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Fragments
posthumes, 1872-1877,
P I 20b, été 1872 – début 1873 : [11] : " L’instant de connaissance sans discernement vaut l’instinct sexuel aveugle – signes de vulgarité ! "
P I 20b, été 1872 – début 1873 : [11] : " L’instant de connaissance sans discernement vaut l’instinct sexuel aveugle – signes de vulgarité ! "
U
III 1, été 1875 : le plaisir sensuel inférieur est régi par la loi du
changement. Cf Molière, Don Juan, acte I, scène 2 : " Tout le plaisir de l'amour est dans le changement. ")
N
II 1, 1876 : l’illusion de l’instinct sexuel est périodiquement incurable
U II 5c,
octobre-décembre 1876 : illusion de l’instinct sexuel : filet qui,
déchiré, se ravaude toujours spontanément
Mp XIV 1b, fin 1876 - été 1877 : 23[34] : " Grâce à Éros, deux êtres ont mutuellement du plaisir : comme tout différemment on verrait sans lui ce monde d’envie, d’angoisse et de
discorde ! " [Die Welt ohne Eros. — Man bedenke, dass, vermöge des Eros, zwei Menschen an einander gegenseitig Vergnügen haben: wie ganz anders würde diese Welt des Neides der Angst und der Zwietracht ohne diess aussehen!]
Humain,
trop humain 1 (1878, 1886),
III, § 141 : les chrétiens ont engendré leurs enfants avec mauvaise conscience [cf François Mauriac]
III, § 141 : les chrétiens ont engendré leurs enfants avec mauvaise conscience [cf François Mauriac]
IV,
§ 212 : la satisfaction du besoin entraîne une accalmie et une dépression
momentanée de l’instinct
§
214 : les hommes ont vu une divinité dans la pulsion aphrodisiaque.
Opinions
et sentences mêlées, 1879, 1886,
§ 95 : les êtres d’une sexualité sublimée ont trouvé ce qu’il leur fallait dans le christianisme
§ 95 : les êtres d’une sexualité sublimée ont trouvé ce qu’il leur fallait dans le christianisme
Le
Voyageur et son ombre, 1879, 1886,
§ 5 : mensonge qui parle de la procréation comme du but véritable de toute volupté.
§ 5 : mensonge qui parle de la procréation comme du but véritable de toute volupté.
§
197 : " Fines pointes et fines dentelles. — La médiocre fécondité, le célibat fréquent et, d'une manière générale, la froideur sexuelle des esprits les plus hauts et les plus cultivés, tout comme des classes dont ils font partie, sont chose essentielle dans l'économie de l'humanité ; la raison reconnaît et fait usage de ce qu'à un point extrême de l'évolution intellectuelle le danger d'une descendance nerveuse est très grand : de tels êtres sont les pointes fines de l'humanité, — ils ne doivent pas se prolonger en dentelles encore plus fines. " [Spitzen und Spitzchen. — Die geringere Fruchtbarkeit, die häufige Ehelosigkeit und überhaupt die geschlechtliche Kühle der höchsten und cultivirtesten Geister, sowie der zu ihnen gehörenden Classen, ist wesentlich in der Oekonomie der Menschheit; die Vernunft erkennt und macht Gebrauch davon, dass bei einem äussersten Puncte der geistigen Entwickelung die Gefahr einer nervösenNachkommenschaft sehr gross ist: solche Menschen sind Spitzen der Menschheit, — sie dürfen nicht weiter in Spitzchen auslaufen.]
Fragments posthumes, 1879-1880,
N IV 3, juillet-août 1879 : 42[16] : " Quand on se donne pleinement à un travail physique ou intellectuel, la pulsion sexuelle est très réduite. Une activité modérée est profitable sous un seul point de vue. " [Bei körperlicher oder geistiger Vollarbeit ist der Geschlechtstrieb gering. Eine mäßige Arbeitsamkeit in Einer Hinsicht förderlich.] [Cf H. C. Varey, Lehrbuch der Volkswirtschaft und Sozialwissenschaft]
N IV 3, juillet-août 1879 : 42[16] : " Quand on se donne pleinement à un travail physique ou intellectuel, la pulsion sexuelle est très réduite. Une activité modérée est profitable sous un seul point de vue. " [Bei körperlicher oder geistiger Vollarbeit ist der Geschlechtstrieb gering. Eine mäßige Arbeitsamkeit in Einer Hinsicht förderlich.] [Cf H. C. Varey, Lehrbuch der Volkswirtschaft und Sozialwissenschaft]
N
V 2, printemps 1880 : les hommes violemment sensuels n’atteignent la
pleine possession de leur puissance intellectuelle que dans le reflux apaisé
de leurs nerfs : cela donne à leur production son caractère mélancolique.
