TABLE D'AUTEURS ANCIENS
B / Canon 8 du Concile de Naplouse
C / XIVe SIÈCLE : huit procès
D / XVe : sept procès
E / XVIe : quinze procès
F / XVIIe : vingt-quatre procès
G / XVIIIe : dix-sept procès
A / Michel FOUCAULT :
décide que l'adulte sodomite doit être brûlé, l'actif comme le passif (ce qui confirme la connotation homosexuelle du terme "sodomie", connotation qui a présidé à la sélection des procès évoqués ci-dessous). Selon le canon 9, l'enfant coupable doit faire pénitence. J.D. Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, Florence, XXI, colonne 264.
On voit donc que c'est seulement à la fin du Moyen-Âge qu'intervient cette répression qui culmine au XVIIe siècle. Sur cette question comme sur d'autres, le Moyen-Âge dans son ensemble a souvent été accusé à tort.
Thierry Revol : « Il semble bien que l'imposant dispositif législatif mis en place et les discours violemment répressifs aient eu des effets assez limités dans la réalité. Maurice Lever rappelle que " sur les 73 procès en sodomie recensés par Claude Courouve en France, 38 seulement ont donné lieu à des exécutions effectives ", sans compter les tortures infligées, les peines de bannissement, de galère, de prison, etc. Ces 38 exécutions, entre 1317 et 1789, paraissent bien peu, d'autant que certains accusés étaient aussi condamnés pour des viols, des rapts ou des meurtres. » (article " Théologie ", in Louis-Georges Tin, dir. Dictionnaire de l'homophobie, Paris : PUF, 2003, page 399).
C / XIVe SIÈCLE : huit procès (sur 71) :
Les Templiers, 1307-08 : mais la sodomie n' est pas seule en cause.
Robert de Péronne, dit de Bray, 1317: brûlé.
Arnaud de Vernioles, Pamiers 1323-24 : réclusion à perpétuité dans un monastère. Mentionné par Emmanuel Le Roy Ladurie dans Montaillou, village occitan ..., chapitre " Le geste et le sexe ".
Pierre Porrier, 1334 : brûlé.
Guillaume Belleti, 135I : amende.
Remion, Reims 1372: brûlé. Bibliothèque de l’Arsenal, Archives de la Bastille, mss. 10254.
D / XVe SIÈCLE : sept procès (sur 71)
Jacques Purgatoire, Bourges 1435: brûlé. Jean Chartier, Chronique de Charles VII.
Gilles de Rais, 1440 brûlé, mais aussi très nombreux meurtres d'enfants,
Cunrat de Bruchsal, 1443: banni.
E / XVI SIÈCLE : quinze procès (sur 71) :
Jean Moret, 1519 : brûlé.
Un juge, 1520-1523: mort.
Un Italien, 1533 : brûlé.
Antoine Mellin, 1534 : condamné à mort,
Benoit Gréalou, prêtre, Cahors 1536 : mort.
Nicolas Ferry, 1540 : brûlé ou banni,
Marc Antoine Muret, Toulouse 1554 : brûlé en effigie, en fuite.
Memmius Frémiot, étudiant, Toulouse 1554: brûlé en effigie, en fuite.
Un Italien, 1584: brûlé vif.
Nicolas Dadon, régent de collège, 1586 : pendu :
Richard Renvoisy, prêtre et musicien, Dijon 1586 : brûlé
M. Bacon gentilhomme anglais caressait Isaac Burgades son page et demeurait enfermé souvent dans une salle de son logis [...] la sodomie n'était point trouvée mauvaise car M. de Bèze ministre de Genève et M. Constant ministre de Montauban en avaient usé et la trouvaient bonne [...] Bacon lui avait assuré que ce n'était point mal fait d'être bougre et sodomite. »
Ruffin Fortias, 1598 : brûlé.
