉRODOTE (vers -484/vers -425)





Histoires [ou Enquête], Collection Des Universités de France (Budé), Loeb Classical Library, Oxford Classical Texts, Folio classique (Gallimard):
I, Clio, 8 : Gygès favori de Candaule [interprétation homosexuelle douteuse] ; 105 : maladie féminisante chez les Scythes, soigner les androgynes [énarées] ; 135 : les Perses suivent les modes étrangères ; ils sont envieux des plaisirs dont ils entendent parler ; ils ont appris des Grecs à aimer les garçons [cité par Athénée].
IV, 67 : don divinatoire des androgynes chez les Scythes.


DIODORE DE SICILE (vers -90/vers -20), historien grec,
Bibliothèque historique, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé, Loeb Classical Library :
V, 32, 7 : passion extraordinaire des Celtes pour le commerce des mâles, bien que leurs femmes soient agréables ; ils s'agitent avec un garçon de chaque côté ; ils considèrent déshonorant de refuser une approche [cf Athénée ; évoqué par La Mothe Le Vayer] ; VIII, 18 ; XIV, 37, 5 : Archelaüs [roi de Macédoine] aimait Cratéros qui le tua par accident ; XVI, 93 : le garde du corps macédonien Pausanias était aimé par le roi ; il poussa un autre nommé Pausanias à la mort ; Attalus le fit boire ; ivre, il abandonna son beau corps aux serviteurs [cité par Justin].


SALLUSTE (-86/-34), homme politique et historien romain,




Conjuration de Catilina, Bibliotheca Teubneriana, CUF (Budé), Loeb Classical Library :

II, 8 : les voluptés du corps sont contre nature.
XIII, 3 : le goût des coupables amours s'était répandu ; mecs [viri] passifs comme les femmes ;
XIV : impudiques groupés autour de Catilina ; quelques uns ont soupçonné les jeunes qui fréquentaient la maison de Catilina d'avoir fait bon marché de leur pudeur ; mais ce bruit se fondait moins sur des preuves réelles que sur les conjectures qu'on tirait de tout le reste ;
LI, 9 : César : des vierges et des garçons étaient violés [cité par C. A. Williams].


STRABON (vers -60/vers -23), historien et géographe grec,
Géographie, BT, CUF, LCL ; Perseus (Teubner) :
IV, iv, 6 : amour des jeunes gens chez les Celtes [cité par La Mothe Le Vayer] auquel ils n'attachent aucune honte ; [ὅτι πάντες Κελτοὶ ἡδόνικοί τέ εἰσι καὶ οὐ νομίζεται παρ᾽ αὐτοῖς αἰσχρὸν τὸ τῆς ἀκμῆς ἀφειδεῖν τοὺς νέους.]
X, iv, 12 : Éphore [-IVe siècle] : épreuve imposée par Leucocoumas à son éraste ;
X, iv, 21 : toujours selon Éphore : coutume touchant les amours [érotas] ; pas de persuasion mais rapt du garçon [pais] chez les anciens Crétois [cité par Lafitau et par Van Limbourg Brouwen] ; vêtement particulier de l'éromène, ou glorieux [κλεινός; amant appelé philetor [amoureux cité par J. Potter] [τὸν μὲν γὰρ ἐρώμενον καλοῦσι κλεινὸν τὸν δ᾽ ἐραστὴν φιλήτορα.] ;
XIV, i, 41 : Cléomaque amoureux d'un certain cinède ; il imita le style et les manières en vogue chez les cinèdes ; Sotade fut le premier cinédologue [cité par Van Limbourg Brouwer].


TITE-LIVE (vers -60/vers 10), historien latin,
Histoire de Rome, Bibliotheca Teubneriana, CUF (incomplet), Loeb Classical Library ; Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade » (extraits) :

VIII, xxviii : le jeune et beau débiteur C. Publilius tourmenté par son créancier L. Papirius qui tente de le séduire, puis le menace ; indignation du peuple et réunion du Sénat [cité par LeBrun de La Rochette] ;
XXXIII, xxviii : mecs ramollis [mollibus] présents dans un banquet ;

XXXIX, xii-xiii : découvertes des sociétés secrètes bacchanaliennes [en -186] ; il s'agissait à l'origine d'un rituel pour les seules femmes ; puis en commun, la nuit, il y eut plus de stupre entre mecs qu'entre femmes [cité par William Poole] ; si certains ne voulaient pas être patients, on les immolaient comme victimes ; ne rien tenir pour criminel [nefas] était pour eux le summum de la religion ; ceux qui n'ont pas voulu subir le stupre ont été brûlés vifs ; dans les deux dernières années, on cherchaient des jeunes de moins de vingt ans pour être patients du stupre ; xlii : sur le consul Lucius Quinctius Flamininius ; Caton lui reprochait ses relations avec le carthaginois Philippe ; ce garçon vendit ses faveurs au consul.


VALÈRE MAXIME (Ier siècle), mémorialiste latin,

Faits et paroles mémorables, BT et traduction française Garnier 1935 :
VI, 1, 1 : Lucrèce [qui se suicida après avoir été violée par un des fils du roi Tarquin, en -509] avait un esprit viril dans un corps de femme [cf Ulrichs, Inclusa] ; 5 ; 6 : corps prostitué à un maître dans l'enfance [pueritia] ; 7 : le tribun C. Scantinius Capitolinus condamné pour avoir sollicité au stupre le fils de l' édile Claudius Marcellus [vers -225 ; cf Plutarque, Marcellus ; cité par P. Guénois] ; 9 : le Sénat a voulu protéger la pudicité des Romains quel que soit leur statut social [cf Quintilien ; cité par Montesquieu] ; 10 : Gaius Cornélius emprisonné pour stupre avec un adolescent libre [vers -280] ; 11 : le tribun Cominius avait proposé le stupre à son aide de camp [vers -300] ; 12 : C. Lusius mis à mort pour avoir proposé le stupre à C. Plotius ; 13 : adultère puni par le stupre exercé par les esclaves du mari.
VIII, 1, AC 8 ; 12 : Calidius avait envie d'un esclave ; C8 : condamné après avoir abattu un boeuf pour un favori [puerulus] dont il était fou ; dans des temps aussi anciens, il serait innocenté.
IX, i, E3 : Xerxès propose une récompense à qui imaginerait un nouveau genre de volupté ; 6 : Curion le fils déshonore par d'infâmes débauches la jeune noblesse de Rome ; 7 : adolescents de qualité livrés la nuit à des juges ; xii, E7 : le poète Pindare serait mort dans les bras d'un puer qui faisait ses délices [cité par Forberg].


