Extrait de mon Dictionnaire français de l'homosexualité masculine.
FAIRE EN BI
Expression entendue dans un club échangiste en Allier,
vers 2010.
FAIRE EN
FRONT
« Canillac jure dit-on
De ne jamais faire en front,
Ce n’est qu’une médisance ;
Après quinze ans d’abstinence ,
Le malheureux s’est jeté
Dans le plus grand trou de France,
C’est la pure vérité. »
Note : Il était grand sodomite ; et devait
la plus grande partie de sa fortune à Philippe duc d’Orléans. Il venait
d’épouser le 5 février 1697 Élisabeth Ferrand.
Recueil Maurepas, mss fr BnF 12624, tome 9, page 212, année 1697.
FAIRE LA
FEMME
Expression du langage parlé, mais que l’on trouve dans
le roman de André Tabet Rue de la marine (1938).
FAIRE LES
HOMMES, FAIRE DANS LES HOMMES
Expression en usage dans les clubs échangistes, au
moins en Auvergne, années 2000.
FAIRE LES
VACHES
Se livrer à la masturbation mutuelle, dans l’argot
homosexuel contemporain (argot des routiers notamment)
FAISANT
« Être faisants […] ailleurs c’est Copins
[…] idiotisme bien difficile à traduire […] Nous nous habituâmes, comme deux
amants, à penser ensemble, à nous communiquer nos rêveries […] le naturel
aimable et bon empreint dans ses sentiments, dans ses paroles, dans ses actions
et ses moindres gestes, enfin dans la conjugalité qui nous liait l’un à
l’autre, et que nous exprimions en nous disant Faisants. »
Honoré de Balzac, Louis Lambert, 1832.
FAUSSE MONNAIE
Expression à rapprocher d’arracheur de palissades.
« Les crieurs [...] nommaient
grossièrement ce que devait cacher la pudeur, et qui excitait la curiosité de
l'innocence. On va punir des gens qui ont fait de la fausse monnaie
répondit la princesse de Condé à ses enfants. »
Mémoires du
duc de Richelieu (1696-1788), tome 5, chapitre 4, à propos de l'exécution de
Deschauffours en 1726.
« Le convive. C¹est que le Grand Frédéric a la
réputation de ne prendre pour le servir que de très jolis pages.
Fleury. Eh bien ?
Le convive. Eh bien ! vous avez lu l¹églogue de
Virgile ? Celle qu¹on n¹explique pas au collège ? !
Fleury. Virgile ! je ne comprends pas.
Le convive. Tant pis ! Monsieur de Villette, le
grand Frédéric et Virgile diantre !
Mme Benoît. Ils ont battu et battent de la fausse
monnaie. »
Mémoires de Fleury de la Comédie française publiés par J. B. P. Lafitte, 1ère série 1757-1789, page127.
FAUTE
D’ORTHOGRAPHE
« Que la pédérastie ait été en vogue en Amérique,
avant l’arrivée des Espagnols, cela ne me surprendrait pas : cette faute
d’orthographe de la nature humaine est connue de toutes les nations, même
plus de celles que nous appelons policées, que des Sauvages ; mais Mr de
P[auw] aurait dû faire attention à une chose ; c’est qu’il n’y a guère que
les tempéraments chauds, lubriques, et même vigoureux, qui soient dans ce
cas ; heureusement pour la propagation de l’espèce, je ne crois pas que
cette confrérie soit fort nombreuse dans l’un et l’autre hémisphère. »
La Douceur, De l’Amérique et des Américains,
1772, chapitre VII « Continuation du précédent et polissonneries
philosophiques. »
En anglais, on a parlé de grammatical mistake (The Morning Herald, 27 novembre 1784 ; cité par Jean-Claude Lebensztejn, L'Art de la tache : introduction à la « Nouvelle méthode » d’Alexander Cozens, Montélimar : Éd. du Limon, 1990, page 349).
FAUX
AMOUR
« Le faux Amour se pavane à toute
heure. »
Voltaire, Anti-Giton, 1714.
