Raphaël, École d'Athènes, détail, 1510.
Il n'y a pratiquement rien sur l'amour des garçons chez les Présocratiques, mis à part un fragment de Parménide, une remarque de Jamblique sur les Pythagoriciens, et peut-être deux fragments de Démocrite.
Sur le fragment de Parménide, je reproduis ici une communication personnelle de Patrick Négrier, que je remercie.
« Parménide au fragment XII attribue au daimôn le mélange (coït sexuel) d'un mâle avec une femelle puis à l'opposé du mâle "avec UN (et non pas une !) plus féminin que lui" : Αἱ γὰρ στεινότεραι πλῆντο πυρὸς ἀκρήτοιο, αἱ δ' ἐπὶ ταῖς νυκτός, μετὰ δὲ φλογὸς ἵεται αἶσα· ἐν δὲ μέσῳ τούτων δαίμων ἣ πάντα κυϐερνᾷ· πάντα γὰρ στυγεροῖο τόκου καὶ μίξιος ἄρχει πέμπουσ' ἄρσενι θῆλυ μιγῆν τό τ' ἐναντίον αὖτις ἄρσεν θηλυτέρῳ. »
Voici la remarque de Jamblique sur les Pythagoriciens récents :
" Ils estimaient qu'il faut supprimer les accouplements contre nature et déréglés pour ne conserver, parmi les relations normales et tempérées, que celles ui visent à une procréation sage et légitime "(Vie pythagorique, § 210, in Jean-Paul Dumont, 1933-1993, Les Présocratiques, Paris : Gallimard, 1988, collection " Bibliothèque de la Pléiade ", D VIII, page 605).
Sur Pythagore, je reproduis cette note de Patrick Négrier dans Gurdjieff et la voix des maîtres, Hyères : La Pierre philosophale, 2020 :
Les fragments de Démocrite :
Fragments, in Jean-Paul Dumont et alii, Les Présocratiques, Paris : Gallimard, 1988, collection " Bibliothèque de la Pléiade " : B LXXIII : " Éros est légitime quand il poursuit sans démesure les belles choses. " (Stobée, Florilège, III, v, 23). Tout dépend du sens accordé à Éros.
B CXXVII : " La masturbation procure une jouissance comparable à l'amour. " (Hérodien, Prosodie générale, cité par Eusthate de Thessalonique, Commentaire sur l'Odyssée, XIV, 428, page 1766). Ouverture possible vers la masturbation à deux.
On peut donc parler, à cet égard aussi, d'une rupture platonicienne.
Ma présente page web est un extrait revu et très augmenté de Ces petits Grecs ont un faible pour les gymnases (1988), travail publié en auto-édition dès 1986 sous le titre Tableau synoptique de références à l'amour masculin : auteurs grecs et latins ; les passages référencés ci-dessous sont soit donnés en traduction, soit le plus souvent résumés.
* * * * *
PLATON D'ATHÈNES (-428 / -348), philosophe, élève de Cratyle et de Socrate,
Sources : Bibliotheca Teubneriana ; Collection Budé (Belles Lettres) ; Loeb
Classical Library ; Oxford Classical Texts ; Gallimard, collection " Bibliothèque de la Pléiade " ; Flammarion, collection GF.
Site Perseus Collection, Greek and Roman Materials (textes grecs et traductions anglaises) :
Alcibiade
I, Perseus,
104e : Amour [ἔρωτος] de Socrate pour Alcibiade ;
123d : Alcibiade a presque vingt ans ;
131cd : amour du corps, amour de l'âme.
Alcibiade
II, 141d : Archelaos, tyran de
Macédoine, assassiné par son aimé.
Banquet ou Symposium, traduction de Jean Racine. Introduction, traduction et notes de Luc Brisson, Flammarion, collection GF, 1998. Composé un peu avant -375 :
Apollodore : 173b : Aristodème était l'amant le plus fervent de Socrate.
Alcibiade : 216d : Socrate tourne toujours autour des beaux garçons ;
219cd : n'a pas réussi à séduire Socrate.
Apollodore : 173b : Aristodème était l'amant le plus fervent de Socrate.