TACITE (vers 55/vers 120), historien latin,

Tacite, Parlement de Vienne (Autriche)

Annales, CUF (Budé), Loeb Classical Library, Folio classique (Gallimard), Perseus :

Rappel chronologique :
-48 César -44/-31 Auguste 14 Tibère 37 Caligula 41
41 Claude 54 Néron 68 Galba 69 Othon 69
69 Vitellius 69 Vespasien 79 Titus 81 Domitien 96,

IV, 1 : accusation de prostitution portée contre Tibère ;
V, 3 : Tibère reprochait à son petit-fils son amour pour les jeunes et son impudicité [amores iuvenum et impudicitiam nepoti obiectabat] ;
VI, 1 : Tibère souillait de ses caresses les hommes libres [ingenuam stupris pollueret] ; invention des noms sellarii et spintriae qui rappellent des lieux ou des raffinements [cité par Chateaubriand, Génie du christianisme, IVe partie, livre VI, chapitre 13 : « " Tibère invente les sellarii et les spintriæ "»] ;
VI, 9 : écrit de Vestilius présentant César comme un impudicum ;
XI, 2 : Asiaticus accusé de stupre in omne flagitium avec les soldats et de mollesse du corps [mollitiam corporis] ;
XI, 36 : on disait que Césoninus avait joué le rôle de femme [Caesoninus vitiis protectus est, tamquam in illo foedissimo coetu passus muliebria.];
XIII, 12 : M. Otho et Claudius Sénécio, tout jeunes et beaux, confidents de Néron [cité par Diderot] ; XIII, 17 : Néron déshonora par de fréquents outrages l'enfance de Britannicus ; 25 : Néron porte la main sur Julius Montanus qui le repousse ; 30 : suicide de Caninius Rébilus, qui avait d'infâmes désirs de femme ;
XIV, 20 : institution de jeux quinquennaux ; ainsi dégénérait, sous l'influence d'habitudes étrangères, une jeunesse dont les gymnases, le désœuvrement et des amours disgracieux se partageaient la vie [cité par Henri I. Marrou] ;
XIV, 42 : rivalité amoureuse comme cause possible du meurtre du préfet Pédanius Sécundus ; 51 : Tigellin avait séduit Néron par son impudicité et son infamie de toujours ;
XV, 37 : Néron épouse Pythagoras avec toutes les solennités [cité d'abord par Agrippa d'Aubigné : « Un Néron marié avec son Pytagore » Tragiques, 1616, II " Princes " ; ensuite par La Mothe Le Vayer et par F. R. de Chateaubriand] ; 44 : Rome où tout ce qu’il y a partout d’infamies [flagitia] et d’horreurs afflue et trouve des partisans [cité par Nietzsche] ;
XV, 49 : Quintianus décrié pour la mollesse de son corps [Quintianus mollitia corporis infamis et a Nerone probroso carmine diffamatus contumeliam ultum ibat.] ; 67 ; 72 : Sabinus prostitué aux esclaves et aux affranchis des princes.

La Germanie, CUF (Budé), Loeb Classical Library :
12 : gens de corps infâmes noyés dans la boue [cité par Edward Westermarck].


SUÉTONE (vers 70/vers 150), avocat et biographe latin,


Vie des douze Césars, Bibliotheca Teubneriana, CUF, Loeb Classical Library, Perseus, Folio classique, GF :

Rappel chronologique :
-48 César -44/-31 Auguste 14 Tibère 37 Caligula 41 Claude 54 Néron 68
68 Galba 69 Othon 69 Vitellius 69 Vespasien 79 Titus 81 Domitien 96

Auguste (-31/14) : XXXI, iv : protection des trop jeunes gens [Lupercalibus uetuit currere inberbes ; cité par Montesquieu, EL, XXIV, xv : " Il ne voulut pas que les jeunes gens courussent nus " ; Voltaire fit remarquer que cela ne s'appliquait qu'aux impubères.] ; LXVIII : réputation d'être un cinède ; accusations de Sextus Pompée et de Marc-Antoine [cité par La Mothe Le Vayer et par Voltaire] ; injure de la foule ; LXXI : imputation infamante d'impudicité qu'il réfuta par la correction de ses mœurs ; LXXIII :

Caligula [Gaius] (37/41) : XXIV : ses mignons ; XXVI ; XXXVI : il n'épargnait ni sa pudeur ni celle des autres ; commerce infâme avec plusieurs ; XLI : favorisait les établissements de prostitution d'enfants [cité par La Mothe Le Vayer] ; LII : sa tenue ne fut jamais digne de son sexe ; tunique à manches, brodequins de femme.

César (-100/-48/-44) :
II : prostitué à Nicomède [IV Philopator] ;
XXII : traité de femme par un sénateur ;
XLV : mot de Sylla : méfiez-vous de ce garçon mal ceinturé [cité par Dante] ;
XLIX : vers de Licinus : le pédicateur de César est en Bythinie ; César surnommé "reine de Bythinie" par Bibulus [cité par Dante] ; appelé la ruelle du roi Nicomède [cité par Érasme et par Montaigne, I, xlix, 300] ; César a vaincu les Gaules et Nicomède a vaincu César [cité par La Mothe Le Vayer] ;
LII : César connu pour son impudicité ; Curion le père [ou Curion l’ancien ( ?? / -53)] : mec [vir] de toutes les femmes, et femme de tous les mecs [cité dans Les Enfants de Sodome ...] ;
LXXIII : César irrité par les insinuations de Catulle.

Claude [Ier] (Lyon, -10 / 41/Rome ( ?) 54) : XXXIII : s'abstint de tout commerce avec les hommes.

Domitien (81/96) : I : aurait fait des propositions écrites à Claudius Pollio ; VIII : condamna quelques membres des deux ordres [sénatorial et équestre] en vertu de la loi Scantinia [cité par P. Guénois].

Galba (68/69) : XXII : très enclin à la débauche entre hommes ; il aimait les mâles déjà mûrs, les exolètes [cité par Forberg].

Néron (54/68) : XXVIII : transforme Sporus en femme [castration ?] et se marie avec lui ; joli mot qui en est resté [repris par Dion Cassius et Ronsard] ; XXIX : épousa l'affranchi Doryphore [cité par Pierre-François d'Hancarville] en imitant les cris de la vierge déflorée ; il était persuadé que nul homme ne s'abstenait de relations avec les hommes.