M
II 1, printemps 1880 : La nature utilise le cerveau pour rendre une
fonction plus facile au bas-ventre, et inversement.
N V 4, automne 1880 : [7] : souvent un
instinct est mal compris, interprété de travers, par ex. l’instinct sexuel, la
faim, l’amour de la gloire.
[53] :
l’excitation sexuelle croissante entretient une tension qui se libère en un
sentiment de puissance : vouloir dominer – marque des hommes les plus
sensuels
[55] :
Il faut séparer l’excitation aphrodisiaque des conséquences de sa
satisfaction pour la propagation de l’espèce : l’expression "pulsion
sexuelle" renferme un préjugé.
[57] :
le plaisir ressenti à s’abandonner est peut-être féminin – et les
deux sexes sont capables des deux sortes de sentiments, avec une prédilection
particulière pour l’un d’eux.
[141] :
l’instinct sexuel n’a aucun rapport nécessaire avec la procréation
[145] :
le désir sexuel n’a rien à voir avec la propagation de l’espèce !
[155] : l’instinct
sexuel fait avancer l’individuation à grands pas : important pour ma
morale, car il est antisocial et nie l’égalité universelle et l’égale valeur
d’homme à homme. C’est le type de la passion individuelle, c’en est le
grand éducateur
[164]
l’instinct sexuel écarte les hommes des autres hommes, c’est un égoïsme furieux [cf Freud]
[394] :
l’amour de Dieu pour l’homme est une divagation de la pensée d’hommes menant
une existence asexuée, une telle idée ne pouvait pas effleurer le monde
antique.
N
V 6, fin 1880 : [8] : le tourment du désir n’a rien en soi de si
terrible quand on ne le tient pas pour quelque chose de mauvais.
[242] :
Platon a décrit l’instinct de connaissance comme un instinct aphrodisiaque
idéalisé.
[255] :
une habitude très prolongée et très stricte finirait par fourvoyer l’instinct
sexuel : car il est très loin de poursuivre une finalité
inconsciente en faveur de la génération.
Aurore
(1881, 1887),
I, § 76 : Shakespeare, accablés par le christianisme, dans ses sonnets [la majorité de ces sonnets (18 à 126) sont écrits à l'attention d'un jeune homme et expriment l'amour du poète pour lui.]. On ne rencontre pas si souvent des dispositions aussi bienveillantes dans la nature ! diabolisation d’Éros, menées secrètes de l'Église en matière érotique ; importance exagérée accordée à l’histoire d’amour.
I, § 76 : Shakespeare, accablés par le christianisme, dans ses sonnets [la majorité de ces sonnets (18 à 126) sont écrits à l'attention d'un jeune homme et expriment l'amour du poète pour lui.]. On ne rencontre pas si souvent des dispositions aussi bienveillantes dans la nature ! diabolisation d’Éros, menées secrètes de l'Église en matière érotique ; importance exagérée accordée à l’histoire d’amour.
II,
§ 109 : six méthodes pour combattre sa violence [cf les cinq moyens de Rabelais, Tiers Livre, XXXI : vin pris intempéramment - certaines drogues et plantes - labeur assidu - fervente étude - l'acte vénérien) :
Éviter
les occasions, implanter la règle dans l’instinct, provoquer la satiété et le
dégoût, établir une liaison avec une idée torturante, la dislocation des
forces, l’affaiblissement et l’épuisement général.
Fragment posthume, 1881,
M
III 1, printemps-automne 1881 : [127] : Curieuse activité de
l’intellect ! sous l’impulsion sexuelle une personne en convoite une autre
en tant que le moyen de se débarrasser de sa semence ou de féconder l’ovule de
l’éventuelle partenaire. C’est précisément cela qu’ignore l’intellect : il
se demande : pourquoi cette convoitise ?
