Auteurs chrétiens de l'Antiquité par ordre chronologique : PHILON D'ALEXANDRIE, JUSTIN, CLÉMENT D'ALEXANDRIE, TERTULLIEN, FIRMICUS MATERNUS, LACTANCE, EUSÈBE DE CÉSARÉE, 2 CONCILES, BASILE DE CÉSARÉE, AMBROISE DE MILAN, JEAN CHRYSOSTOME, AUGUSTIN
Mes notes de lecture :
PHILON D'ALEXANDRIE ou PHILON LE JUIF (vers -13/54),
philosophe et exégète juif d'expression grecque, influent sur les premiers auteurs chrétiens,
Abraham, LCL. Paris : Cerf 1966, introduction, traduction et notes de Jean Gorez (Traduction particulièrement soignée, claire, précise, fidèle jusqu'à l'extrême selon Mireille Hadas-Lebel dans la Revue des Études Grecques) :
133 : Le pays de Sodome était plein des iniquités que provoquent gloutonneries et débauche ; 134 : la raison de la démesure dans la débauche fut l'abondance de leurs ressources, fruits de toutes sortes ;
135 : incapables d'en supporter la satiété, ils rejettent la loi de la nature [...] des hommes s'unissent à des êtres mâles sans que ceux qui étaient actifs eussent honte d'être du même sexe que ceux qui étaient passifs. Quand ils voulaient faire des enfants, il se révéla qu'ils répandaient une semence stérile ; mais cette révélation ne leur servait de rien, vaincus qu'ils étaient par un désir plus fort ;
136 : puis, habituant peu à peu ceux qui étaient nés hommes à subir le rôle de femmes, ils leur donnèrent une féminité morbide ; mal invincible : non seulement ils efféminaient leurs corps à force de mollesse et de sensualité, mais ils leur faisaient des âmes dégénérées ; et travaillaient à la ruine du genre humain. Si Grecs et Barbares avaient approuvé de telles unions, les cités seraient devenues des déserts, comme vidées par une maladie pestilentielle ;
137 : Dieu fit croître d'une façon particulière le nombre des unions entre hommes et femmes en vue de la procréation d'enfants ; il fit s'éteindre les unions qui étaient hors des lois de l'espèce et anormales, et ceux qui s'y portaient avec passion, il leur appliqua des châtiments hors du commun et inusités ; 138-140 : pluie de feu.
Des Lois spéciales : LCL, Paris : Cerf 1970 (introduction, traduction et notes par André Mosès) :
III, 37 : La pédérastie, dont le nom même était réprouvé autrefois et dont se vantent aujourd'hui non seulement ses partisans actifs, mais également leurs partenaires passifs ; ils ne rougissent pas de transformer par un comportement artificiel la nature mâle en nature femelle ; 38 : obéir à la loi qui ordonne de tuer l'androgyne ;
39 : que le pédéraste sache qu'il encourt la même peine [que les passifs, i. e. la mort], puisqu'il poursuit le plaisir contre nature, puisque, pour la part qui lui incombe, il s'efforce de rendre les villes désertes et vides d'habitants en détruisant ses germes générateurs, puisqu'en outre il ne dédaigne pas de devenir maître et docteur des maux majeurs, la dévirilisation [anandrias] et la mollesse [malakia] ; 40 : responsabilité de l'organisation sociale des honneurs et des fêtes de Déméter.
De la vie contemplative, Paris : Cerf 1963 (introduction et notes de François Daumas, traduction de Pierre Miquel) ; Remacle (traduction Delaunay/Didier, 1874) :
50-52 : description des mignons et des banquets ;
59-63 : diatribe contre les pédérastes.