Othon (69/69) : II : stupre mutuel avec Néron, d'après certains auteurs ; XII : avait des coquetteries presque féminines [cf Plutarque ; cité par Forberg]

Tibère (14/37) : XLIII : matait filles et exolètes en action ; spintriae [jetons portant à l'avers une scène érotique] ; XLIV : garçons qu'il appelait ses petits poissons ; il leur donnait à téter ses parties naturelles [cité par d'Hancarville].

Titus (79/81) : VII : troupes d'exolètes et d'eunuques.

Vitellius (69/69) : III : subit l'infamie du surnom de spintria [inventeur (avant le marquis de Sade) de nouvelles postures] ; XII : stupre mutuel avec l'affranchi Asiaticus encore adolescent.


QUINTE-CURCE (Ier/IIe siècles), écrivain latin, entre l'histoire et le roman,

Histoire d'Alexandre le Grand de Macédoine, BT, CUF, LCL :
V, i, 37 : corruption des mœurs de Babylone ; les parents laissaient les enfants [liberos] se prostituer aux hôtes [cité par Montaigne, Essais, I, xxiii (xxii)] ; VI, v, 22-23 : Bagoas fut l'intime de Darios avant d'être celui d'Alexandre ; X, i, 26 : Orsinès : en Perse on ne considérait pas comme des mâles ceux qui étaient féminisés par le stupre [insulte à Bagoas ; traduction 1468 par Vasque de Lucène : " la coutume des Perses n'était pas réputer femmes de bien celles qui se souffraient efféminer par adultère "].


PTOLÉMÉE (vers 90/vers 168), savant et astrologue grec,

Tétrabible, LCL ; traduction 1993 ; texte grec sur Perseus :
II, iii, 61-62 : partie de l'Europe correspondant à un triangle céleste et gouvernée par Jupiter et Mars : Angleterre, France, Allemagne, etc. ; à cause de l'aspect occidental de Jupiter et Mars, et parce que les premières parties du triangle sont masculines et les dernières féminines, ils sont sans passion pour les femmes et méprisent les plaisirs d'Aphrodite, mais préfèrent et apprécient davantage les unions masculines [ἀρρένων συνουσίανarrénon synousia] ; ils n'en deviennent pas dévirilisés [ἀνάνδροις], mais conservent leurs qualités ;
III, xiv Psychopathies, 172 : si Aphrodite devient féminine, les hommes sont efféminés et servent en secret de patients ; si Mars aussi est féminin, leur impudeur devient franche et ils jouent les deux rôles ; reproche et insulte que récoltent de telles manières ;
IV, v Mariages, 187 : production d'individus dépravés, prêts à être actifs ou passifs ; 188 : explication [de l'existence d'hommes bisexuels] ; cas d'autres atteints seulement de l'amour des jeunes garçons ; si les signes du zodiaque sont masculins, amour de mâles d'âge quelconque.


ÉLIEN (IIe/IIIe siècles), rhêteur romain puis écrivain d'expression grecque,

Histoires variées, traduction XIXe siècle, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé :

II, 4 : divine amitié de Chariton et Mélanippe [cf Athénée] ; 14 ; 21 : amitié de Pausanias et d'Agathon [cité par William Poole].
III, 9 : les guerriers amants sont redoutables ; 10 : punir l'amant à la place du jeune selon les lois de Sparte [cité par Lafitau] ; 12 : transferts de qualité de l'amant à l'aimé ; l'amour spartiate ne connaît rien de honteux.
IV, 21 : Alcibiade était le paidika de Socrate, Dion celui de Platon ; 24 ; 31.
VII, 8 : douleur d'Alexandre à la mort d'Éphestion [cité par Edward Carpenter].
VIII, 8 ; 9 : Crativus paidika d'Achélaus ; 16 : Pisistrate paidika de Solon.
XII, 1 ; 7 : Alexandre et Éphestion ; 14 : beauté d'Alcibiade et de Scipion ; 25 : hommes illustres qui ont eu des amis ou des maîtres utiles.
XIII, 4 : mot d'Euripide sur la beauté d'Agathon adulte [cité par William Poole] ; 5 : On dit que Laïus, lorsqu'il enleva Chrysippe, fils de Pélops, donna le premier exemple d'un amour que la nature désavoue ; et depuis cette époque ce goût est considéré comme honnête chez les Thébains.

Particularités des animaux : Bibliotheca Teubneriana, Loeb Classical Library :
IV, 1 : fierté des amants crétois ; VI, 15 : amour d'un dauphin pour un beau garçon ; Laïos fut le premier des Grecs à aimer les garçons, en la personne de Chrysippe [cf Histoires variées, XIII, et Platon, Lois ; cité par La Mothe Le Vayer].


AMMIEN MARCELLIN (vers 330/vers 400), historien latin d'origine grecque, continuateur de Tacite,
Histoires, CUF, LCL :
XVI, xiii : les trois favoris du roi Chonodomarus ;
XVII, 11 : Pompée [membre du triumvirat avec César et Crassus] se grattait la tête avec un seul doigt ; ses détracteurs disaient que c'était le geste d'un débauché ;
XXII, 16, 2 : AD 363 : Antinoüpolis qu'Hadrien fonda en l'honneur de son éphèbe Antinoüs ;
XXIII, 6, 76 : AD 363 : les Perses ne se satisfont pas d'une foule de concubines ; ils n'ont pas fait l'expérience du stupre avec des garçons [suit partiellement Hérodote] ;
XXXI, ix, 5 : unions des adultes avec des adolescents pubères chez les nomades Taïfales [cité par Friedrich Engels] ; le jeune est libéré de cette union de débauche [incesti] lorsqu'il est capable de tuer un sanglier ou un ours [cité par Chateaubriand, Études historiques].


