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mercredi 16 août 2023

Dr GILLE-MAISANI, Jean-Charles

Né en Allemagne occupée, carte d'identité
établie en France occupée



Mon parent Jean-Charles Gille, puis auto-renommé Gille-Maisani, est né le 22 mai 1924 à 21 h 35 à l'hôpital militaire de Trèves, Allemagne (transcription le 6 juin 1924 par le maire de Romagne-sous-les-Côtes). Il est décédé le 29 janvier 1995 (mention marginale sur l'acte de naissance effectuée le 4 mars 1995) à 16 h 48 d'un cancer du pancréas à Sainte-Foy (Québec, Canada), alors âgé de 71 ans. Il  était polytechnicien, ingénieur en chef de l'Air, psychiatre et psychologue.


Monsieur Gille during a class of EE at Laval University. He was a very dedicated professor. This picture was taken while in class and was used (with his permission obviously) to fund raise graduation activities for the 1994 promotion. Needless to say that the T-shirt on which this picture was printed sold very fast as "Monsieur Gille" was a popular and respected figure. " Nous sommes pressés, allons lentement " (We're in a hurry, let's go slow) was one of his favorite sayings.
Monsieur Gille pendant un cours de Génie électrique. Photo utilisée (avec sa permission, il va sans dire) pour une levée de fond pour les activités de la promotion 1994. Le T-shirt avec cette photo s'est vendu très rapidement . " Nous sommes pressés, allons lentement ", probablement son dicton préféré.
Personal picture of S. Damphousse.


A / Généalogie
BÉléments biographiques
C / Publications en mathématiques et en physique, sous le nom de Gille
D / Œuvres de graphologie et psychologie
E / Bibliographie
F / Archives familiales


A / Généalogie :

Fils d'
- Angéline Jeanne Maisani, née le 30 novembre 1885 sur le paquebot Lou Cettori reliant Marseille à Ajaccio, et de
- Charles Étienne Gille (1874-1963), né et décédé à Romagne-sous-les-Côtes dans la Meuse, colonel du génie, directeur du matériel des chemins de fer dans les années 1930, commandeur de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre 1914-1918.



Ce mariage Gille x Maisani eut lieu à Nice le 18 mars 1919 avec l'autorisation du général de division Gouverneur militaire de Paris. Aucun des quatre témoins n'est membre des familles, ce qui laisse supposer que ce mariage en lieu neutre, ni la Corse, ni la Meuse, s'est fait sans l'accord d'au moins une des familles.


Angéline Jeanne Maisani et ma grand-mère maternelle Marie Madeleine Olivieri étaient cousines germaines, leurs mères respectives, Marie Xavière  Coggia et Marie Françoise Coggia (née le 12 décembre 1863), étant sœurs.

Marie Xavière (née le 8 mai 1852) et son autre sœur Agathe Marie (née le 15 janvier 1850) épousèrent deux frères, Dominique Antoine et Ange Pascal Maisani : mariages respectivement le 17 mai 1876 (acte N° 34) à Ajaccio
... Baptiste Coggia négociant et propriétaire et de Dame Jacqueminette née Sollacaro, conjoints domiciliés à Ajaccio ici présents et consentants d'autre part ; lesquels nous ont requis de procéder ...


et le 24 octobre 1870 (acte N° 83) à Ajaccio.

Ange Pascal M. et Agathe Marie C. ont eu une fille, Jeanne Annette Baptistine Maisani (1884-1949), dont la fille Renée Angèle Marie Agry (1904-1985) épousa Robert Cloitre, le frère de mon oncle Raymond Cloitre.


Angéline Jeanne, la mère de Jean-Charles, est donc la fille de Marie Xavière Coggia et Dominique Antoine Maisani.

Dominique Antoine était le fils de Jean-Baptiste Maisani et de Rose Chiarisoli.
Marie Xavière et Marie Françoise étaient les filles de : Baptiste Coggia et de Jacominette Sollacaro, mes arrière-arrière-grands-parents qui sont des arrière-grands-parents de Jean-Charles G. (c'est pas facile de formuler des liens généalogiques !!).

Charles Étienne Gille est le fils de Justin Gille, né le 2 novembre 1846 à Romagne-sous-les-Côtes (Meuse), propriétaire domicilié en cette commune, et de Marguerite Rosalie Cochenet, née le 2 mai 1844 aussi à Romagne-sous-les-Côtes.