Phèdre : 178c : " Je suis incapable de nommer un bien qui surpasse celui d'avoir dès sa jeunesse un amant de valeur, et pour un amant, d'avoir un aimé de valeur " [idée reprise par Gide dans Corydon, IV] ;
178e : " S'il pouvait y avoir moyen de constituer une cité ou de former une armée avec des amants et leurs paidika [garçon aimé ; selon Luc Brisson, " il semble que c'est sur ce modèle que fut constitué le « bataillon sacré » de Thèbes peu après 378], il ne pourrait y avoir pour eux de meilleure organisation, que le rejet de tout ce qui est laid, et l'émulation dans la recherche de l'honneur " ;
Drawing courtesy Markley Boyer / Hellenic Ministry of Culture and Sports, Directorate of the Management of the National Archive of Monuments, Department of the Historical Archive of Antiquities and Restorations
180a : Eschyle [Contre Timarque, 142-143] raconte des bêtises, quand il prétend qu'Achille était l'amant de Patrocle ; Achille [...] était le plus jeune, comme le dit Homère [Illiade XI, 786-787] ;
Pausanias : 180d : L'une [des Aphrodites] c'est la fille d'Ouranos, [d'où l'allemand Urning et le français Vénus Uranie et uranisme] celle que naturellement nous appelons la "Céleste" ;
181c : " L'autre Éros, lui, se rattache à l'Aphrodite céleste. Celle-ci, premier point, participe non pas de la femelle, mais seulement du mâle, ce qui fait qu'elle s'adresse aux garçons " ;
181de : [distinction enfant/adolescent [cf Charmide], critique de l'amour des garçons trop jeunes, une loi interdisant d'aimer les garçons trop jeunes serait nécessaire] ;
182a : " Il est naturel que la règle [nomos] de conduite en ce qui concerne éros soit facile à saisir dans certaines cités " ;
182b : " En Élide et chez les Béotiens, de même qu'à Sparte, et là où il n'y a pas de sophistes, la règle est simple : il est bien de céder aux avances d'un éraste [cité par David Hume], et personne, jeune ou vieux, ne dirait que c'est honteux " ; " en bien d'autres endroits qui tous sont sous la domination des Barbares, la règle veut que ce soit honteux " ; " chez les Barbares l'exercice du pouvoir tyrannique conduit à faire de cela en tout cas quelque chose de honteux, tout comme l'est la passion pour le savoir. " cité par Edward Carpenter ;
182c : Éros est favorable à la philosophie ;
182d : ni bien ni mal de façon absolue [même idée chez Démosthène] ;
Aristophane (poète de l'ancienne comédie) : 189d : " Premièrement, il y avait trois catégories d'êtres humains et non pas deux comme maintenant, à savoir le mâle et la femelle ";
189e : " Il y avait l'androgyne [cité par Rabelais, Gargantua, VIII ; pour Sigmund Freud aussi, seul l’androgyne subsistait …], un genre distinct qui, pour le nom comme pour la forme, faisait la synthèse des deux autres, le mâle et la femelle. Aujourd'hui cette catégorie n'existe plus, et il n'"en reste qu'un nom tenu pour infamant " ;
190b : " Le [double] mâle était un rejeton du Soleil [cf la carte 19 du tarot de Marseille], la femelle un rejeton de la Terre, et le genre qui participait de l'un et de l'autre un rejeton de la Lune " ;
191c : " le but de Zeus [...] si un homme tombait sur un homme, les deux trouveraient de toute façon la satiété dans leur rapport, ils se calmeraient, ils se tourneraient vers l'action et ils se préoccuperaient d'autre chose dans l'existence ":
191e : " ceux enfin qui sont une coupure de mâle recherchent aussi l'amour des mâles. Tout le temps qu'ils restent de jeunes garçons, comme ce sont des petites tranches de mâle, ils recherchent l'amour des mâles et prennent plaisir à coucher avec des mâles et à s'unir à eux. " ;
192a : " Parmi les garçons et les adolescents ceux-là sont les meilleurs, car ce sont eux qui, par nature, sont au plus haut point des mâles. Certaines personnes bien sûr disent que ce sont des impudiques [ἀναισχύντους], mais elles ont tort. "
192b : " Les pédérastes ne s'intéressent guère par nature au mariage et à la procréation [παιδεραστοῦσι καὶ πρὸς γάμους καὶ παιδοποιίας οὐ προσέχουσι τὸν νοῦν φύσει] ; de manière générale, un homme de ce genre cherche à trouver un jeune garçon pour amant [παιδεραστής τε καὶ φιλεραστὴς]. "
Socrate : Diotime, 206d-e : amour ce de qui est beau et recherche de l'immortalité ;
209c : l'homme amoureux entreprend d'être éducateur ;
211b : " s'élever par une pratique correcte de la pédérastie [ὀρθῶς παιδεραστεῖν] " ;
219cd : n'a pas réussi à séduire Socrate.