Le
Gai Savoir (1882, 1887),
I, § 14 : c’est l’amour des sexes qui se trahit le plus nettement comme impulsion à posséder un bien propre
Cupidité et injustice sauvages de l’amour sexuel
Fragments posthumes, 1881-1885,
M
III 1, printemps-automne 1881 : [124] : impulsion sexuelle
susceptible d’une haute sublimation par l’intellect ; Platon entend que
l’amour de la connaissance et de la philosophie serait une impulsion sexuelle
sublimée [Banquet, 207-212 ; en fait, une impulsion homosexuelle
sublimée]
M
III 5, automne 1881 : [16] : les esprits supérieurs ne sont pas assez
zélés dans les choses érotiques [cf Montaigne, " ce qu'on voit par expérience, que les plus grossiers et plus lourds sont plus fermes et plus désirables aux exécutions amoureuses, et que l'amour d'un muletier se rend souvent plus acceptable que celle d'un galant homme " Essais, II, xii,491]
M
III 4a, automne 1881 : [46] : L’humanité se serait éteinte, si
l’impulsion sexuelle n’avait un caractère aussi aveugle, imprudent, prompt,
irréfléchi. En soi sa satisfaction n’est absolument pas liée à la propagation
de l’espèce. Il est si indiciblement rare que le coït réponde à l’intention de
la propagation !
Z
I 1, automne 1882 : [1] : 275. Le niveau et la forme de la sexualité
d’un être humain pénètrent son esprit jusqu’à son sommet.
Z
I 2c, automne 1885 : [1] : croyance de Platon que même la philosophie
serait une manière de sublime instinct sexuel et de reproduction.
Par-delà Bien et Mal (1886),
IV "Maximes et interludes", § 75 : " Dans un être humain, le degré et la nature de la sexualité se répercutent jusque dans les plus hautes régions de l’esprit. "
§ 85 : "Les mêmes passions ne manquent pas d'avoir un rythme différent chez l'homme et chez la femme : c'est pourquoi, entre eux, les malentendus n'ont pas de fin."
§ 114 : "L'attente de l'amour charnel, l'espoir disproportionné qu'elle fait naître et la pudeur dont elle s'entoure, faussent d'avance tout l'optique des femmes."
§ 120 : "La sensualité croît souvent plus vite que l'amour, de sorte que sa racine reste faible et s'arrache facilement."
§ 131 : "Les sexes se trompent l'un sur l'autre, ce qui fait que chacun n'aime et ne respecte au fond que lui-même (ou son propre idéal, pour le dire plus courtoisement). L'homme souhaite une femme paisible ; mais la femme, comme le chat, est essentiellement le contraire, si soigneusement se fût-elle exercée à se donner l'apparence d'une paisible."
§ 141 : " C'est la partie de son corps qui est au dessous de la ceinture qui fait que l'homme [der Mensch] ne se prend pas si facilement pour un dieu. "
§ 144 : " Lorsqu'une femme montre du goût pour la science c'est ordinairement le signe que quelque chose cloche dans sa sexualité. La stérilité déjà prédispose à une certaine virilité du goût ; l'homme [der Mann] est en effet, révérence parler, "l'animal infécond". — "
§ 145 : " Si on compare en gros l'homme et la femme, on peut dire que la femme n'aurait pas le génie de la parure si elle ne se savait d'instinct réservée au second rôle. "
IV " Maximes et interludes ", § 153 : "Ce qui est fait par amour s'accomplit toujours par-delà bien et mal [Was aus Liebe getan wird, geschicht immer jenseits von Gut und Böse]."
Par-delà Bien et Mal (1886), IV " Maximes et interludes ", § 168 : " Le christianisme donna du poison à boire à Éros : il n'en mourut pas, mais dégénéra en vice. " [Das Christenthum gab dem Eros Gift zu trinken: — er starb zwar nicht daran, aber entartete, zum Laster.]
V " Contribution à l'histoire naturelle de la morale ", § 189 : " C’est justement au cours de l’ère chrétienne de l'Europe, et sous la pression des jugements de valeurs du christianisme, que la pulsion sexuelle s’est sublimée en amour, en amour-passion. "
La
Généalogie de la morale (1887),
III, § 8 : les rapports sexuels sont nuisibles dans les états de grande tension et de grande préparation intellectuelles.
III, § 8 : les rapports sexuels sont nuisibles dans les états de grande tension et de grande préparation intellectuelles.