HISTOIRE AUGUSTE (fin IVe/début Ve siècle), par un historien imitateur de Suétone,
Le plus ancien manuscrit de l'Histoire Auguste
1ère moitié du IXe siècle. Bibliothèque du Vatican

Bibliotheca Teubneriana, Collection CUF-Budé, Loeb Classical Library :

Alexandre Sévère, XXIII : échoua à supprimer la prostitution masculine ; XXIV : l'empereur Philippe [244-249] a aboli la prostitution masculine [cité par Le Nain de Tillemont et par Voltaire].
Clodius Albinus, XI, 7 : homme à femmes [mulierarus], il persécutait les adversaires de Vénus [cité par John Boswell].
Commode, I : suçait depuis sa plus tendre enfance [cité par Forberg] ; V, 4 : il abandonnait son corps à des exolètes mûrs [cité par Forberg et par Williams] ; 11 : souillé dans tout son corps, y compris la bouche, avec les deux sexes ; X, 8 : avait des esclaves pour ses délices ; 9 : homme qu'il appelait amoureusement "son âne".
Hadrien : cf SPATIANUS.
[Lampride] Héliogabale, X, 5- : son mariage avec Zoticus : « Un certain Zoticus fut si puissant sous lui, que tous les autres grands officiers le traitaient comme s’il eût été le mari de son maître. En outre, ce même Zoticus, abusant de ce titre de familiarité, donnait de l’importance à toutes les paroles et actions d’Héliogabale, ambitionnant les plus grandes richesses, faisant aux uns des menaces, aux autres des promesses, trompant tout le monde, et quand il sortait d’auprès du prince, allant trouver chacun, pour leur dire : « J’ai dit telle chose de vous ; voilà ce que j’en ai entendu sur votre compte ; telle chose doit vous arriver, » comme font tous les gens de cette sorte, qui, admis auprès des princes à une trop grande familiarité, vendent la réputation de leur maître, qu’il soit mauvais ou bon ; et grâce à la sottise ou à l’inexpérience des empereurs, qui ne s’aperçoivent de rien, se repaissent du plaisir de divulguer des infamies. Il se maria et consomma le mariage, ayant un garçon de noce qui lui criait, « Perce, enfonce ; » et cela pendant que Zoticus était malade. Il demandait ensuite aux philosophes et aux personnages les plus graves, si dans leur jeunesse ils s’étaient laissé faire les mêmes choses que lui, et cela dans les termes les plus éhontés : car jamais il ne ménagea les paroles déshonnêtes, allant jusqu’à représenter des obscénités avec ses doigts, habitué qu’il était à fronder toute pudeur dans les assemblées et en présence du peuple.  » (Remacle)  ; XI, 7 : ses amis racontaient qu'ils avaient des maris ; XII, 2 : donnait des promotions à des hommes aux membres énormes ; XXVII, 7 : privilèges accordés aux putains et aux exolètes [vieux prostitués] ; XXXI, 6 : entouré de putains et d'exolètes [cité par Forberg] ; XXX, 3-6 : " Il inventa plusieurs genres de débauches, et surpassa de beaucoup la monstrueuse lubricité des anciens fléaux de la république : car les raffineries de Tibère, de Caligula, de Néron lui étaient parfaitement connues. " (Remacle)..

SPARTIANUS (fin IVe siècle), biographe latin,
Histoire auguste, Loeb Classical Library :
Vie d'Adrien, 4 ; 11 ; 14 : douleur d'Adrien à la mort de son Antinoüs, il pleura comme une femme ; naissance d'un culte [cité par Forberg] ; 18 : voulut que les bains des hommes fussent séparés de ceux des femmes.

GRÉGOIRE DE TOURS (vers 540/594), prélat et historien,
Histoire des Francs, Belles Lettres (Classiques de l'histoire au Moyen Âge) ; The Latin Library ; MHG ; traduction Guizot 1823 ; traduction Guadet 1836-1838 :
I, 25 : Néron, ce succube qui se livrait aux hommes en même temps qu'il les désirait [Nero ille luxoriosus, vanus atque superbus virorum succuba et rursum virorum appetitor] ;
IV, 40 : le comte Palladius traitait l'évêque Parthenius d'efféminé : " Où sont, disait-il, tes maris avec lesquels tu vis dans le stupre et la honte ? " [mollem episcopum, effeminatum Palladius vocitaret: 'Ubi sunt mariti tui, cum quibus stoprose ac turpiter vivis ?] ;
V, 14, 18 : sur Mérovée et son garçon [puer] Gaïlen : " Nous n'avons eu jusqu'à maintenant qu'une seule âme et une seule pensée " [Una nobis usque nunc et anima et consilium fuit].


RAOUL GLABER (vers 990/vers 1046), moine en Bourgogne,
Histoires de son temps, traduction 1947 :
III, 9 : Francs corrompus par les naturels de l'Auvergne et de l'Aquitaine ; usages efféminés qui en suivirent ; zèle de la reine Constance [troisième femme de Robert II le Pieux] pour la religion [cf Codicilles de Louis XIII, 1643].


ORDÉRIC VITAL (1075/1142), historien normand,
Histoire ecclésiastique, Patrologia Latina, volume 188 ; traduction XIXe siècle :

II, iv, 10 : mœurs relâchées combattues par Guillaume le Conquérant ; III, viii, 10 : les efféminés dominaient alors dans le pays et se livraient à la débauche ; les catamites, dignes des flammes du bûcher, abusaient des inventions horribles de Sodome ; cheveux longs comme les femmes.


CES PETITS GRECS

samedi 4 mars 2023

CES PETITS GRECS...



Cycle " L'homosexualité masculine dans les textes grecs et latins de l'Antiquité et du Moyen Âge " dans mon blog :




















TABLE DES CCL ET QUELQUES AUTEURS

Aristote, marbre, copie de l'époque impériale (Ier ou
IIe siècle) d'une sculpture en bronze faite par Lysippe


Mes publications antérieures sur papier en auto-édition :

Tableau synoptique de références à l'amour masculin : auteurs grecs et latins
1986
ISBN 2-86254-013-7
repris et augmenté dans
Ces Petits Grecs ont un faible pour les gymnases : l'amour masculin dans les textes grecs et latins
1988
ISBN 2-86254-015-3
Ce corpus revu est en cours de mise en ligne (voir les liens des noms d'auteurs).

Introduction : Constantes et trajectoires (à venir ; voir déjà un inventaire de termes grecs et latins à la fin de mon Introduction au DFHM).


Côté femmes :

Sandra Boehringer, L'Homosexualité féminine dans l'Antiquité grecque et romaine,  Paris : Les Belles Lettres, 2007 ; collection d'études anciennes, série grecque.