Charmide, 153c : Charmide fait son entrée [cité par Michel Foucault] ;
154ad : distinction enfant/adolescent [cf Banquet], les
amoureux de Charmide ; même les petits l’admiraient ;
155cd : force du
désir [cité par Wilhelm Adolf Becker, " Die Knabenliebe ", Charikles, Bilder altgriechischer Sitte, 1840].
Euthydème, 271b : Clinias est presque de l'âge de Théobule
[cité par Michel Foucault] ;
273a : Clinias a de nombreux amoureux, dont Ctésippe ;
300c : Ctésippe s'anime en présence de son paidika.
Gorgias, traduction Monique Canto-Sperber, 1987, collection GF ; Perseus,
481d : Socrate se dit amoureux d'Alcibiade ; Calliclès aime Démos, le fils de Pyrilampe ;
481e-482a ; Socrate à Calliclès : " tu es incapable de t'opposer aux volontés et aux déclarations de ton bien-aimé "
494e : Socrate à Calliclès : " la vie des êtres obscènes [des cinèdes, κιναίδων βίος], n'est-elle pas une vie terrible, laide, misérable ? " ;
513b : gagner l'amitié [philia] du fils de Pyrilampe.
Lois, Traduction Luc Brisson et Jean-François Pradeau, Flammarion, 2006, collection GF ; texte grec sur le site Perseus :
I, L'Athénien :
636bc : " Ces pratiques [les exercices du gymnase] qui remontent loin dans le passé passent pour avoir également perverti les plaisirs sexuels dont la nature avait réglé l'usage non seulement pour les humains mais aussi pour les bêtes [...] lorsque le sexe masculin et le sexe féminin s'accouplent en vue d'avoir un enfant, le plaisir qui en résulte semble leur être accordé conformément à la nature, tandis que, semble-t-il, l'accouplement d'hommes avec des hommes ou de femmes avec des femmes est contre nature [para physin] ; et c'est sans doute l'incapacité à résister au plaisir qui a donné aux premiers l'audace de s'y livrer. Or, nous tous, ce sont bien les Crétois que nous accusons d'avoir inventé l'histoire de Ganymède. [cf Homère, Illiade, XX, 231-235 ; Xénophon, Symposium, VIII, 30 ; Ovide, Métamorphoses, X, 155] ;
636bc : " Ces pratiques [les exercices du gymnase] qui remontent loin dans le passé passent pour avoir également perverti les plaisirs sexuels dont la nature avait réglé l'usage non seulement pour les humains mais aussi pour les bêtes [...] lorsque le sexe masculin et le sexe féminin s'accouplent en vue d'avoir un enfant, le plaisir qui en résulte semble leur être accordé conformément à la nature, tandis que, semble-t-il, l'accouplement d'hommes avec des hommes ou de femmes avec des femmes est contre nature [para physin] ; et c'est sans doute l'incapacité à résister au plaisir qui a donné aux premiers l'audace de s'y livrer. Or, nous tous, ce sont bien les Crétois que nous accusons d'avoir inventé l'histoire de Ganymède. [cf Homère, Illiade, XX, 231-235 ; Xénophon, Symposium, VIII, 30 ; Ovide, Métamorphoses, X, 155] ;
636d : " Disons au revoir à ce mythe " ;
VIII, L'Athénien :
836c : " Si, disposé à suivre la nature, on redonnait force de loi à ce qui se
faisait avant Laïos en proclamant qu'il n'est pas correct d'avoir des relations sexuelles avec de jeunes garçons comme s'il s'agissait de femmes ; chez les bêtes on ne voit pas le mâle s'accoupler à un autre mâle [contredit par Aristote, Histoire des animaux] " ;
836e : " chez celui qui cherche à imiter la femme, tout le monde réprouvera, n'est-ce pas, l'image ressemblante qu'il en devient " ;
837a : Éros est une sorte de philia
poussée à l'extrême ;
837b-838d : amour du corps et amour de l'âme ; s'abstenir
d'avoir des rapports avec des mâles et se conformer à la nature [cité par
Clément d'Alexandrie] ; investir cette règle d'un caractère religieux [cité par
Montaigne, I, xxiii, 117] ;
838e-839a : " imposer cette loi qui demande que l'on se conforme à la nature dans les rapports destinés à la procréation des enfants, en s'abstenant, d'une part, d'avoir ce genre de rapports avec des mâles, et de ne pas plus porter délibérément à la race humaine un coup mortel que l'on ne va jeter la semence parmi les pierres et les cailloux, où elle ne prendra jamais racine de façon à reproduire se propre nature " ;
840a : le sophiste Iccos de Tarente " ne toucha jamais, à ce qu'on dit, ni une femme ni non plus un garçon tout le temps qu'il était dans le feu de l'entraînement " ;
841d : " Ou bien personne, de bonne naissance et libre, n'osera [...] répandre avec des mâles une semence infertile en un acte contre nature [para physin] ; ou bien les rapports avec les mâles seront totalement interdits [τὸ μὲν τῶν ἀρρένων πάμπαν ἀφελοίμεθ᾽ἄν] " ;
841e-842a : " il faut établir cette loi relative à la sexualité et à toutes les relations amoureuses, licites ou illicites, que suscitent entre nous les désirs de cette sorte " ;
IX, 874c : L'Athénien : droit de tuer l'auteur
d'une violence [disposition reprise par Paul le juriste (cf Digeste) et souhaitée par P.-J. Proudhon].