Traduction Delaunay : " Il y a encore d'autres esclaves : sur leurs joues fleurit à peine le premier duvet ; ils faisaient tout à l'heure les délices des pédérastes ; car on les a dressés avec le dernier soin à cet important office. [...] Si on les compare aux banquets des nôtres qui ont embrassé la vie contemplative, ils paraîtront ridicules. Ils ont chacun leurs plaisirs. Celui de Xénophon en offre de plus conformes à la nature humaine : il y est question de joueuses de flûte, de danseuses, de jongleurs, de bouffons qui sont fiers de leurs farces et de leurs quolibets ; il s'y agit de tout ce qui peut exciter la gaieté. Celui de Platon roule presque tout entier sur l'amour, non pas celui qui inspire aux hommes pour les femmes et à celles-ci pour les hommes des transports passionnés, qui n'ont toutefois rien de contraire à la loi de nature, mais sur cet amour dont les hommes brûlent pour d'autres hommes, qui ne diffèrent d'eux que par l'âge. S'il s'y rencontre quelque passage d'un ton plus élevé, où l'on parle de l'amour vrai et de la volupté céleste, c'est pure élégance; car la plus grande partie du livre est consacrée à célébrer la passion, impure et si répandue, qui détruit la virilité et cette vigueur aussi utile dans la paix que dans la guerre, qui engendre dans les âmes un mal énervant, qui transforme en androgynes[46] des hommes qu'il faudrait, par toutes sortes de soins, affermir et fortifier, qui déshonore le jeune âge, en lui donnant le rôle et le tempérament propres au sexe, objet de nos désirs, qui cause enfin aux pédérastes eux-mêmes les plus grands dommages, en ruinant leur corps, leur âme, leurs biens. "
Traduction Delaunay : " Il y a encore d'autres esclaves : sur leurs joues fleurit à peine le premier duvet ; ils faisaient tout à l'heure les délices des pédérastes ; car on les a dressés avec le dernier soin à cet important office. [...] Si on les compare aux banquets des nôtres qui ont embrassé la vie contemplative, ils paraîtront ridicules. Ils ont chacun leurs plaisirs. Celui de Xénophon en offre de plus conformes à la nature humaine : il y est question de joueuses de flûte, de danseuses, de jongleurs, de bouffons qui sont fiers de leurs farces et de leurs quolibets ; il s'y agit de tout ce qui peut exciter la gaieté. Celui de Platon roule presque tout entier sur l'amour, non pas celui qui inspire aux hommes pour les femmes et à celles-ci pour les hommes des transports passionnés, qui n'ont toutefois rien de contraire à la loi de nature, mais sur cet amour dont les hommes brûlent pour d'autres hommes, qui ne diffèrent d'eux que par l'âge. S'il s'y rencontre quelque passage d'un ton plus élevé, où l'on parle de l'amour vrai et de la volupté céleste, c'est pure élégance; car la plus grande partie du livre est consacrée à célébrer la passion, impure et si répandue, qui détruit la virilité et cette vigueur aussi utile dans la paix que dans la guerre, qui engendre dans les âmes un mal énervant, qui transforme en androgynes[46] des hommes qu'il faudrait, par toutes sortes de soins, affermir et fortifier, qui déshonore le jeune âge, en lui donnant le rôle et le tempérament propres au sexe, objet de nos désirs, qui cause enfin aux pédérastes eux-mêmes les plus grands dommages, en ruinant leur corps, leur âme, leurs biens. "
Homélies sur la Genèse, LCL, Cerf 1984 :
IV, 31 ; 38.
JUSTIN (Naplouse, vers 100/Rome, 165), martyr chrétien et apologiste de langue grecque,
Saint Justin dans André Thevet, Les Vrais
Pourtraits et Vies Hommes Illustres, 1584
I, 25 : il serait honteux de parler de l'amour masculin [érotas arsénon] de Dionysos et d'Apollon ; jamais Jésus ne se serait excité à abuser de Ganymède ; 27 : les mâles exposés deviennent ensuite prostitués ; 29 : nous nous marions pour avoir des enfants ou bien, refusant de nous marier, nous passons notre vie entière dans la continence ; cet Antinoüs que la crainte fit adorer comme un dieu quoiqu'on sut bien qui il était ; II, 12 : imiter Zeus et les autres dieux en se livrant sans retenue à des débauches masculines [androbatein].
Dialogue avec Tryphon le Juif, PG 6 ; traduction française Paris : A. Picard et fils,1909 :
95, 1 : les autres nations seront maudites ; elles corrompent les garçons [paidophthorounta].