F / XVII SIÈCLE : vingt-quatre procès (sur 71) :
Jean-Imbert Brunet, prêtre, Ollioules (Var actuel), 1601 : brûlé. Sur cette affaire :
L'ouvrage " Histoire véritable... " n'est qu'un texte polémique (une « fable » disait le mémorialiste Pierre de L’Estoile) contre les Jésuites. S’il est exact qu’il ne s’était rien passé à Anvers, un prêtre d’Ollioules (Var actuel) fut exécuté pour sodomie à Aix-en-Provence le 9 avril 1601.Jean Imbert Brunet, prêtre du lieu d'Ollioules [Var actuel], prévenu de « sodomie abominable commise à la personne de Gabriel Maistral âgé de cinq ans », fut condamné en 1599 par la justice ecclésiastique à la réclusion dans un monastère ; puis, réclamé par la justice civile qui fait prévaloir sa compétence sur celle de l'Official [juge ecclésiastique], il fut condamné à mort, à être brûlé, en avril 1601 ; peine exécutée malgré les efforts de l'archevêque d'Aix-en-Provence pour le sauver, en ayant refusé de le dégrader (*) avant l'exécution. (mss 1787, fonds Peiresc, de la Bibliothèque Inguibertine de Carpentras ; consulté).
*. Il était alors interdit d'exécuter un prêtre non préalablement dégradé par son Église. Voir plus loin " La méthode Flandrin ".
Gervais Liénard, 1612 : brûlé ; il y avait violence sur enfant.
Toussaint Bédier, 1623: pendu; violences.
Jean Perier, 1624: brûlé; aussi bestialité.
Léonard Le Riche, 1624: remis en liberté.
Léonard Moreuil 1633 : brûlé
Michel Morgaron 1633: deux ans de correction dans une maison de force.
Félix Simon, 1650 : accusé aussi d empoisonnement; brûlé.
Jacques Chausson, Paris 1661: aussi violences sur enfants et rapt ; brûlé.
Fougeret de Montbron, parodiant la Henriade de Voltaire, composa cesvers sur Henri III :« Sauf son respect le NicodèmeRoupillait sous son diadème,Tandis que régnaient en son nomQuatre précurseurs de Chausson ;Car il était, dit la Chronique,Sujet au vice antiphysique. »Henriade travestie, Berlin, 1745. Un nommé Chausson fut exécuté avecson "complice" Fabry en 1661 ; ils étaient aussi accusés de proxénétisme dejeunes garçons et de blasphème.
Voltaire fit ces vers contre l'abbé Desfontaines :Un peu plus loin dans cette Henriade travestie, l'auteur disait de Joyeuse, mignon d'Henri III :
« fort joli garçon, quoiqu'un peu puant le Chausson.
« La Nature fuit et s'offense
À l'aspect de ce vieux giton ;
Il a la rage de Zoïle,
De Gacon l'esprit et le style,
Et l'âme impure de Chausson. »
Ode VI, sur l'ingratitude, 1736.
Jacques Paulmier, Paris 1661 : aussi violences sur enfants et rapt ; brûlé.« Chausson, fameux partisan d'Alcibiade, de Jules César, de Giton, de Desfontaines, de l'âne littéraire [Fréron], brûlé chez les Welches [Français] au XVIIe siècle. » Voltaire, note à La Guerre civile de Genève, 1768.
Mauger, étudiant, 1661: six mois de détention.
Antoine Mazouer, 1666 : brûlé.
Emery Ange Dugaton, 1666 : brûlé,
Claude Fabre, 1667 : pendu.
Isaac Dutremble, 1667: deux mois de détention.
Antoine Bouquet, 1671: brûlé vif.
Salomon Peresson, 1677 : brûlé
Julien Pessinelle, 1677 : condamné au feu, en fuite,
Philippe Bouvet de la Contamine, 1677 : aussi accusé de violences; pendu.
Maurice Violain, 1678 : aussi violences; brûlé.
Lambert Trippodière, 1678 : aussi violences; en fuite, condamné au feu.
Honoré Pandelle, 1678 : en fuite, condamné au feu.