Lysis, 204b-206c : Hippothalès amoureux de Lysis [cité par
J.-J. Matignon] ;
207c : entre amis, tout est commun ;
211e : Socrate plein
d'ardeur amoureuse ; une espèce d'amoureux de camaraderie.
Ménon, 70bc : ton camarade Aristippe, ton amoureux ;
76b :
Ménon est beau et a encore des érastes.
Parménide, 127 : Zénon aurait été le paidika de Parménide
[cité par Athénée et par Diogène Laërce].
Phédon, Perseus ; traduction par Monique Dixsaut, collection GF ; Perseus,
64d ; " Est-ce que cela te paraît être le propre d'un homme qui est philosophe que de prendre au sérieux [...] les plaisirs charnels [ἀφροδισίων] " ;
73d : " ce qu'éprouvent les amants à la vue d'une lyre, d'un manteau, ou de n'importe quel objet utilisé habituellement par celui qu'ils aiment ; dès qu'ils perçoivent la lyre, aussitôt ils forment dans leur pensée l'idée du garçon à qui la lyre appartient [οὐκοῦν οἶσθα ὅτι οἱ ἐρασταί, ὅταν ἴδωσιν λύραν ἢ ἱμάτιον ἢ ἄλλο τι οἷς τὰ παιδικὰ αὐτῶν εἴωθε χρῆσθαι, πάσχουσι τοῦτο: ἔγνωσάν τε τὴν λύραν καὶ ἐν τῇ διανοίᾳ ἔλαβον τὸ εἶδος τοῦ παιδὸς οὗ ἦν ἡ λύρα] ".
Phèdre, texte grec sur Perseus, traduction de Luc Brisson en collection GF (Flammarion),
227c : " Lysias a composé un écrit qui porte sur la séduction d'un beau garçon, mais pas par un amoureux. Voilà bien où réside son ingéniosité: il soutient en effet qu'il vaut mieux accorder ses faveurs à celui qui n'aime pas plutôt qu'à celui qui aime.";
231a-232 : ceux qui sont amoureux se repentent, une fois leur désir apaisé ;
237b : conseil de céder au désir de celui qui n'est pas amoureux ;
238d : Socrate : Revenons au discours qui s'adresse au garçon ;
239a : un amant ne supporte pas volontiers, chez le garçon qu'il aime, supériorité ou égalité ;
239b : la divine philosophie, dont l'amant détourne forcément le garçon qu'il aime, de peur d'en être dédaigné ;
239cd
[cité par Michel Foucault] ;
240c : d'être du même âge porte aux mêmes plaisirs ;
244a : accorder ses faveurs à celui qui n'aime pas ;
249a : l'homme qui a aimé les jeunes gens pour les faire aspirer au savoir ;
251a : poursuivre un plaisir contre nature [cité par Plutarque] ;
255b : l'amant est pour l'éromène un ami divin [cité par Plutarque] ;
255b : le contact physique que favorise les gymnases ;
255c : le flot jaillissant que Zeus appela " désir " [ ἵμερον] quand il aimait Ganymède ;
278e : Phèdre : le bel Isocrate ;
279b : Socrate : " mon paidika
Isocrate ".