* Justin Gille, fils de Pierre Étienne Gille né le 13 avril 1815 à Romagne-sous(les-Côtes et d'Anne Catherine Loison née en 1823.
 - Pierre Étienne Gille : fils de Jean Gille, cultivateur, né le 1er septembre 1776 à Romagne, et d'Anne Catherine Marchal, née à Romagne le 25 février 1781. Le mariage Gille x Marchal eut lieu le 22 juin 1814 à Romagne-sous-les-Cotes.
 - - Jean Gille, fils de Jean Gille, décédé le 22 septembre 1809 à Romagne, et d'Anne Marie Haumasselle, décédée le 12 novembre 1792 à Romagne,
 - - Anne Catherine Marchal, fille de Louis Marchal décédé le 29 Frimaire an XIII à Romagne, et de Jeanne Henry.

* Marguerite Cochenet : fille de Nicolas Cochenet né en 1789, percepteur des contributions directes, décédé le 12 décembre 1854 à Romagne-sous-les-Côtes, et de Marie Marguerite Thomas, rentière, née en 1810.
 - Nicolas Cochenet
 - Marie Marguerite Thomas


B / Éléments biographiques :

Jean-Charles naît à l'hôpital militaire de Trêves, alors que son père, chef de bataillon au 52e Génie, fait partie des troupes d’occupation de la Rhénanie, en application du traité de Versailles.



Domicilié 15 rue Gambetta à Saint-Cyr l'École (Yvelines) dans les années 1930, puis 17 rue Saint-Joseph, Le Chesnay (Seine-et-Oise) en 1940.

Appréciations des professeurs en classe de mathématiques, daté 5 juin 1940 :
Philosophie : Excellent élève, très consciencieux et très brillant. Doit réussir très brillamment.
Histoire : Bon élève.
Allemand : Somme énorme de connaissances, esprit très ouvert, de beaucoup le meilleur élèves de la classe.
Mathématiques : En tête de sa classe quoiqu'un des plus jeunes.
Sciences physiques : Excellent élève : très brillant, dont le succès ne fait pas de doute.
Sciences naturelles : Très bon élève.
Passe le bac Philosophie à partir du 29 juillet 1940 à Versailles. [La même année que le bac Mathématiques].
LYCÉE JANSON DE SAILLY
              -:-:-:-:-:-:-:-
M Gille   Sp1
a été reconnu
inapte temporaire
du service civique rural
À Paris, le 29 juin 1942
Ingénieur diplômé de l'École polytechnique de Paris (promotion 1943, il avait 19 ans ; sa mère tenait  beaucoup à ce qu'il soit polytechnicien comme son père). Il obtient un MA en Automation à l'Université d'Harvard (Cambridge, Massachuchetts). De retour en France en 1948, il entre aux Services techniques aéronautiques, devient pilote avec le grade de colonel. Comme officier de réserve, il devait piloter de temps en temps. Il obtient une licence de lettres spécialisée en psychologie, puis un doctorat en médecine à la Faculté de médecine de Paris (1970). C'est son vif intérêt pour la graphologie qui l'avait conduit à faire des études de médecine.

Il fut également professeur, directeur d'études puis sous-directeur de l'École nationale supérieure d'aéronautique de Paris. À partir des années 1960, il enseigne l'automatisme et les mathématiques à la Faculté des sciences et de génie de l'Université Laval de Québec, au Canada.

En 1963, outré par l'abandon de l'Algérie par le général de Gaulle, il est témoin de la défense au procès (28 janvier - 4 mars) de Jean-Marie Bastien-Thiry, polytechnicien comme lui et d'une promotion voisine, impliqué dans l'attentat du Petit-Clamart contre le président de la République française ; j'ai passé l'année précédente 1962  les vacances d'été avec lui et ma mère dans sa maison familiale de Romagne ; il avait un vieux serviteur russe, Mouratov, qui nous racontait comment la vodka avait sauvé plusieurs personnes d'une intoxication alimentaire.