CLÉMENT D'ALEXANDRIE (vers 150/vers 215), écrivain grec païen converti au christianisme,
Icône de Clément d'Alexandrie
Le Pédagogue, collection Sources chrétiennes (éditions du Cerf):
II,
vi, 52, 3 : on peut avec raison appeler langage obscène le fait de discourir sur les actes vicieux : s'entretenir par exemple de l'adultère, de la pédérastie et de choses pareilles [Τούτοις δὲ ἀναλόγως αἰσχρολογία εἰκότως ἂν καλοῖτο ἡ περὶ τῶν τῆς κακίας ἔργων λογοποιία· οἷον τὸ περὶ μοιχείας διαλέγεσθαι ἢ παιδεραστίας καὶ τὰ παραπλήσια].
x, 83, 5 : du lièvre on dit que chaque année il acquiert un anus de plus, et qu'il a autant d'orifices qu'il a vécu d'années : ainsi l'interdiction de manger du lièvre signifierait qu'on doit éviter la pédérastie ; 87, 3 : Il faut écarter les relations entre mâles [arrenomixias] et les pseudo-unions des androgynes [cité par Michel Foucault]: on doit suivre la nature elle-même lorsqu'elle interdit ces excès par la disposition qu'elle a donnée aux organes, elle qui a donné la virilité à l'homme non pour recevoir la semence, mais pour l'émettre." ; 88-91 : nous abstenir des rapports mutuels [allelobasias ; Sources chrétiennes a traduit : homosexualité] et de la corruption des garçons [paidophthorias] ; cite Lévitique, XVIII, 22.
III,
iii-iv : rechercher les mœurs contre nature en plein gymnase ; permis par la sagesse des lois ; bandes de cinèdes.
viii, 43-44 : péché avec les paidika imputé aux Sodomites.iii-iv : rechercher les mœurs contre nature en plein gymnase ; permis par la sagesse des lois ; bandes de cinèdes.
xi, 60 : beaucoup de débauchés portent gravé le portrait de leur aimé ou de leur maîtresse ; 81 : cite Paul, I Corinthiens, vi..
xii, 89 : tu ne seras pas corrupteur d'enfants.xxi, 2-4 : des garçons, dressés à se dénaturer, se substituent aux femmes ; la féminisation outrancière a déshonoré l'espèce humaine.
Apologétique, CUF (Budé) :
Aux nations, Migne éditeur, Patrologia Latina 1, colonne. 582 ; traduction XIXe siècle :
I, 16 : sans le savoir, un Romain se sert de son fils comme d'un petit esclave grec.
Le Mariage unique, collection Sources chrétiennes :
101
La Pudeur, Migne éd., Patrologia Latina, 2, colonnes 987, 1010-11 :
XVII : [cite Èphésiens, V].
Des Spectacles, collection Sources chrétiennes :
Institutions divines, Migne éd., Patrologia Latina 6 ; collection Sources chrétiennes :
L'Ouvrage du Dieu créateur, coll. Sources chrétiennes :
Chronique : LI, 17 : attribue à Tantale l'enlèvement de Ganymède [cite Phanoclès].
Démonstration évangelique, Migne, éd., Patrologia Graeca 22, colonne 275 :
Concile d'Ancyre (Ankara actuelle), 314, M II, cc. 525-526 ; Patrologia Latina, volumes 67 et 84 :
canons 15 et 16 : visent la bestialité, l'homosexualité masculine et l'inceste, d'après Baluze.
17. De ceux qui ont pourri ou pourrissent encore dans la fornication avec des bêtes ou avec des mâles.
BASILE DE CÉSARÉE [de Cappadoce] (vers 330/vers 379), rhéteur et évêque, Père des moines d'Orient, Docteur de l'Église,
Lettres, Collection Budé :
De renuntiatione saeculi, Migne éditeur, Patrologie Graeca, volume 31 :
6 : les efféminés et ceux qui se réjouissent dans les ténèbres offensent la vie pieuse.
Sermo asceticus, Patrologia Graeca, volume 31 :
(40) 5 : nocivité des amitiés particulières ; inexcusable même chez les jeunes.