Philèbe, 45e :
Protagoras, I, 309ab : âge et beauté d'Alcibiade ; le charme de la
jeunesse est le plus grand lorsque la barbe commence à apparaître [cf Homère, Iliade, XXIV, 347].
IV, 315e : jeune adolescent, Agathon, paidika de Pausanias.
IV, 315e : jeune adolescent, Agathon, paidika de Pausanias.
République, traduction Georges Leroux 2002, collection GF,
II, 368a : il n'avait pas tort, l'éraste de Glaucon ;
III, 402d : l'homme formé à la musique sera épris d'hommes réunissant beauté morale de l'âme [τε τῇ ψυχῇ καλὰ ἤθη] et belle apparence ; il ne sera pas amoureux d'un homme dépourvu de cette consonance de qualités ;
III, 402e : Socrate à Glaucon : Tu as ou tu as eu de jeunes aimés [παιδικὰ] de ce genre et je t'approuve ;
III, 403b : il e faut pas laisser le plaisir fou avoir part aux aux rapports de l'éraste et des jeunes aimés [παιδικοῖς] qui s'aiment d'un amour correct [ὀρθῶς ἐρῶσί τε καὶ ἐρωμένοις;] ; tu établiras comme loi que l'amant embrasse le jeune aimé ; qu'on ce qui concerne le reste, on ne puisse présumer que quelque chose de plus important se soit passé [cité par Virey ; cf Banquet, 206bc] ;
V, 452cd : nudité au gymnase pratiquée d'abord en Crète, puis à Sparte [cité par Montesquieu] ;
V, 468bc : faire couronner par ses jeunes compagnons d'armes celui qui se sera distingué ; interdiction de refuser un baiser à un amoureux pendant les campagnes militaires [cité par Plutarque et par Montaigne, III, v, 896] ;
V, 474de : Cela ne convient guère à un homme érotique [ἀνδρὶ δ᾽ ἐρωτικῷ] d'oublier que tous les garçons qui sont dans l'éclat de leur jeunesse émeuvent l'homme érotique qui est attiré par eux ; idéalisation du physique de l'aimé ;
V, 475a : Glaucon : Si tu souhaites me prendre comme exemple pour parler des érotiques [τῶν ἐρωτικῶν] et de leurs agissements, j'y consens ;
VI, 485b : discussions antérieures sur les êtres érotiques [cf V, 474] ;
VI, 485c : celui qui, par sa nature, est plein de dispositions amoureuses chérit tout ce qui s’apparente aux garçons qui sont l'objet de ses amours ;
II, 368a : il n'avait pas tort, l'éraste de Glaucon ;
III, 402d : l'homme formé à la musique sera épris d'hommes réunissant beauté morale de l'âme [τε τῇ ψυχῇ καλὰ ἤθη] et belle apparence ; il ne sera pas amoureux d'un homme dépourvu de cette consonance de qualités ;
III, 402e : Socrate à Glaucon : Tu as ou tu as eu de jeunes aimés [παιδικὰ] de ce genre et je t'approuve ;
III, 403b : il e faut pas laisser le plaisir fou avoir part aux aux rapports de l'éraste et des jeunes aimés [παιδικοῖς] qui s'aiment d'un amour correct [ὀρθῶς ἐρῶσί τε καὶ ἐρωμένοις;] ; tu établiras comme loi que l'amant embrasse le jeune aimé ; qu'on ce qui concerne le reste, on ne puisse présumer que quelque chose de plus important se soit passé [cité par Virey ; cf Banquet, 206bc] ;
V, 452cd : nudité au gymnase pratiquée d'abord en Crète, puis à Sparte [cité par Montesquieu] ;
V, 468bc : faire couronner par ses jeunes compagnons d'armes celui qui se sera distingué ; interdiction de refuser un baiser à un amoureux pendant les campagnes militaires [cité par Plutarque et par Montaigne, III, v, 896] ;
V, 474de : Cela ne convient guère à un homme érotique [ἀνδρὶ δ᾽ ἐρωτικῷ] d'oublier que tous les garçons qui sont dans l'éclat de leur jeunesse émeuvent l'homme érotique qui est attiré par eux ; idéalisation du physique de l'aimé ;
V, 475a : Glaucon : Si tu souhaites me prendre comme exemple pour parler des érotiques [τῶν ἐρωτικῶν] et de leurs agissements, j'y consens ;
VI, 485b : discussions antérieures sur les êtres érotiques [cf V, 474] ;
VI, 485c : celui qui, par sa nature, est plein de dispositions amoureuses chérit tout ce qui s’apparente aux garçons qui sont l'objet de ses amours ;
VIII, 548b : [Lacédémone] dépenses extravagantes pour leurs femmes et la foule de ceux qu'ils choisiront ; prodigues des richesses des autres, qu'ils convoitent ;
IX, 571bd : en rêve, la partie bestiale de l'âme est capable de s'unir à qui que ce soit, être humain [ἀνθρώπων], dieu ou bête ;
IX, 574c : le vain amour de l'homme tyrannique pour un garçon en bel âge.