FELLATEUR
« Je ne touche point ici aux masturbateurs,
irrumateurs, fellateurs, encore que cela soit spécifique et journalier à
ceux de delà les monts, et à ceux de par deçà qui ont étudié autour d'eux,
abomination qui semble bourgeonner par la France à leur imitation. »
Antoine
Fusi, jésuite puis pasteur, Le Franc-Archer de la vraie Église, contre les
abus et énormités de la fausse, 1619.
« Je suis gêné de plus en plus par " mon
fils, j’ai fait ma nuit " et par le jeune fellateur de nos
amis. »
Gustave Flaubert, lettre à Guy de Maupassant, fin
février 1880.
FIERTÉS
La "Marche des fiertés" revendique le
droit à la famille pour les homosexuels.
Plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé, samedi 25 juin [2005],
à Paris pour la "Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et
trans" (LGBT) avec comme principale revendication une loi pour le
mariage et l'adoption pour les couples homosexuels.
http://www.lemonde.fr 25 juin 2005.
FIGETTE
« FIGETTE : pédéraste passif qui amène des clients au Cercle. »
Nouguier, 1899-1900.
FILLE
« Le Complaisant, la
Tapette, la Fille, car ce n’est que de cette manière qu’ils s’appellent
entre eux – ces singularités vivantes – naissent généralement en tout
semblables à des créatures féminines. »
Confession d’Arthur W. [1874], dans Henri Legludic, Attentats
aux mœurs, 1896.
FILLE À
PÉDÉ
Dans le milieu homo, on désigne parfois
ainsi une femme appréciant la compagnie des homos.
FIOTTE,
FIOTTERIE
« Fiotte : terme très méprisant
désignant un pédéraste passif. »
Evariste Nougier, Dictionnaire d’argot, N. Gauvin,
1987 [1899-1900].
« Il savait bien que le Corse ne pouvait pas piffer les deux fiottes, et d'ailleurs lui, tout comme le Corse, il voulait avoir la peau de Bambou, de la Caille et de toutes les lopailles, mais n'en jactait jamais. [...] Il n'avait plus son air bêcheur de petite lope affranchie qu'on pouvait embarquer à la Palme ou chez Bousse. »
Francis Carco (1886-1958), Jésus-la-Caille, Paris : Mercure de France, 1914, 1ère partie, I.
« C'était des collègues à lui, trois petites fiottes, Olga, Titine et Gueule d'Amour. »
Francis Carco, Jésus-la-Caille, 1ère partie, II.
« Regarde comme ils sont heureux tes
"Français de race" d'avoir si bien reçu les Romains... d'avoir si
bien tâté leur trique... si bien rampé sous les fourches... si bien orienté
leurs miches... si bien avachi leurs endosses. Ils s'en congratulent encore à
18 siècles de distance !.. Toute la Sorbonne en jubile !... Ils en font tout
leur bachot de cette merveilleuse enculade ! Ils reluisent rien qu'au
souvenir !... d'avoir si bien pris leur pied... avec les centurions bourrus...
d'avoir si bien pompé César... d'avoir avec le dur carcan, si étrangleur, si
féroce, rampé jusqu'à Rome, entravés pire que les mulets, croulants sous les
chaînes... sous les chariots d'armes... de s'être bien fait glavioter par la
populace romaine... Ils s'esclaffent encore tout transis, tout émus de cette
rétrospection... Ah! qu'on s'est parfaitement fait mettre!... Ah! la grosse !
énorme civilisation !... On a le cul crevé pour toujours... Ah ! mon popotas
!... fiotas ! fiotum !... Ils s'en caressent encore l'oigne... de
reconnaissance... éperdue... Ah! les tendres miches !... Dum tu déclamas !...
Roma !... Rosa ! Rosa !... Tu pederum !... Rosa ! Rosa ! mon Cicéron ! »
Louis-Ferdinand Céline, Bagatelles
pour un massacre, 1937.
« Les petites fiottes d’ajourd’hui ?
Elles sont tellement viriles qu’il en faut trois pour obtenir une paire de
couilles ! »
Thierry Martin, Garçon, une banane ! Brèves de
comptoir gay, H et O, 2001.