De Abrahamo, Patrologia Latina 14 :
I, vi, 52 : il est moins grave de coïter suivant la nature que de commettre un délit contre la nature ; manquement à l'hospitalité à Sodome [cité par Hincmar de Reims, Gratien et Jean de Salisbury].
Lettres, Patrologia Latina 16 :
69 : rejet de la confusion des sexes.
JEAN CHRYSOSTOME (vers 349/407), élève de Libanios, docteur de l'Église,
Contre les détracteurs de la vie monastique, Patrologia Graeca 47 ; édition Gabalda, 1933 :
" Épître, aux Romains ", Homélies, PG 60 :
" Épître à Tite ", PG 62 :
III, Homélie, v : cite Paul.
À Théodore, Traité, Sources chrétiennes :
Voir aussi mes pages : Platon, Xénophon et Aristote
GRÉGOIRE LE GRAND ET ALII (Textes chrétiens du Moyen Âge)
TABLE DES AUTEURS ANCIENS
Exhortations aux Grecs [Le Protreptique], Loeb Classical Library ; coll. Sources chrétiennes :
II, 28 33, 5 : vos dieux n'épargnèrent même pas les garçons ; ils furent les amants l'un d'Hylas [Hercule], l'autre de Hyacinthe [Apollon], un autre de Pélops [Poséïdon], un autre de Chrysippe [l'humain Laïos], un autre de Ganymède [Jupiter ; cité par Arnobe et par Firmicus] ; voilà les dieux que vos femmes doivent honorer ! ; 30 34 : Bacchus et Polymnos [cité par Voltaire].
III, 38 44, 2 : Charmos, s'étant emparé d'un adolescent, éleva un autel dans l'Académie, en actions de grâces pour l'accomplissement de son désir ; et l'on nomma éros la violence impudique de ce mal, divinisant ainsi les désirs licencieux.
IV, 43 49, 1-3 : sur Antinoüs.
V, 85 108, 5 : ajoute [comme Didaché et l'Epître de Barnabé] "tu ne corrompras pas les garçons" aux commandements.
TERTULLIEN (vers 155/vers 230), polémiste latin, chrétien puis hérétique montaniste,
Apologétique, CUF (Budé) :
XI, 12 : corrupteurs de jeunes gens ; XIII, 9 : page des écoles dans le conseil des dieux [Antinoüs] ; XL, 7 : pluie de feu sur Sodome ; XLVI, 10 : sur la chasteté : Socrate condamné comme corrupteur de jeunes gens.
Aux nations, Migne éditeur, Patrologia Latina 1, colonne. 582 ; traduction XIXe siècle :
I, 16 : sans le savoir, un Romain se sert de son fils comme d'un petit esclave grec.
Le Mariage unique, collection Sources chrétiennes :
XII, 3 : évêque d'Uthina [Afrique] qui ne craignait pas la loi Scantinia [cité par P. Guénois].
XVII, 1 : Jean, eunuque [spado] du Christ.101
La Pudeur, Migne éd., Patrologia Latina, 2, colonnes 987, 1010-11 :
IV : Quant aux autres emportements des passions, qui attentent au corps, au sexe et aux lois de la nature, nous les bannissons non seulement du regard, mais même du seuil de l'Église, parce que ce ne sont pas des péchés, mais des monstruosités.
XVI : molles et masculorum concubitores [Paul, 1 Corinthiens].XVII : [cite Èphésiens, V].
Des Spectacles, collection Sources chrétiennes :
XXII : gymnastes et combattants adulés par des femmes (ou même des hommes), leur prostituent leur corps ; quelle perversité !
FIRMICUS MATERNUS (début IVe siècle), polémiste chrétien originaire de Syracuse,
L'Erreur des religions profanes, Bibliotheca Teubneriana ; Collection Budé ; traduction anglaise 1970 :
IV, 2 : prostitutions masculines des prêtres dans les temples assyriens [cité par Lafitau et par Helvétius] ;
VI, 7 : ce cinède se prostituait dans les temples des Grecs ;
XII, 2 : étreindre des garçons ; liste de couples célèbres : Ganymède et Jupiter, Hercule et Hylas, Apollon et Hyacinthe, Chrysippe et Pélops [sic, pour Laïos] ; aujourd'hui sévèrement puni par les lois romaines [loi de 342 ; cf CODE] ; 4 : exigences d'un corps efféminé ; 8 : Junon délaissée pour l'amour de Catamitus [Ganymède] ; XV, 2 : Pélops a fait les délices de son amant [Poséidon].