* * * * *


ABBON DE ST GERMAIN DES PRÉS // ACHILLE TATIUS D'ALEXANDRIE // ADAMANTIUS // AELRED DE RIEVAUX // AGATHIAS // ALAIN DE LILLE // ALBERT LE GRAND // ALCÉE DE MYTILÈNE // ALCIPHRON //ALCUIN // ALEXANDRE DE HALES // ALEXANDRE NECKAM // ALTERCATION ENTRE GANYMÈDE ET HÉLÈNE // ALVARUS PELAGIUS // AMBROISE // AMMIEN MARCELLIN // ANACRÉON // ANSELME DE CANTORBERY // ANSELME DE LAON // ANTHOLOGIE GRECQUE // ANTONINUS LIBERALIS // APOLLONIOS DE RHODES // APULÉE // ARISTIDE // ARISTOPHANE // ARISTOTE // pseudo-ARISTOTE 1 // pseudo-ARISTOTE 2 // ARNOBE // ARTÉMIDORE D'ÉPHÈSE // ATHANASE D'ALEXANDRIE // ATHÉNAGORAS // ATHÉNÉE DE NAUCRATIS // AUGUSTIN // ANONYME BELGE pseudo-AUGUSTIN // AULU-GELLE // AURÉLIUS VICTOR // pseudo-AURÉLIUS VICTOR // AUSONE // AVITUS.

Les plus importants de ces 39 auteurs ou textes semblent être :
Achille Tatius pour son roman, Leucippé et Clitophon, comportant quelques personnages que l'on peut aujourd’hui décrire comme homosexuels.
Albert le Grand, pour sa définition clairement homosexuelle (hommes comme femmes) de sodomia, ce qui contredit définitivement la thèse constructiviste absurde selon laquelle l'identité homosexuelle et la notion d'homosexualité seraient apparus en 1868 avec le mot allemand homosexual, néologisme longtemps attribué par les mêmes à un psychiatre...

Dans l'Altercation, Ganymède considère que seuls les paysans devraient s'adresser aux femmes.
Mais pour Anselme de Laon, coucher avec un mâle est une injure à la raison.
Aristophane, pour ses comédies Les Cavaliers, Les Nuées et Les Oiseaux, entre autres.
Aristote, surtout Politique, livres II et V, et Ethique à Nicomaque, où se trouve une recherche sur l'origine des amours masculines : nature ou habitude ? ; par ailleurs Aristote avait attentivement observé l'homosexualité animale, ce qui aurait été impossible sans la notion d'homosexualité.
Athénée, notamment le célèbre livre XIII des Sages attablés, ou il nous dit que " beaucoup préfèrent les amours de garçons aux liaisons féminines "...


BASILE DE CÉSARÉE // BAUDRI DE BOURGUEIL // BÈDE LE VÉNÉRABLE // BENOÎT DE NURSIE // BERNARD DE CLAIRVAUX // BERNARDIN DE SIENNE // BIBLIOTHEQUE D'APOLLODORE // BION // BONAVENTURE // BURCHARD DE WORMS.

À noter parmi ces 10 auteurs ou texte :
Bernardin, qui décrit de façon étonnamment moderne (avec une préfiguration du coming out) une évolution en six étapes de la personnalité homosexuelle,
Burchard qui indique les pénitences alors encourues.


CALLIMAQUE // CALVUS // CAPITULAIRES DES ROIS DES FRANCS // CARMINA PRIAPEA // CATHERINE DE SIENNE // CATULLE // CÉLIUS AURÉLIEN // CÉSAR // CICÉRON // CLÉMENT D'ALEXANDRIE // CODE // COLOMBAN // COLUMELLE // CONCILES ET SYNODES // CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES // CORPUS GLOSSARIORUM LATINUM // CYPRIEN DE CARTHAGE.

17 auteurs ou œuvres anonymes. Cicéron : Discours, avec l'usage politique de l'accusation d'homosexualité ; République et Tusculanes (interrogation sur la nature de cet amour d'amitié) ; Clément d'Alexandrie (Le Pédagogue et Exhortations aux Grecs) est également un auteur majeur pour la question. Dans les Capitulaires, l'empereur chrétien Charlemagne établit la peine de mort pour les luxures sodomitiques (année 803).

Le Concile de Naplouse (1120) recommandait de brûler l'adulte sodomitique, actif ou passif. Un peu plus tard, on sera plus indulgent pour les clercs.


DÉMOCRITE // DÉMOSTHÈNE // DENIS D'HALICARNASSE // DIDACHÉ // DIGESTE // DINARQUE // DIODORE DE SICILE // DIOGÈNE LAËRCE // DION CASSIUS // DION DE PRUSE (ou CHRYSOSTOME) // DONAT // DOUBLES DITS.

12 auteurs ou textes. Dans les Vies de Diogène Laërce, premier Bottin de l'amour masculin (sauf erreur), voir notamment les livres II (les Socratiques et leurs disciples) et IV (l'Académie) à VII (les Stoïciens). Selon Démocrite, " Éros est légitime quand il poursuit sans excès les belles choses ".


ÉLIEN // ENNODIUS // ÉPICTÈTE // ÉPICURE // ÉPIPHANE DE SALAMINE // ÉPITRE DE BARNABÉ // ESCHINE D'ATHÈNES // ESCHYLE // ÉSOPE // EUNAPE DE SARDES // EURIPIDE // EUSÈBE DE CÉSARÉE // ÉVAGRE LE SCOLASTIQUE.

13 auteurs ou textes. À noter le discours Contre Timarque d'Eschine. Dans les Histoires variées, Élien attribue à Laïos l'invention de l'amour des garçons. Eusèbe de Césarée note que Moïse prescrit le contraire de Platon quand il punit la pédérastie dans le Lévitique.


FESTUS // FIRMICUS MATERNUS // FLETA.

3 auteurs ou texte. Firmicus (pour sa liste de couples grecs célèbres, encore un indice de la notion d'identité homosexuelle masculine) seul auteur notable ici.


GALIEN // GAUTIER DE CHÂTILLON // GERSON // GILLES DE CORBEIL // GIRALDUS DE CAMBRIE // GRATIEN // GRÉGOIRE DE NYSSE // GRÉGOIRE DE TOURS // GRÉGOIRE LE GRAND // GRÉGOIRE III // GRÉGOIRE IX // GUIBERT DE NOGENT.

12 auteurs.
GERSON (1363-1429), théologien et mystique : "La quatrième partie du péché contre nature est si des hommes ont compagnie les uns des autres au fondement ou ailleurs. Ou les femmes les unes des autres par détestables et horribles façons qui ne se doivent nommer ni écrire ; ou les hommes des femmes, en lieux non naturels."
Le pape Grégoire le Grand (vers 540-604) évoque la peine du feu qui ne sera systématiquement appliquée en Europe qu'à partir du XIIIe siècle. Voir ma note sur les procès de sodomie.