« rue Sainte-Croix de la fiotterie »
Internet, 2004. (pour « de la Bretonnerie »,
dans le Marais).
« Observatoire (IP:xxx.x26.58.94)
" Christian Vanneste est ridicule... "
" Christian Vanneste est ridicule... "
C’est à ces électeurs d’en décider.
On verra ce qu’ils pensent de son combat, lors des
prochaines législatives.
Et s’il fait un carton dès le premier tour, ce sera un
message très fort envoyé à toute la fiotterie française. »
AgoraVox, 26
juillet 2006.
FISTER
Pratiquer un fist-fucking.
« Est-ce que fister c'est tromper ? »
Pierre Driout, courrier électronique, 19 novembre
2002. Allusion à la question posée par Thierry Ardisson à Michel Rocard :
« Est-ce que sucer c’est tromper ? »
FLÉAU
SOCIAL
« La recrudescence [des maladies vénériennes] est
due au développement considérable de l’homosexualité dans tous les pays, ce qui
donnerait raison à un membre de cette assemblée [Paul Mirguet] qui a fait
adopter un amendement lors de la discussion [en juillet 1960] de la loi sur la
lutte contre les fléaux sociaux. Comment lutter contre cette
recrudescence ? En s’attaquant, comme le Parlement nous a invité à le
faire, à l’homosexualité. C’est ce que les premiers décrets d’application [sic,
pour ordonnance] ont fait en particulier en aggravant les peines prévues
par l’article 330 du Code pénal [outrage public à la pudeur ;
ordonnance de novembre 1960], et, également, en veillant à une application
stricte des dispositions légales relatives à la prophylaxie
antivénérienne. »
Bernard Chenot, Assemblée Nationale, séance du
21 juillet 1961.
Titre d’un périodique publié de 1972 à 1974 à Paris
par le groupe 5 du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire)
FOLLASSE,
FOLLASSON
Dérivé péjoratif de folle :
« Follasse : homosexuel aux manières
efféminées »
www.tasante.com , 2002.
«
Dans chaque club, les garçons se tiennent sur la scène très éclairée par petits
groupes de quatre ou six ; ils portent la tenue distincte de l'établissement et
de sa spécialité, minimale et sexy : maillot 1900 à bretelles ou cycliste pour
les athlètes, boxers shorts, strings pour les minets ou pseudo-voyous, les follassons
ont droit à des mini-jupes. »
Frédéric
Mitterrand, La Mauvaise Vie, Robert Laffont, 2005.
FOLLE
D’abord
un surnom en usage sous le Second Empire, selon le Dr Ambroise Tardieu :
« Comme point de comparaison avec les
prostituées, je citerai quelques uns des surnoms par lesquels étaient désignés
les principaux individus rangés parmi les tantes et les leveurs :
Pistolet, la Grille, le Patelot, Macaire, le Gendarme, Coco, l’Auvergnat,
Pisse-Vinaigre, Tuyau-de-Poêle, la Marseillaise, la Nantaise, la Pépée, la
Bouchère, la Léontine, la Folle, la Fille à la mode, la Fille à la
perruque, la Reine d’Angleterre. » (1857)
Une
remarque du policier Carlier éclaire le succès de ce terme :
« Nous avons assisté, au temps de notre jeunesse,
à un bal de folles à la Salpétrière ; plus tard, lorsque nous avons
eu à intervenir dans des bals de pédérastes [ancêtres méconnus de la Gay
Pride], le souvenir de la Salpétrière nous est toujours revenu à la
pensée. »
Le mot n’est pas dans le Dictionnaire de
Bruant, qui donnait pourtant une soixantaine d’équivalents argotiques de pédéraste ;
le sens actuel apparaît dans … les années folles :
"Des
éphèbes de dix-sept ou dix-huit ans minaudent et font les 'folles' ".
Henri
Marx, Ryls, un amour hors-la-loi, Paris : Ollendorf, 1924.
« La
fête des Fous de nos ancêtres, le bal des Folles de nos jours ! »
Charles-Étienne,
Le Bal des folles, roman, Paris : Curio, 1930.