Mathesis, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé (incomplet), traduction anglaise 1975 :
III, 6, 4 : explication astrologique des efféminés, des cinèdes, et de ceux qui jouent les deux rôles ; 6 : explication astrologique de ceux qui n'ont pas d'épouse et qui s'impliquent toujours dans des amours de garçons [cité par C. A. Williams] ; 9 : ceux qui se réjouissent par le coït des garçons ; 14 ; 15 ; 20 : amateurs de garçons ; 22 ; 23 : amateurs de garçons ; 28.
VI, 30, 16 : sous le signe de Vénus : hommes se comportant en femmes.
LACTANCE (vers 260/vers 325), rhéteur d'origine africaine converti au christianisme,
Institutions divines, Migne éd., Patrologia Latina 6 ; collection Sources chrétiennes :
I " Sur la fausse religion ", x, 12 : Jupiter enleva un fils de roi [Ganymède, fils de Tros], déshonora son propre sexe ; véritable adultère : celui qui se fait contre la nature ; xi, 19 ; 22 ; 29 : image de Catamite [Ganymède], effigie de l'aigle dans le temple de Jupiter : souvenir d'une débauche criminelle et sacrilège ; xx : à Rome, méchanceté des impudiques qui ont prostitué, pour le plaisir des jeunes hommes, leurs propres enfants [liberos] ; tous les sexes et toutes les parties du corps étaient atteintes de désirs effrénés.
V " Sur la justice ", 9, 16 : crimes des impies : hommes prostituant leurs corps [cité par John Boswell] ; 17 : passifs comme les femmes.
VI " Sur le vrai culte ", 20 : compagnons de lit placés juste après les parricides et les incestueux ; efféminés ; 23 : que les mâles se mélangent avec des mâles est digne d'admiration chez les Romains ; coït infâme [nefandos] contre la nature.
L'Ouvrage du Dieu créateur, coll. Sources chrétiennes :
XII, 12-13 : explication de la naissance des invertis [hommes et femmes] par une anomalie latérale à la conception [cf Hippocrate, V, 48 : "le fœtus mâle est plutôt à droite, le fœtus femelle à gauche" ; cf Parménide et Célius Aurélien].
EUSÈBE DE CÉSARÉE [de Palestine] (vers 260/339), propagandiste chrétien grec d'origine palestinienne, premier historien de l'Église,
Chronique : LI, 17 : attribue à Tantale l'enlèvement de Ganymède [cite Phanoclès].
Démonstration évangelique, Migne, éd., Patrologia Graeca 22, colonne 275 :
IV, x, 162 : interdiction des noces abominables, femme avec femme, mâle avec mâle ; Lévitique, XVIII.
Préparation évangelique, Migne éd., Patrologia Graeca 21 ; collection Sources chrétiennes :
II, 6, 8 : Antinoüs, éromène consacré par l'empereur, comme Zeus fit Ganymède ; Histoire de Philopator de Ptolémée de Mégapolis ; 9 : les hommes célèbrent les nuits sacrées d'Antinoüs, dont la honte n'échappait pas à l'éraste qui avait partagé ses veilles.
VI, 10, 25 : depuis l'Euphrate jusqu'à l'Océan, celui qu'on accuse de rapports masculins [arsenokoites] se venge jusqu'à donner la mort ; en Grèce, même les sages qui ont des éromènes n'encourent aucun blâme [extrait de Bardesane] ; 27 : en Gaule, les jeunes gens servent de femmes en toute licence, sans voir là un sujet de blâme, vu la loi ; or il est impossible que tous les Gaulois qui subissent ces outrages impies aient eu en partage, à leur naissance, l'étoile du matin quand elle se couche avec Hermès [extrait de Bardesane ; passage évoqué par Sade qui l'attribue à César...]