HELGAUD // HENRI DE CLAIRVAUX // HÉRACLITE (l'érudit du 1er siècle) // HÉRODIEN // HÉRODOTE // HÉSIODE // HÉSYCHIUS D'ALEXANDRIE // HILDEBERT DE LAVARDIN // HINCMAR DE REIMS // HIPPOCRATE // HIPPOLYTE DE ROME // HISTOIRE AUGUSTE // HOMÈRE // HORACE // HORAPOLLON // HYGIN // HYMNES HOMÉRIQUES // HYPÉRIDE.

18 auteurs ou textes. Homère (le plus ancien auteur européen) pour l'histoire de Jupiter et Ganymède, et pour celle d'Achille et Patrocle – et Horace, qui disait éprouver des passions pour mille filles, mille jeunes garçons, sont évidemment très importants.


IBYCOS // INSTITUTIONS // ION DE CHIOS // ISOCRATE.

Les Institutions appartiennent au Corpus Juris Civilis romain.


JACQUES DE VITRY // JACQUES DE VORAGINE // JAMBLIQUE // JEAN CASSIEN // JEAN CHRYSOSTOME // JEAN DAMASCÈNE // JEAN DE SALISBURY // JÉRÔME // JOSÈPHE FLAVIUS // JULIEN L'APOSTAT // JUSTIN // JUVÉNAL.

12 auteurs. On peut noter la Correspondance de Jérôme (adultère ou sodomite, le mari reste le mari) et surtout les Satires de Juvénal (livres II et IX).


LACTANCE // LETTRE D'ARISTÉE // LIBANIOS // LONGUS // LUCAIN // LUCIEN DE SAMOSATE // pseudo-LUCIEN // LUCILIUS // LUCRÈCE // LYSIAS.

10 auteurs ou texte. Se détachent le discours Contre Silvanus de Libanios et les Amours du pseudo-Lucien. Noter chez Longus la caractérisation de Gnathon comme " pédéraste par nature ", dans son roman Daphnis et Chloë ; encore un indice de la notion d'identité homosexuelle bien antérieure au XIXe siècle franco-allemand.


MACROBE // MALALAS // MARBODE DE RENNES // MARC AURÈLE // MARTIAL // MAXIME DE TYR // MÉLÉAGRE // MINUCIUS FELIX // MOSCHOS // pseudo-MOSCHOS // MUSONIUS RUFUS.

11 auteurs. Voir les Épigrammes de Martial, notamment les livres II, III, VI et XI.


NÉPOS // NICÉPHORE CALLISTE XANTHOPOULOS // NICOLAS DE CLÉMANGES // NONIUS MARCELLUS // NONNOS DE PANOPOLIS // NOVELLES.

6 auteurs ou texte.


ORACLES SYBILLINS // ORDÉRIC VITAL // ORIGÈNE // OROSE // OVIDE.

5 auteurs ou texte. Voir l'histoire d'Orphée dans le livre X des Métamorphoses d'Ovide. Ovide fut probablement lu par l'apôtre Paul ; on trouve dans les Métamorphoses, VII, 20 : " La passion me conseille une chose, la raison une autre. Je vois le bien et je l'approuve, et c'est au mal que je me laisse entraîner. " Et dans les Épîtres aux Romains de Paul, VII, 15 : " Mes actes je ne les reconnais pas, car ce que je veux je ne le pratique pas, mais je fais ce que je déteste. " Déjà dans Euripide, Médée, vers 1077-80 : "Je succombe à mes maux. Oui, je sens le forfait que je vais oser ; mais la passion l'emporte sur mes résolutions, et c'est elle qui cause les pires maux aux humains." (paroles de la mère qui va tuer ses enfants) ; Sénèque, Phèdre, autour du vers 373 à propos de son amour coupable, et ailleurs... Paul était un personnage cultivé - il lisait Euripide (mais il ne cite pas ce passage).


PARMÉNIDE // PARTHÉNIOS // PAUL (l'apôtre) // pseudo PAUL // PAUL (le juriste) // PAUL ÉVERGETINOS // PAUSANIAS // PÉNITENTIEL ROMAIN // PERSE // PÉTRONE // PHANOCLÈS // PHÈDRE // PHILON D'ALEXANDRIE // pseudo-PHILON // PHILOSTRATE // pseudo-PHOCYLIDE // PIERRE DAMIEN // PIERRE LE CHANTRE // PINDARE // PISANDRE DE CAMIRUS // PLATON // PLAUTE // PLINE L'ANCIEN // PLINE LE JEUNE // PLOTIN // PLUTARQUE // pseudo-PLUTARQUE // POLEMON // POLLUX // POLYBE // POLYEN // PORPHYRE // PROCOPE DE CÉSARÉE // PRODICOS DE CÉOS // PROPERCE // PRUDENCE // PTOLÉMÉE.

35 auteurs. Il est souhaitable de connaître le Satyricon, roman de Pétrone, et son célèbre personnage Giton ; ce roman inspira Baudelaire et Verlaine, fut énormément admiré par Nietzsche. Le Banquet ou Symposium de Platon, trop mal compris, est incontournable. Voir aussi le Dialogue sur l'amour de Plutarque, les Épîtres de Paul et les considérations astrologiques de la Tétrabible de Claude Ptolémée : "explications" de la pédérastie stricto sensu, de la bisexualité, de l'androphilie.
Dans le théâtre de Plaute, cette question proustienne : " prends-tu tout le monde pour des cinèdes parce que tu l'es ? " révélatrice pour la question de l'identité, tout comme le vocabulaire de Plutarque, et très gênante pour les constructivistes.


QUINTE-CURCE // QUINTILIEN // PSEUDO-QUINTILIEN.

Voir De l'Institution oratoire, de Quintilien, livres I et II.


RABAN MAUR // RAGUEL // RAOUL GLABER // REGINO DE PRUM // RICHARD DE DEVIZES // RUPERT DE DEUTZ.

6 auteurs. Voir les Histoires de son temps de Raoul Glaber pour la corruption des Francs par les Auvergnats.


SALLUSTE // SALVIEN // SÉNÈQUE LE PÈRE // SÉNÈQUE LE JEUNE // SERVIUS // SEXTUS EMPIRICUS // DE SODOMA // SOPHOCLE // SOUDA // SPARTIANUS // STACE // STOBÉE // STRABON // STRATON DE SARDES // SUÉTONE.

15 auteurs ou textes. A retenir : le grand Sénèque le Jeune, les Esquisses de Sextus (quelques passages dans les livres I et III) et bien sûr la Vie des douze Césars de Suétone (10 sur 12 ...).