En 1935, l’écrivain Maurice Sachs disait voir en folle
le terme de prédilection des barmen montmartrois :
« Le collégien dit un pédé, quand le médecin dit
un homosexuel, la femme : un anormal, le journaliste : un inverti,
l’homme fort : une sale tante, le barman montmartrois : une folle,
etc. »
Alias, chapitre III.
La
"folle" est au pédéraste ce que le juif âpre et cynique est à
"l’israélite" : une revendication de sa caricature. Et le pédéraste
convenable fréquente aussi peu la "folle" que le juif
bourgeois le "pollak" ».
Roger Stéphane [R. Worms], Parce que c’était lui, Paris : La Table ronde, 1953.
« Il faut qu’il y en ait, et il y en a, des juifs
adipeux au nez crochu ou des folles tordues qui ressemblent à Daniel Ivernel
dans L’Escalier [adaptation de Staircase], pour que les racistes, antisémites ou antihomosexuels,
puissent nourrir leur phobie. »
Pierre Démeron, Lettre ouverte aux hétérosexuels,
Paris : Albin Michel, 1969.
« Le rire du sergent
La folle du régiment
La préférée du Capitaine des Dragons. »
La folle du régiment
La préférée du Capitaine des Dragons. »
Michel Sardou, "Le rire du sergent", 1971.
"Affolée
de bazar : folle à bijoux et colifichets jouant la reine du
shopping."
Jean-Louis Delpal, Paris bleu tendre, 1972.
« Qui oserait, en France, déclarer à propos de la
Gay Pride : 'Une parade de folles déchaînées n'a pas grand chose
à voir avec les vrais homos' ? Cette phrase a été prononcée par le réalisateur
Franco Zeffirelli, qu'on ne saurait accuser d'homophobie. »
Marianne, n°
168, 10-16 juillet 2000.
Le rejet des folles s’observe dans certaines annonces
de rencontre :
« Folles, vulgaires, barbus, efféminés
et gros s’abstenir. »
« Folles, SM, efféminés, barbus,
s’abstenir. »
Années 1983-1984.
La fin du XXe siècle a vu des expressions
telles que grande folle, folle démente, folle perdue, folle
tordue, folle chiraquienne.
« Il faut qu’il y en ait, et il y en a, des juifs
adipeux au nez crochu ou des folles tordues qui ressemblent à Daniel
Ivernel dans L’Escalier, pour que les racistes, antisémites ou
antihomosexuels, puissent nourrir leur phobie. »
Pierre Démeron, Lettre ouverte aux
hétérosexuels, Paris : Albin Michel, 1969.
« "Quelques-uns adoptent des
conduites affectives douteuses, formulent des critiques mettant en cause des
réalités essentielles de la vie sacerdotale et contestent les vérités
enseignées par l'Eglise." [Tony Anatrella]. C'est peut-être par là qu'il
aurait fallu commencer, et terminer : si vous avez quelques « folles » perdues
qui prennent le séminaire pour un baisodrome ou une tribune, ou des pervers qui
veulent entrer dans l'Église sans en partager la foi, virez-les et
n'en faites pas un fromage. »
Jean-Paul Mulot, " À propos de l’homosexualité des
prêtres ", Le Figaro, 2 décembre 2005.
FOLLITUDE
Vous en avez assez de la "culture gay" qui
lave plus blanc. Vous voulez du trans, du pédé, du gouine, du trash, de la follitude,
de l'underground, de l'expérimental, de l'étrange, de la réflexion sur les
genres, du silicone et des poils avec de la poésie et de l'humour autour
? »
Annonce du Festival 2003 de films gays
et lesbiens de Paris,
FONDEMENT
" sur des fondements inébranlables " :
« Les oscaristes, [...] une secte qui ne manquera pas de fondement. »
Charles Formentin, Le Jour, 2 mai 1895.
FOUTERIE À VISAGE RETOURNÉ
« C’est à ce maître si connu [de Villette], si
zélé pour les sectateurs de Gomorrhe, que je dois mes notions sur la fouterie
à visage retourné , c’est un de mes passe-temps délicieux. »
Compère Mathieu, Suite des Pantins des Boulevards,
1791.