Pendant cet été 62, il nous emmena visiter sa ville natale, Trêves. Il reçut la visite de ses sympathiques collègues canadien Louis Mozart Boisvert (professeur en génie électrique à l’Université Laval) et français Paul Decaulne (Ingénieur-en-chef de l'armement) qui avait une 404. C'est à Boisvert que je dois mes première notions de phonétique et vocabulaire canadiens (expressions telles que " chauffer le char ", " une suite de trois appartements ", ainsi que d'humour canadien, notions enrichies lors de mon séjour au Québec en juillet 1967, à l'occasion de l'exposition universelle à Montréal. Boisvert nous racontait des histoires, comme celle-ci :
 - Le client chez le disquaire : Mademoiselle, avez-vous le Trouvère ?
 - La vendeuse : Non, je n'ai rien de verdi.

Jean Charles Gille déplorait profondément la déchristianisation de la France ; il aimait bien la Pologne, qu'il connaissait, où plusieurs de ses livres ont été traduits et où il a été honoré : il reprochait vivement au gouvernement polonais, me disait-il, les entraves mises à la liberté du culte catholique. Mais c'est finalement au Québec qu'il émigra en 1966 (après avoir été plusieurs années professeur-visiteur à Laval) ; il en appréciait, me disait-il, le mélange de vieille France et d'Amérique moderne.

Il croyait non seulement à dieu, mais aussi à diable et à ses maléfices. Il m'affirma un jour que Thomas d'Aquin avait définitivement prouvé l'existence de Dieu. Il me raconta aussi que des personnes avaient organisé un truquage en vue d'un faux miracle à Lourdes, en maquillant des radiographies pour y faire apparaître une maladie incurable, puis crié au miracle au retour de Lourdes ; les radios de contrôle auraient alors constaté la présence de la maladie (histoire que je n'ai jamais pu élucider).

Après son décès à Sainte-Foy, oraison funèbre de la sœur de ma mère Josette , Marie-Amélie Cloître : " Il était trop intelligent ; toute sa vie, il a vécu comme un malheureux ; il ne faut pas pas être trop intelligent. " Ceci parce qu'il ne portait pas une grande attention à l'état de ses vêtements ... Ma mère, in petto : " Toi, ma vieille, de ce côté-là, tu n'as rien à craindre. " (raconté plus tard).

Ma mère était athée quasiment de naissance ; sa sœur Marie-Amélie croyante, comme leur mère Marie Madeleine Olivieri ;  mais quand je demandais à cette tante Lili : " Tu vas à la messe, donc ? " elle me répondait : " J'ai pas de temps à perdre ! "

Jean-Charles, célibataire, a (comme moi et mon grand-oncle Paganelli) vérifié la devise "Aut liberi, aut libri". (Soit des enfants, soit des livres).

Il publie une multitude d'œuvres dans des domaines assez variés comme les mathématiques (algèbre linéaire et analyse), la modélisation et la conception de systèmes asservis (le pilotage automatique des missiles), la psychologie, la caractérologie, la graphologie, le rapport entre les groupes sanguins et le caractère, etc. Si je me souviens bien de ce qu'il m'avait dit, il était du groupe A, comme moi.


C / Publications en mathématiques et en physique, sous le nom de Gille

Introduction aux systèmes asservis non linéaires, Paris : Dunod, 1977, 1984 2e édition, collection : Dunod université.
Base des systèmes asservis non linéaires : BTS-DUT, écoles d'ingénieurs, Paris : Casteilla, 2000.

En collaboration avec Marc Clique :
La représentation d´état pour l´étude des systèmes dynamiques, 1, Variables et équations d'état, Paris : Eyrolles, 1975 ; texte d'un cours professé à l'Université Laval de Québec, 1966-1967, et à l'École polytechnique de Silésie à Gliwice, 1970
Calcul matriciel et introduction à l'analyse fonctionnelle. 2, Fonctions de matrices, espaces métriques, matrices orthonormales et contractantes, Paris : Eyrolles ; Montréal : Éditions LIDEC, 1981
Calcul matriciel et introduction à l´analyse fonctionnnelle, Lidec, Montréal, 1984 
Systèmes linéaires, équations d´état, Paris : Eyrolles, 1984, 1990 2e édition revue et augmentée.