TACITE // TATIEN // TÉRENCE // TERTULLIEN // TESTAMENT DES DOUZE PATRIARCHES // THÉOCRITE // THÉODORET DE CYR // THÉODOSE // THÉODOSE II // THÉODULFE D'ORLÉANS // THÉOGNIS DE MÉGARE // THÉOPHANE LE CONFESSEUR // THOMAS D'AQUIN // THUCYDIDE // TIBULLE // TIMÉE // TITE-LIVE // TRAITÉ DE PHYSIOGNOMONIE.

18 auteurs ou textes. À noter les poésies de Théocrite et de Théognis de Mégare (notamment le livre II), le Second statut diocésain de Théodulfe d'Orléans (pour l'égalité des "crimes" commis entre femmes avec ceux commis entre hommes) et le livre XXXIX de l'Histoire de Rome de Tite-Live.


VALÈRE MAXIME // VINCENT DE BEAUVAIS // VIRGILE // VULGATE (Bible en latin).

Noter évidemment les Bucoliques de Virgile ; la seconde églogue, traduite en français en 1543, raconte l'histoire d'Alexis et de Corydon.


XÉNOPHON D'ATHÈNES // XÉNOPHON D'ÉPHÈSE // XILIPHINOS LE JEUNE .

Voir en particulier le Banquet de Xénophon d'Athènes.


YVES DE CHARTRES.

Sa correspondance, citée par John Boswell, informe sur l'homosexualité à Tours et à Orléans. Condamnation dans ses Décrets.


ZÉNODOTE D'ÉPHÈSE // ZOSIME.

* * * * *
« Le domaine des amours masculines a bien pu être "libre" dans l'Antiquité grecque, beaucoup plus en tout cas qu'il ne l'a été dans les sociétés européennes modernes; il n'en demeure pas moins que l'on voit se marquer très tôt des réactions négatives intenses et des formes de disqualification qui se prolongeront longtemps. »
Michel Foucault (1926-1984), L'Usage des plaisirs, (Paris : Gallimard, 1984), Introduction, 2, 3. MF revient sur son constructivisme naïf de 1976.
« L'homme a toujours été pareil à lui-même et nous pouvons en connaître autant sur lui en lisant les auteurs de la Grèce que ceux d'une autre époque. Il n'a pas évolué. » CIaude Lévi-Strauss, Le Figaro, 26 juillet 1993.

Une recherche de constantes perdurant entre l'Antiquité classique et notre temps ne peut donner de bons résultats que si elle s'effectue à partir d'un corpus de textes le plus grand possible ; c'est la " chasse de Pan " du philosophe anglais Francis Bacon. Ramsay MacMullen et Craig A. Williams, notamment, ont déploré que certains, tel le Français Paul Veyne, tirent des conclusions à partir de quelques auteurs seulement – moins d'une dizaine. J’ai recensé environ 255 auteurs, recueils ou textes anonymes, latins et grecs, pour l'Antiquité classique et le Moyen-Âge occidental : parmi lesquels ceux que citaient des auteurs comme Érasme, Montaigne, Montesquieu, Voltaire, Chateaubriand, Vigny, Paul et André Gide (père et fils), Meier/Hérelle et John Boswell ; j’indique ci-dessous les références de quelques travaux érudits plus ou moins récents non mentionnés par Thomas K. Hubbard en 2003 :

F. Jacobs, " Leben und Kunst der Alten II ", Vermischte Schriften, 1829.
H. Hössli, Eros - Die Männerliebe der Griechen, ihre Beziehungen zur Geschichte, Erziehung, Literatur und Gesetzgebung aller Zeiten, 1836-1838.
Moritz Hermann Eduard Meier, "Päderastie", Encyclopädie der Widdenschaften und Kunst, volume 9, 1837 ; traduction française 1930 [Hérelle], rééditée en 1952 et 1980.
P. Van Limburg Brouwer, " L'amour des mâles ", Histoire de la civilisation morale et religieuse des Grecs, tome 4, 1838.
Mentionné par André Gide dans la note manuscrite γ 885-91 comme étant « un recueil de renseignements ».

John A. Symonds, A Problem in Greek Ethics, 1883.
N. Blondeau et F. Noël, Dictionarium eroticum latino-gallicum, I. Liseux, 1885.

Edward Carpenter, IOLÄUS - An Anthology of Friendship, 1902, 1906, 1915.

Raoul Vèze [J. Hervez], Le Baiser en Grèce, 1908
Anonyme, Le Livre d'Amour des Anciens, Bibliothèque des Curieux, 1911, 1928.
Thierry Sandre [Ch. Moulié], Le Treizième livre d’Athénée, 1924.
Moritz H. E. Meier, " Päderastie ", Encyclopädie der Widdenschaften und Kunst, volume 9, 1837 ;
traduction française 1930 [Georges Hérelle], rééditée en 1952 et 1980.
Moritz H. E. Meier / L. R. de Pogey-Castries [Georges Hérelle], Histoire de l'amour grec, 1930, 1952,
1980.
Marc Daniel [Michel Duchein], Des Dieux et des garçons. Étude sur l’homosexualité dans la mythologie grecque, Paris : Arcadie, 1968.
Daniel Guérin, " Plutarque et l’amour des garçons ", Dialogues homophiles, n° 2, mars 1976.
Kenneth J. Dover, Greek Homosexuality, London : 1978, 1980, 1989. Traduction française : Homosexualité grecque, 1982.
John Boswell (1947-1994), Christianity, Social Tolerance and Homosexuality - Gay People in Western Europe from the Beginning of the Christian Era to the Fourteenth Century, Chicago : 1980, 1981.
Michel Foucault, Histoire de la sexualité, tome 1, Paris : Gallimard, 1976, 1984.
Michel Foucault, Histoire de la sexualité, tomes 2 et 3, Paris : Gallimard, 1984.
Pierre J. Payer, Sex and the Penitentials - The Development of a sexual Code, University of Toronto Press, 1984.
Bernard Sergent, L'Homosexualité dans la mythologie grecque, Paris : Payot, 1984 ; Homosexuality in Greek Myth, 1986.
Bernard Sergent, L'Homosexualité initiatique dans l'Europe ancienne, Paris : Payot, 1986.
E. Cantarella, Secondo natura : La bisessualità nel mondo antico, 1988 ; Bisexuality in the Ancient World, 1992.
Kenneth J. Dover, Aristophane’s Speech in Plato’s Symposium, in Collected papers, 1988 [1966].
John Boswell (1947-1994), " Revolutions, Universals, and Sexual Categories ", in Martin Duberman, Martha Vicinus and George Chauncey, Jr., Hidden from History: Reclaiming the Gay and Lesbian Past, 1989.
William Poole, " Male Homosexuality in Euripides ", in A. Powell, ed., Euripides, Sexuality and Women,
1990.
William A. Percy III, Pederasty and Pedagogy in Archaïc Greece, Urbana : 1996.
Mark. D. Jordan, The Invention of SODOMY in Christian theology, 1997.
Florence Dupont et Thierry Éloi, L’Érotisme masculin dans la Rome antique, 1998, 2001.