Fragments posthumes, 1887-1888,
Mp
XVII 3c, été 1887 : [1] : l’aspiration à l’art et à la beauté est une
aspiration indirecte aux extases de l’instinct sexuel qui les transmet au cerebrum
W
II 1, automne 1887 : [102] : la pulsion sexuelle, l’ivresse, la
cruauté appartiennent à la plus ancienne allégresse de la FËTE chez les
hommes.
W
II 2, automne 1887 : [53] : Plus naturelle est notre haute société,
celle des riches, des oisifs ; on se pourchasse les uns les autres,
l’amour sexuel y est une sorte de sport auquel le mariage fournit l’obstacle et
l’excitant : on se divertit et on ne vit que pour le plaisir.
W
II 3, novembre 1887 – mars 1888 : [35] La sexualité, l’envie de dominer,
le plaisir de l’apparence et de l’imposture, la grande et joyeuse
reconnaissance à l’égard de la vie et de ses situations typiques – voilà qui est essentiel dans le culte païen
et qui a pour soi la bonne conscience
W
II 5, printemps 1888 : [106] : Prescriptions pour le jeune
théologien
[117] :
Beyle [Stendhal] et Flaubert ont recommandé la chasteté aux artistes, dans
l’intérêt de leur art.
[157] :
la débauche ne peut être reprochée qu’à celui qui n’y a pas droit ; et
presque toutes les passions ont mauvaise réputation à cause de ceux qui ne sont
pas assez forts pour les tourner à leur avantage
Fragments
posthumes, octobre 1888 :
[2] : C’est une seule et même énergie que l’on dépense dans la conception
artistique et dans l’acte sexuel : il n’y a qu’une espèce d’énergie.
Succomber en cela, se gaspiller en cela, c’est, pour un artiste,
une trahison. [cité par André Gide]
W
II 9c, octobre-novembre 1888 : [1] 9. : Il a fallu le christianisme
pour faire de la sexualité une saleté.
L’Antéchrist (1888, 1895),
Loi …, article 4 : "Prêcher la chasteté est une incitation publique à la contre-nature. Mépriser la vie sexuelle, la souiller par la notion d’ « impur », est le vrai péché contre l’esprit sain de la vie."
Loi …, article 4 : "Prêcher la chasteté est une incitation publique à la contre-nature. Mépriser la vie sexuelle, la souiller par la notion d’ « impur », est le vrai péché contre l’esprit sain de la vie."
Le
Crépuscule des Idoles (1889),
" Divagations d’un ‘inactuel’ ", § 22 : thèse de Platon : toute beauté excite à la procréation
" Divagations d’un ‘inactuel’ ", § 22 : thèse de Platon : toute beauté excite à la procréation
" Ce
que je dois aux Anciens ", § 4 : le symbole sexuel était pour
les Grecs le symbole vénérable en soi, le vrai sens caché dans toute la piété
de l’Antiquité.
" Il a fallu le
christianisme, avec son ressentiment systématique contre la vie, pour faire de la sexualité quelque chose d'impur : il a couvert de boue l'origine, la condition première de notre vie... " [Erst das Christenthum, mit seinem Ressentiment gegen das Leben auf dem Grunde, hat aus der Geschlechtlichkeit etwas Unreines gemacht: es warf Koth auf den Anfang, auf die Voraussetzung unseres Lebens…]
Ecce
Homo (1908),
" Pourquoi j'écris de si bons livres " § 5 : « — A-t-on su entendre ma définition de l'amour ? C'est la seule qui soit digne d'un philosophe. L'amour — dans ses moyens, la guerre ; dans son principe, la haine mortelle des sexes. — A-t-on entendu ma réponse à la question : comment guérir une femme, la "sauver" ? On lui fait un enfant. La femme a besoin d'enfants, l'homme n'est jamais qu'un moyen : ainsi parlait Zarathoustra. » [— Hat man Ohren für meine Definition der Liebe gehabt? es ist die einzige, die eines Philosophen würdig ist. Liebe — in ihren Mitteln der Krieg, in ihrem Grunde der Todhass der Geschlechter. — Hat man meine Antwort auf die Frage gehört, wie man ein Weib k u r i r t — „erlöst“? Man macht ihm ein Kind. Das Weib hat Kinder nöthig, der Mann ist immer nur Mittel: also sprach Zarathustra.]
" Pourquoi je suis
un destin ", § 7 : On enseigne encore à ressentir la condition
première de la vie, la sexualité, comme quelque chose d’impur.
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