FOUTERIE
DES HOMMES
« Entendant un des garçons
du cabaret parler de la fouterie des hommes, il avait cru qu’il en
était. »
Rapport de la police parisienne,
juin 1726. Cf Les Assemblées de la manchette.
FOUTERIE
EN CUL
L’expression imagée se trouve dans le pamphlet anonyme Les
Petits bougres au Manège (1790) : « Voici le fait [de la
destruction de Sodome], tel qu’il est consigné dans les fastes de la fouterie
en cul. »
FOUTERIE
NATURELLE
Antonyme
abstrait du précédent.
" Il ne
serait point question de fouterie naturelle. On n'y occuperait ses
forces et son temps qu'à soulager les ardeurs de la bougrerie, de la pédérastie
et de la bardacherie. "
Anonyme, Bordel
apostolique institué par Pie VI pape en faveur du clergé de France, 1790.
FOUTERIE
ORDINAIRE
« Tant que
nos besoins pécuniaires ou notre goût pour la fouterie ordinaire nous
ont fait une nécessité de nous servir de couilles et de pines, nous avons porté
une partie des désagréments sans nombre, des incommodités inséparables du
métier de putains. »
Anonyme, La Liberté, ou Mlle Raucour, 1791.
FOUTRE À L’ENVERS
« Dieu le père encule Marie,
Le Saint-Esprit fout Zacharie,
Ils ne foutent tous qu’à l’envers ;
Et c’est sur un trône de fesses,
Qu’avec ses superbes promesses,
Dieu se moque de l’univers. »
Marquis de Sade,
Histoire de Juliette [1801], 4ème partie [parodie de l’Ode
à Priape de Piron], in Œuvres, Paris : Gallimard, 1998, édition
Michel Delon.
FOUTRE EN
CROUPE, FOUTRE EN CUL
« Je m'en rapporte au Novus Homo [Sanchez]
qui fait mention de ces grands personnages qui savent foutre en croupe,
pêcher la fiente à la ligne, courir la lance contre la lie de pain, et ce en
dépit des sages-femmes, et du baptême. »
Antoine
Fusi, 1650-1628), jésuite puis pasteur, Le Franc-Archer de la vraie Eglise,
II, viii, 1619.
« Mon Dieu, je me repends d'avoir si mal vécu,
Et si votre courroux à ce coup ne me tue,
Je fais vœu désormais de ne foutre qu'en
cul. »
Théophile de Viau (1590-1626), Philis, tout est
foutu ..., Recueil Conrart, XVIII, 226.
« Cette Maison est impudique :
Les pages s’y branlent la pique,
Les gardes foutent les exempts.
Pour achever la bougrinière,
On dit que très assurément,
Guitaut fout en cul la Rallière. »
Baron de Blot, Parnasse satirique.
« Il m’a dit qu’il avait foutu en cul au
milieu de la rue des Saints-Pères un jeune homme qu’il avait entretenu
longtemps, nommé Picard. »
Rapport de la police parisienne, 1727.
« Marmontel
Ce folliculaire ignorant [Fréron],
Cet infâme petit vaurien,
À qui maître Guyot [Desfontaines] mourant
Légua deux emplois pour tout bien,
Un à Sodome, un au Parnasse,
Bougre et méchant très avéré,
Dans sa dernière paperasse
M’a cruellement déchiré.
Collé
Je le lui rendrais bien à ta place.
Marmontel
Et pour cela que ferais tu ?
Collé
Pardieu, je le foutrai en cul. »
Diderot, Petit Dialogue entre Marmontel et Collé.
« Des sodomites :
Il y a trois espèces de gens qui foutent en cul.
Il y a bien peu d’hommes à qui cela ne soit arrivé une fois dans sa vie, par
curiosité, par ivresse, par ennui ou autrement, nous ne parlons que de ceux à
qui cela arrive habituellement.
Ceux qui enculent des
putains […]
Ceux qui enculent leur
propre femme […]
La troisième espèce
est de ceux qui enculent des mâles. »
Anonyme, Dom bougre aux États Généraux, 1789. (BnF, Enfer).