En collaboration avec Paul Decaulne et Marc Pélegrin :
Systèmes asservis non linéaires, Paris : Dunod, 1967, 1975 3e édition, 1988 5e édition revue et augmentée, collection Dunod automatique.
Introduction aux systèmes asservis extrémaux et adaptatifsParis : Dunod, 1976, collection Dunod automatique.
Dynamique de la commande linéaire, Paris : Dunod, 1981, 1985, 1989, 8e édition refondue, 1991, 9e édition
Théorie et calcul des asservissements linéaires, Paris : Dunod, 1982, 6e éd. refondue et augmentée, 1984, 7e édition augmentée et mise à jour, 1987, 8e édition, 1990, 9e édition, 1992, 10e édition.


D / Œuvres de graphologie et psychologie
Gille, Application du test de Wartegg à des schizophrènes, Paris : A.G.E.M.P., s. d. ; thèse médecine Paris. 1963. N° 1137.

Avec le professeur Augusto Vels à sa droite


Sous le nom de Gille-Maisani pour la suite.
Adam Mickiewicz : poète national de la Pologne, étude psychanalytique et caractérologique, Montréal : Bellarmin ; Paris : Les Belles lettres, 1988.
Adam Mickiewicz : studium psychologiczne : od dzieciństwa do Dziadów części trzeciej,  ; przekład Agnieszka Kuryś, Katarzyna Marczewska, Warszawa : Wydawn. naukowe PWN, 1996.
Écritures de poètes. [1], De Byron à Baudelaire, Paris : Dervy, 1977.
Écritures de compositeurs de Beethoven à Debussy : musique et graphologie, Paris : Dervy, 1978
Types de Jung et tempéraments psychobiologiques : expression dans l'écriture, corrélation avec le groupe sanguin, utilisation en psychologie appliquée, Paris : Maloine ; Saint-Hyacinthe (Canada) : EDISEM, 1978.
Écritures de poètes. 2, Sully-Prudhomme, Verlaine, Verhaeren, Coppée..., Paris : Dervy, 1981.
Poésie, musique et graphologie : écritures de poètes et de compositeurs, compléments, Paris : Dervy-livres, 1988.

Tempéraments psychobiologiques et groupes sanguins : expression graphologique et artistique, Paris : Éd. Frison-Roche, 1991.

Psychologie de l'écriture, études de graphologie, Paris : Payot, 1969.
Psychologie de l'écriture : suite à "L'A B C de la graphologie", Paris : Payot, 1978, 2 éd. refondue, 1984, 3e éd., 1989 (nouvelle édition), collection : Psychologie Payot.
Psychologie de l'écriture : études de graphologie, Paris : l'Harmattan, 2008.

En collaboration avec Fanchette Lefebure :
Graphologie et test de Szondi, 1 : Le Moi, Paris ; Milan ; Barcelone : Masson, 1989 ; préface de L. Szondi.
Graphologie et test de Szondi, 2 : Dynamique des pulsions, Paris ; Milan ; Barcelone : Masson, 1990 (2e édition) ; Paris : l'Harmattan, 2007.


E / Bibliographie :

" L'enseignement de l'Automatique avait Commencé en France en 1956, à l'École Nationale Supérieure de l'Aéronautique à Paris, sous l'impulsion d'un polytechnicien, ingénieur militaire, J. C. Gille. Ce dernier avait pris conscience de l'intérêt des automatismes lors d'un séjour aux U.S.A. (M.I.T. et Harvard), intérêt essentiellement lié aux applications militaires. " (Pierre Vidal, HISTOIRE DE L’AUTOMATIQUE À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LILLE. 1958-1997).

Notice wikipedia  : Je ne l'ai pas créée, mais utilisée et complétée.


F / ARCHIVES FAMILIALES :




Courriers relatifs aux vains efforts de la mère de Jean-Charles pour obtenir pour son mari, colonel partant en retraite, le grade de général de brigade de la réserve. Le général Belhague lui répondit le 6 janvier 1934 : " À mon sens, les besoins d'encadrement des réserves, en ce qui concerne le Génie, ne nécessitent aucune promotion. "
Un peu plus tard, le 21 février 34, ces précisions du Secrétaire général de la Présidence de la République : " Tout ceci confidentiellement. Le général W. [Maxime Weygand] et le général B. [Charles Belhague] sont opposés en principe à de nouvelles promotions de généraux de brigade provenant de colonels atteints par la limite d'âge, ces nominations ne correspondant pas à des besoins réels de la mobilisation. "
En compensation, le colonel Gille obtint la cravate de Commandeur de la Légion d'honneur.