IX, 571bd : en rêve, la partie bestiale de l'âme est capable de s'unir à qui que ce soit, être humain [ἀνθρώπων], dieu ou bête ;
IX, 574c : le vain amour de l'homme tyrannique pour un garçon en bel âge.
Sophiste, 222e : les cadeaux, la technique érotique [ἐρωτικῆς τέχνης]
XÉNOPHON D'ATHÈNES (vers -430 / -355), historien et essayiste,
Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé, Loeb Classical Library, Oxford Classical Texts ; Flammarion, collection GF ; Remacle :
Agésilas, V : le roi de Sparte Agésilas était épris de Mégabate.
IV, i, 14 : garçons passés en fraude ;
IV, vi, 3 : Épisthénès s'amouracha d'un enfant ;
VII, iv, 7-11 : Épisthénès était pédéraste [relevé par Michel Foucault].
IV, vi, 3 : Épisthénès s'amouracha d'un enfant ;
VII, iv, 7-11 : Épisthénès était pédéraste [relevé par Michel Foucault].
Banquet cf Symposium
De la chasse : XII, 20 : lorsqu'un homme est vu par celui qu'il l'aime, il ne fait rien de mal.
Cyropédie : I, 4 : un Mède se fait embrasser deux fois par le beau Cyrus ; II, 2 : coutume des Grecs, mener avec soi un beau jeune homme ; VII, 5 : ceux qui ont femmes ou paidika sont peu sûrs.
Économique : XII, 13-14 : rien de plus attrayant que le soin des paidika.
Helléniques : IV,i, 39-40 ; viii, 39 ; V, iii, 20 : paidika d'Agésilas et d'Agésipolis ; iv, 25 : Archidamos épris de Cléonymos ; VI, iv, 37.
Hiéron : I, 29 : " Dans les amours masculines [παιδικοῖς ἀφροδισίοις], le tyran a aussi beaucoup moins de jouissances que dans les plaisirs qu'on goûte avec les femmes ; I, 31 : Simonide souriant : « Qui es-tu donc, Hiéron ? répliqua-t-il. Tu prétends qu'un tyran est insensible à l'amour des paidika [παιδικοῖς ἀφροδισίοις] : et d'où vient donc que tu aimes Daïloque, surnommé le très beau ? ; I, 33 : J'aime Daïloque sans doute pour certaines faveurs que la nature contraint l'homme à exiger de ceux qui sont beaux ; mais ce que je souhaite obtenir de lui, je désirerais vivement qu'il me l'accordât d'amitié et de lui-même : car de le lui ravir de force je ne m'en sens pas plus le désir que de me faire mal à moi-même. "
VII, 5-6 : Les complaisances d'amants insensibles n'ont point de charme pour les tyrans ;
XI, 11 : Le tyran aura à souffrir les sollicitations des beaux jeunes gens [καλοὺς οὐ πειρᾶν : cité par Montaigne, I, xlii, 264 ; le Hiéron, sans référence précise, est cité dans Revue socialiste, 1885, page 1082.]
XI, 11 : Le tyran aura à souffrir les sollicitations des beaux jeunes gens [καλοὺς οὐ πειρᾶν : cité par Montaigne, I, xlii, 264 ; le Hiéron, sans référence précise, est cité dans Revue socialiste, 1885, page 1082.]
Mémorables : I, ii, 29-30 : Critias était épris d'Euthydème et tentait de jouir de lui ; I, iii, 8-15 : Socrate et la puissance d'un baiser à un beau garçon [cité par Montaigne, III, v, 881] ; I, vi, 13 : différence entre le prostitué et le sage ; II, i [cf Prodicos de Céos] ;
II,vi, 22 : Socrate : tout charmés qu'ils sont par l'amour des beaux garçons, les hommes savent se maîtriser ; II,vi, 28 : Socrate : je m'entends à aimer ; II,vi, 33 : Critobule : apprends-moi à donner la chasse aux amis.