XIII, 16, 8 : cite Platon, Phèdre : l'homme qui a été un loyal ami du savoir ou qui a aimé les jeunes garçons d'un amour philosophique ; 20, 1-6 : Platon, Phèdre ; 7 : ainsi parle Platon, mais non pas Moïse, qui prescrit exactement le contraire quand il proclame de toute sa voix la peine qui doit punir la pédérastie ; Lévitique, XVIII et XX ; 8 : ce grand sage pardonnait au pédéraste (car même dans les Lois il n'a pas cru devoir décréter contre eux la peine de mort).
XIV, 6, 5 : Numénius ; Arcésilas continua à se dire académicien par dévotion envers son amant Crantor [cité par Pierre Pellegrin]
PREMIERS CONCILES
Concile d'Elvire, 305-306, J.D. Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, Florence, ci-dessous abrégé en M, II, 17 ; Patrologia Latina 84 :
canon 71 : ceux qui couchent avec des garçons [stupratores puerorum] ne peuvent recevoir la communion.
Concile d'Ancyre (Ankara actuelle), 314, M II, cc. 525-526 ; Patrologia Latina, volumes 67 et 84 :
canons 15 et 16 : visent la bestialité, l'homosexualité masculine et l'inceste, d'après Baluze.
Traduction latine (controversée) : ceux qui pèchent avec des quadrupèdes ou des mâles : pénitence dure et stricte de 15 ans pour les moins de 20 ans ; pénitence perpétuelle pour les mariés de plus de 50 ans.
The Syriac Version in R. B. Rackham, “The Text of the Canons of Ancyra”
in Studia Biblica et Ecclesiastica: Essays Chiefly in Biblical and Patristic Criticism
by Members of the University of Oxford, vol. 3, Oxford: The Clarendon Press, 1891.
BASILE DE CÉSARÉE [de Cappadoce] (vers 330/vers 379), rhéteur et évêque, Père des moines d'Orient, Docteur de l'Église,
Basil of Caesarea. Menologion of Basil II. f.288
Discours aux jeunes gens sur la manière de tirer profit des lettres helléniques, Collection Budé :
IV : amours de Zeus ; choses que même en parlant des bêtes on ne conterait pas sans rougir.
Lettres, Collection Budé :
CLXXXVIII "À Amphiloque sur les canons", 7 : ceux qui se livrent à la corruption masculine [arrenophtoroi] sont dignes de condamnation ; recevoir [dans l'Église] ceux qui ont fait pénitence pendant 30 ans pour l'impureté qu'ils avaient commise dans l'ignorance.
CCXVII, 62 : à celui qui s'unit à des hommes [arsénosynèn] on infligera le même temps de pénitence qu'à celui qui se rend coupable d'adultère [cité par Pierre Damien]
6 : les efféminés et ceux qui se réjouissent dans les ténèbres offensent la vie pieuse.
Sermo asceticus, Patrologia Graeca, volume 31 :
(40) 5 : nocivité des amitiés particulières ; inexcusable même chez les jeunes.
AMBROISE DE MILAN (vers 335/397), évêque de Milan, un des quatre Pères de l'Église d'Occident, avec saint Augustin, saint Jérôme de Stridon et saint Grégoire le Grand.
I, vi, 52 : il est moins grave de coïter suivant la nature que de commettre un délit contre la nature ; manquement à l'hospitalité à Sodome [cité par Hincmar de Reims, Gratien et Jean de Salisbury].
Lettres, Patrologia Latina 16 :
69 : rejet de la confusion des sexes.
JEAN CHRYSOSTOME (vers 349/407), élève de Libanios, docteur de l'Église,
Contre les détracteurs de la vie monastique, Patrologia Graeca 47 ; édition Gabalda, 1933 :
III, 88 : Abominable désordre, forme nouvelle de vice, amour nouveau et criminel qui règne maintenant partout, Le genre féminin risque désormais d'être superflu ; en pleine ville, des mâles exercent leurs turpitudes sur d'autres mâles comme si l'on était au fond du désert [cité et traduit par Festugière ; humour involontaire] ; 90 : les animaux ne s'attachent point à leur sexe, ils observent les lois de la nature ; des chrétiens s'unissent plus librement aux garçons qu'aux courtisanes ; les pères des enfants qu'on outrage de la sorte n'en disent rien.