« Nous nous rendons respectivement et tour à tour
le service de nous foutre en cul, de nous gamahucher [sucer]. »
Anonyme, Bordel apostolique …, 1790. (BnF,
Enfer)
" Le fils de la Vierge foutait en cul saint
Jean. "
Anonyme, Bordel apostolique ..., 1790.
Alfred Delvau, Dictionnaire érotique moderne..., 1864 :
FRANC DU COLLIER
" Il [Louis XIV] était, comme on dit ici, franc du collier [en français dans le texte]. Il n'a jamais eu la moindre pente au vice d'aimer les garçons. S'il avait suivi son inclination, il aurait fait punir sévèrement ce vice, mais Louvois, dont les amis s'y livraient pour la plupart, disait au Roi, pour les sauver, que cela valait mieux pour le service de Sa Majesté que s'ils étaient galants et aimaient les femmes ; car, lorsqu’il fallait aller à la guerre et entrer en campagne, on ne pouvait les détacher de leurs maîtresses ; qu’ils retournaient avant la fin de la campagne, et que, lorsqu’on en venait à la bataille, il ne se trouvait pas d’officiers ; il en citait beaucoup d’exemples : tandis qu’ayant d’autres inclinations, ils étaient bien aises de quitter les dames, et d’entrer avec leurs amants en campagne, et que dans ce cas ils n’étaient point aussi pressés de retourner chez eux. Par ce discours il avait engagé le roi à être indulgent ; ce qui n’avait pas déplu à son confesseur. En effet, si l’on avait voulu punir ce vice, il aurait fallu commencer par le collège des jésuites. "Lettre de Madame, princesse Palatine, à Caroline de Galles, 7 août 1717.
FRÉGATE
« Frégate :
jeune sodomiste ou putain de galère. »
Ansiaume, 1821.
« Frégate : Jeune pédéraste. Terme des bagnes. »
François Vidocq, Les Voleurs...,
1837.
« La
pédérastie est dans les habitudes des forçats. Au bagne, on appelle vaisseau
le pédéraste et frégate son complice. »
Revue pénitentiaire et des
institutions préventives, octobre-décembre 1846, page 493.
« Frégate :
émigré de Gomorrhe, – dans le jargon des voleurs. »
Lucien Rigaud, Dictionnaire d'argot moderne, 1881.
FRÈRE
Avec la connotation qui nous intéresse, se rencontre dans les traductions
françaises de frater dans le Satyricon de Pétrone. Dans l’extrait
qui suit, il y a certainement une allusion à cette œuvre :
« Leurs discours ressemblent à leurs mœurs, ils ont un langage à part ; plein d’affèterie, ils s’appellent entre eux Frères, Gitons et Ganimèdes. Ces noms bizarres sont leurs noms d’amitié. Ils ont parmi eux un Ordre de Chevalerie dont on ignore l’origine et les prérogatives. ». Godard de Beauchamps, Histoire du prince Apprius, 1728.
Recueil de pièces choisies..., 1735.
2 commentaires:
Cher Claude, je viens de trouver un mot nouveau pour votre Dictionnaire, Vocabulaire. Voici la citation : "Dans tous les domaines j'étais 'anormal'. Etais-je au surplus un 'fruit' (c'était le mot par lequel on désignait les homosexuels à Andover)" (Charles DUITS, La Vie le fard de Dieu. Journal 1968-1971, L'Isle-sur-la-Sorgue, Le Bois d'Orion 1994, p. 140). Amitiés de
Patrick Négrier
patrick.negrier@sfr.fr
"Roger et moi... C'étaient des affleurements qui jamais n'atteignaient leur but, mais s'attardaient sournoisement sur... la boucle de la ceinture. Ce que je n'osais quand j'étais seul avec Roger, je l'osais devant les amis... Nous dissimulions le désir en le mimant... La possibilité subsistait de prétendre que nous ne faisions qu'imiter les gestes que nous eussions faits si nous étions des 'fruits' (en argot américain, l'équivalent de 'tante')".
Charles DUITS, La Vie le fard de Dieu. Journal 1968-1971, L'Isle-sur-la-Sorgue, Le Bois d'Orion 1994, p. 169.
Message envoyé par
Patrick Négrier
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