Thomas K. Hubbard, Homosexuality in Greece and Rome. A Sourcebook of Basic Documents, University of California Press, 2003. La bibliographie imposante de cet ouvrage, pages 533-547, rend
inutiles les mentions de notre version précédente, sauf quelques cas particuliers (et indications de traductions françaises ou étrangères) que nous avons conservés ci-dessus, comme l’identification de Pogey-Castries = Georges Hérelle, identité inconnue de Hubbard en 2003.

Charles-Raphaël Payeur, SODOME ET GOMORRHE ou le droit à la différence, Sherbrooke (Canada) : Éditions Théosis, 2005.
Sandrine Boehringer, avec la collaboration de Louis-Georges Tin, HOMOSEXUALITÉ Aimer en Grèce et à Rome, Paris : Belles Lettres, 2010. Précédé d'un entretien avec le psychanalyste Jean Allouche.


Le progrès de ce travail dépend maintenant des publications de nouvelles éditions critiques occidentales pour les auteurs concernés. Notre sujet, loin d'avoir été le sujet tabou qu'on a dit trop souvent, est, au contraire, partie intégrante du socle de notre culture – soit les œuvres historiques, juridiques, littéraires et philosophiques, admirablement claires, de la civilisation gréco-latine.

Ce corpus permet donc de se faire une première idée de l'impact, de l'importance et de la nocivité du christianisme relativement aux libertés, des lexiques grec et latin de l'amour masculin, du statut juridique et moral de cet amour, de la forte intertextualité rencontrée. À la suite de Kenneth J. Dover, (1989, p. 16), j'ai pris le parti de transposer en italique certains hellénismes et latinismes.


CONTINUITÉ DES SIGNES RÉVÉLATEURS OU DISTINCTIFS

bruits significatifs (Clément d'Alexandrie)
cheveux bouclés (Aristophane)
cheveux longs (Ordéric Vital)
cris (Apulée)
cuisses épilées (Aulu-Gelle)
démarche (Lucien de Samosate, Macrobe, Sénèque le Jeune)
épilation (Épictète, Martial, Properce)
gestes et attitudes (Adamantius, Anthologie grecque, Ennodius, Sénèque le Rhéteur, Philostrate, Traité de physiognomonie)
gratter sa tête avec un seul doigt (Ammien Marcellin, Calvus, Juvénal, Plutarque, Sénèque le Père, Sénèque le Jeune)
isolement et marginalité (Anthologie Palatine, XI) ; et depuis Raffalovich.
langage (Sénèque le Jeune, Zénodote d'Éphèse)
mouvements féminins (Columelle)
petit doigt levé (Patrick Cardon)
regard (Sénèque le Jeune, Lucien de Samosate, Philostrate, Salvien)
rubans (Salvien)

Adamantius, médecin juif de langue grecque converti au christianisme (fin IVe siècle), La Physionomie, ou des indices que la nature a mis au corps humain..., Paris : Toussaint du Bray, 1635.
" La mollesse du corps pour le plus souvent est propre à un homme tout à fait efféminé " chapitre XVI
" Aux visages gays un pronostic de luxure et d'impudicité " chapitre XX.
" L'avoir aigue [la voix], molle, et fort distincte, est être mol et efféminé. " chapitre XXX
De la façon d'un homme efféminé chapitre XL : " Un homme efféminé a le regard et humide et effronté : ses yeux vont et viennent de tous côtés "
Divinations par les marques qui sont naturellement en divers endroits du corps humain
" l'avoir au fondement, c'est être efféminé "

Anonyme latin, Traité de physiognomonie, Belles Lettres (CUF) :
55 : le cou penché signifie un cinède ;
74 : cinèdes qui veulent se donner une allure virile ;
85 : recherchent des hommes ceux dont le corps et le visage sont d'aspect viril et qui ont l'un des yeuxx bleu clair ;
115 : les efféminés [molles, kinaidous] ont la voix brisée, tiennent les bras de travers, sourient souvent en parlant [cité par Michel Foucault].

tuniques à manches (Aulu-Gelle, Cicéron, Polémon, Suétone, Virgile)

PHILOSOPHES

L'indifférenciation dans le choix d'objet de désir des Grecs cultivés a été largement surestimée. Les Grecs avaient bien une préférence masculine.

Dès ses débuts, la philosophie a été dotée d'une certaine image homosexuelle ; voir Athénée et Diogène Laërce. Le premier couple connu est celui formé par les philosophes pré-socratiques Parménide d'Élée et Zénon d'Élée (Platon).
Viennent ensuite le sophiste Critias avec Euthydème (Xénophon).
Polémon était épris de Xénocrate (Diogène Laërce IV, 19), mais il aima également Cratès (Diogène Laërce IV, 21).
Il y a, bien sûr, Socrate et Alcibiade (Platon), Socrate et Isocrate (Platon),
Socrate et Archélaos d'Athènes (Diogène Laërce II, 10)).
Zénon de Citium était épris de Chrémonidès (Diogène Laërce VII, 17) ; Crantor de Soles l'était d'Arcésilas de Pitane (Diogène Laërce IV, 29 ; Eusèbe de Césarée) qui était lui-même, et comme Cléon (Diogène Laërce V, 76), épris de Démétrios de Phalère (Diogène Laërce IV, 41).
Autres couples connus, Ménédème d'Érétrie et Asclépiade (Diogène Laërce II, 137), Mélanthios de Rhodes et Eschine de Naples (Diogène Laërce II, 64).
On attribue à Platon plusieurs aimés : Agathon (Élien), Alexis (Diogène Laërce III), Aster (Diogène Laërce III), Dion (Élien) et Phèdre (Diogène Laërce III).
À Aristote, un seul : Hermias d'Atarnée (Diogène Laërce V, 3).