" Épître, aux Romains ", Homélies, PG 60 :
IV, 1 : quand Dieu a abandonné quelqu'un, l'ordre de toute chose est renversé ; 2 : le peuple sage d'Athènes et Solon y voyaient une conduite honorable ; pires que les meurtres car cela détruit l'âme ; à ne pas nommer.
" Épître à Tite ", PG 62 :
III, Homélie, v : cite Paul.
À Théodore, Traité, Sources chrétiennes :
4, 5 : fidèle et ami de Dieu devenu efféminé [malakos], homosexuel [arsénokoitès] ; garder confiance dans l'efficacité de la pénitence [cf Bernardin de Sienne].
AUGUSTIN D'HIPPONE (Thagaste, 354/ Hippone 430), théologien chrétien et Père de l'Église d'Occident, originaire de Numidie (Afrique du nord), inspirateur du jansénisme,
Cité de Dieu, Desclée de Brouwer ; Loeb Classical Library ; Patrologia Latina, volume 40,
IV, xxv : on dit que Jupiter fut le ravisseur et l'amateur impudique d'un beau garçon [Ganymède].
VI, vii : ce qu'ils perpètrent dans l'ombre, ces coupés et ces invertis [molles], c'est leur affaire ! ; x : on a castré certains pour les plaisirs libidineux des rois [cité par Montaigne].
VII, xxvi : invertis [molles] consacrés à la Grande Mère [Cybèle] ; Jupiter n'a déshonoré le ciel que par l'affaire de Ganymède.
XIV, xviii : actes infâmes qui cherchent les ténèbres pour échapper à la justice humaine.
XVI, xxx : à Sodome, le stupre entre mâles était devenu aussi commun que d'autres actions autorisées par la loi [cité par Mark. D. Jordan].
XVIII, xiii : l'enlèvement pour le stupre de Ganymède est un crime du roi Tantale [père de Pélops] que la fable attribue à Jupiter [d'après Varron ; cf Eusèbe, Chronique].
Confessions, Collection Budé ; Desclée de Brouwer ; Folio classique ; Gallimard, collection "Bibliothèque de la Pléiade" ; Flammarion, collection GF ; Loeb Classical Library :
II, 1 : amours changeantes et ténébreuses.
III, 1 : chaudière des amours honteuses.
III, 8 : les débauches [flagitia] contre nature doivent être punies, comme le furent les Sodomites, même si tous les peuples les commettaient [cité par Gratien, Vincent de Beauvais et Thomas d'Aquin].
Contre le mensonge, Desclée de Brouwer :
IX, 20 : horreur éprouvée pour le crime machiné par les Sodomites ;
XVII, 34 : à Sodome, il y avait des mâles brûlant d'assouvir leur infâme désir sur d'autres mâles.
IX, 20 : horreur éprouvée pour le crime machiné par les Sodomites ;
XVII, 34 : à Sodome, il y avait des mâles brûlant d'assouvir leur infâme désir sur d'autres mâles.
Doctrine chrétienne, Desclée de Brouwer :
III, x, 16 : flagitium : acte commis pour corrompre l'âme et son corps, par une cupidité indomptée [cf Concile de Paris]
Les Noces et la concupiscence, Desclée de Brouwer :
II, 19-20 : cite Paul, Romains ; commerce infâme d'homme à homme où l'on délaisse l'usage naturel.
Questions sur le Genèse : Desclée de Brouwer, Patrologia Latina, volume 40, colonne 559 : XLI, XLII.
GRÉGOIRE LE GRAND ET ALII (Textes chrétiens du Moyen Âge)
TABLE DES AUTEURS ANCIENS
1 commentaire:
Merci pour ces recensions. Glosons sur "gloutonneries et débauche" , débauche au singulier, gloutonneries au pluriel... en Sorbonne nous en tirerons bien 25 volumes ... :-)
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