II,vi, 22 : Socrate : tout charmés qu'ils sont par l'amour des beaux garçons, les hommes savent se maîtriser ; II,vi, 28 : Socrate : je m'entends à aimer ; II,vi, 33 : Critobule : apprends-moi à donner la chasse aux amis.
République des Lacédémoniens : : II, 12 : Il me semble devoir aussi parler de l'amour des paidika, car cela aussi touche à l'éducation [Λεκτέον δέ μοι δοκεῖ εἶναι καὶ περὶ τῶν παιδικῶν ἐρώτων· ἔστι γάρ τι καὶ τοῦτο πρὸς παιδείαν. ; cité par Henri I. Marrou] ;
chez les Béotiens, les hommes et les garçons [pais] forment des couples qui vivent ensemble ; chez les Éléens, on achète par des présents les faveurs des garçons à la fleur de l'âge ;
II, 13-14 : Lycurge fit qu'à Lacédémone les érastes n'étaient pas moins retenus dans leurs amours pour les paidika que les pères à l'égard de leurs fils ; dans beaucoup d'États, des lois ne s'opposent point à ce désir pour des garçons [cité par William A. Percy].
Symposium [Banquet] :
I, 2 : Callias épris d'Autolycus [cité par La Mothe Le Vayer] ; 4 : il donne un banquet en l'honneur d'Autolycus et de son père ; 9 : beauté d'Autolycus ;
II, 3 : Socrate : " aucun homme ne se parfume pour un autre homme " ; 15 : beauté d'un jeune danseur ;
IV, 12 : Critobule : " j'ai plaisir à contempler Clinias " ; 15 : Critobule : " influence de la beauté sur ceux qui sont portés à l'éros " ; 27-28 : Socrate au contact de la peau de Critobule [cité par Montaigne, III, v, 892] ;
VIII, 1 : Ἔρως ; 2 : Socrate : " Charmide a eu beaucoup d'érastes ; Critobule sent déjà de l'amour pour d'autres " ; 10 : Socrate : " Callias paraît inspiré par l'Éros uranien " [cf Platon, Banquet] ; 15 : Socrate : " les jouissances physiques amènent le dégoût et on se lasse des paidika " ; 20 : Socrate : " celui qui fait violence ne montre que sa perversité, mais celui qui persuade corrompt l'âme " ; 21 : Socrate : " un garçon en commerce avec un homme ne partage pas comme la femme les jouissances de l'amour " ; 30 : Socrate : " c'est pour son âme que Zeus a transporté Ganymède dans l'Olympe " ; 31 : Socrate : " les meilleurs d'entre les demi-dieux ne sont point célébrés pour avoir partagé le même lit, mais parce que l'admiration qu'ils avaient l'un pour l'autre leur a fait accomplir des exploits " ; 32-34 : Socrate : " Pausanias éraste du poète Agathon ; soutient que l'armée la plus valeureuse serait une armée d'érastes et de paidika " [bande sacrée ? ; cf Platon, Symposium ; cité par Athénée, XIII] ; 36 : Socrate : " je pense que même l'homme qui jouit de la beauté de son éromène donnerait plutôt sa confiance à celui dont l'âme mérite l'amour " ; 37 : Socrate : " Callias doit être reconnaissant aux dieux de lui avoir inspiré de l'amour pour Autolycos " [cité par Edward Carpenter].