René du Tertre, 1680 : violences sur son fils ; brûlé.
G / XVIII SIÈCLE : dix-sept procès (sur 71) :
Antoine Chassang, prêtre, 1700: six mois de détention; il y avait eu violence.
Neel, 1701 : mis à la Bastille.
La Guillaumie, 1701 : mis à Charenton.
Toussaint Pellien, 1714 : pendu.
Nicolas Fougny, 1715 : galères à perpétuité.
Philippe Basse, 1720 : brûlé vif.
Bernard Mocmanesse, 1720 : brûlé vif.
Riotte de la Riotterie, 1726 : cinq ans de détention.
Frère Toussaint, 1731 : banni.
Jean-Pierre Lécrivain, 1741 : non-lieu.
Bruno Lenoir, Paris 1750 : brûlé vif.
Jean Diot, Paris 1750, brûlé vif
François Fyot, 1764-65 : acquitté.
Polycarpe, Gex (Ain actuel) 1771: exilé en Suisse.
Jacques François Paschal, 1783 : aussi coupable d'une agression à coups de couteau ; brûlé.
2. Deux thèses de médecine, dont une est restée dactylographiée...
Extrait de la chronolexicographie de mon Dictionnaire français de l'homosexualité masculine :
1532 : bougrisque (Rabelais, Pantagruel, III)
1534 : bougrin (Rabelais, Gargantua, II)
1548 : bredache [bardache], (Rabelais, Quart livre, 1ère édition, XX)
1548 : incube (Rabelais, Quart livre, 1ère édition, XX)
1548 : succube (Rabelais, Quart livre, 1ère édition, XX)
1552 : berger passionné (Rabelais, Quart livre, XXVIII)
1558 : un ganymède
1558 : un Jupiter
1559 : aimer les garçons
1560 : simple paillardise (hétéro)
1560 : sodoméen (Mémoires de Condé)
1566 : bardache
1566 : délices
1566 : paillardises contre nature
1567 : paillard (hétéro)
1572 : amour des mâles
1573 : amour d’homme à homme (Pontus de Tyard)
1576 : ganymédien
1576 : impudique [adj.]
1576 : mignon
1578 : aimer les mâles
1578 : bougeronnerie
1578 : fouille-merde
1578 : amour socratique (traduction Ficin)
1578 : sodomiste
1579 : amour platonique et socratique (traduction Franco)
1580 : bougeron (de La Porte)
1580 : cynède (Bodin)
1580 : pédérastie (Bodin)
1580 : pédicon (Bodin)
1581 : autre conjonction [hétéro] (Montaigne)
1581 : confrérie (Montaigne)
1581 : paillarder (hétéro)
1581 : bardacher (Cabinet du Roi de France)
1581 : bardachiser (Cabinet du Roi de France)
1582 : affection masculine (Lucien)
1582 : amour des femmes [hétéro] (Lucien)
1582 : amour des garçons
1585 : agir
1585 : pâtir
1588 : beau (substantif, Montaigne)
1589 : à la turquesque
1594 : pédicateur
1597 : mignard (Laphrise)
1 commentaire:
" Archives de l'homosexualite Claudea Courouvea navode podatke o 30 pogubljenja obavljenih u Francuskoj između 1317. i 1783. godine; kako bilo, analizom neobjavljenih žalbi došlo se do podataka o izvršenju 77 smrtnih kazni potvrđenih od strane Parlamenta između 1565-1640 godine, što znači da je broj pogubljenja u tom periodu bio osam puta veći od onog do koga je Courouve došao analizirajući objavljene dosijee. [...] Istraživanja sudskih procesa iz Francuske iz 18. veka Claudea Courouvea, došla su do podataka o procesima protiv muških sodomita, dok o procesima protiv lezbejstva nisu našli nijedan podatak, iako su, kako smo videli, ti procesi postojali. "
http://www.e-novine.com/drustvo/119686-Mit-nekanjavanju-lezbejki.html
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