I, 2 : Callias épris d'Autolycus [cité par La Mothe Le Vayer] ; 4 : il donne un banquet en l'honneur d'Autolycus et de son père ; 9 : beauté d'Autolycus ;
II, 3 : Socrate : " aucun homme ne se parfume pour un autre homme " ; 15 : beauté d'un jeune danseur ;
IV, 12 : Critobule : " j'ai plaisir à contempler Clinias " ; 15 : Critobule : " influence de la beauté sur ceux qui sont portés à l'éros " ; 27-28 : Socrate au contact de la peau de Critobule [cité par Montaigne, III, v, 892] ;
VIII, 1 : Ἔρως ; 2 : Socrate : " Charmide a eu beaucoup d'érastes ; Critobule sent déjà de l'amour pour d'autres " ; 10 : Socrate : " Callias paraît inspiré par l'Éros uranien " [cf Platon, Banquet] ; 15 : Socrate : " les jouissances physiques amènent le dégoût et on se lasse des paidika " ; 20 : Socrate : " celui qui fait violence ne montre que sa perversité, mais celui qui persuade corrompt l'âme " ; 21 : Socrate : " un garçon en commerce avec un homme ne partage pas comme la femme les jouissances de l'amour " ; 30 : Socrate : " c'est pour son âme que Zeus a transporté Ganymède dans l'Olympe " ; 31 : Socrate : " les meilleurs d'entre les demi-dieux ne sont point célébrés pour avoir partagé le même lit, mais parce que l'admiration qu'ils avaient l'un pour l'autre leur a fait accomplir des exploits " ; 32-34 : Socrate : " Pausanias éraste du poète Agathon ; soutient que l'armée la plus valeureuse serait une armée d'érastes et de paidika " [bande sacrée ? ; cf Platon, Symposium ; cité par Athénée, XIII] ; 36 : Socrate : " je pense que même l'homme qui jouit de la beauté de son éromène donnerait plutôt sa confiance à celui dont l'âme mérite l'amour " ; 37 : Socrate : " Callias doit être reconnaissant aux dieux de lui avoir inspiré de l'amour pour Autolycos " [cité par Edward Carpenter].
ARISTOTE DE STAGIRE (-384/-322), logicien et philosophe grec,
Constitution
d'Athènes, Collection Budé, Loeb
Classical Library :
XVII,
1-2 : Pisistrate a-t-il été aimé par Solon ? ;
XVIII, 1 : Hipparque de
caractère enjoué, porté à l'érotique [cité par Héraclide] ; 2 :
Thettalos [jeune demi-frère d'Hipparque] épris d'Harmodios et déçu dans son
amour ; il traita Harmodios d'efféminé [malakon] ; 2-5 : meurtre
d'Hipparque, Harmodios et Aristogiton ;
LVIII, 1-2 : commémoration
d’Harmodios et Aristogiton.
Éthique à Eudème, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé, Loeb Classical Library, Oxford Classical Texts :
III, 1229a : une des sortes de courage, celui donné par éros ;
VII, 1236a : trois sortes d'amitié ; 1238b : dans l'érotique, la
proportion n'est pas la même pour l'un et l'autre relativement au désir. Eunice
a dit : " Un éromène, non un amant [éron], tiendra de tels
propos. "
Éthique à Nicomaque, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé, Loeb Classical Library, Oxford Classical Texts ; Flammarion, collection GF, traduction Richard Bodéüs :
III, 1118b : l'adolescent et l'homme à la fleur de l'âge désirent coucher, comme dit Homère [Illiade, XXIV, 129-130].
VII, 1148b : origine des amours masculines [aphrodision tois arresin] : par
nature dans certains cas, par habitude dans d'autres qui sont l'objet de
violences dès l'enfance [πρὸς δὲ τούτοις ἡ τῶν ἀφροδισίων τοῖς ἄρρεσιν: τοῖς μὲν γὰρ φύσει τοῖς δ᾽ ἐξ ἔθους συμβαίνουσιν, οἷον τοῖς ὑβριζομένοις ἐκ παίδων. ; cité par Montaigne, Essais, I, xxiii] ; hors des [1149a] limites du vice
[cité par Thomas d'Aquin] ; 7 : dans des cas de ce genre, il arrive que l'on
éprouve seulement ces désirs, sans se laisser vaincre par eux.
VIII
[L'amitié], 1156a : il y a trois sortes d'amitiés [τρία δὴ τὰ τῆς φιλίας εἴδη ; selon l'intérêt, le plaisir, la vertu ; cité par Voltaire] ; 1156b :
les jeunes sont enclins à l'érotique ; l'érotique est portée par la passion et motivée par le plaisir [καὶ ἐρωτικοὶ δ᾽ οἱ νέοι: κατὰ πάθος γὰρ καὶ δι᾽ ἡδονὴν τὸ πολὺ τῆς ἐρωτικῆς]
1157a : l'éraste et l'éromène
ne tirent pas leur plaisir de la même source ;
1158a : l'amour parfait a une apparence d'excès [ὑπερβολῇ].
IX, 1164a : les différends dans l'amitié amoureuse [ἐρωτικῇ, érotique].
Histoire
des animaux, Collection Budé, Loeb
Classical Library :
VII,
1, 581b : les jeunes gens deviennent de plus en plus débauchés si l'on ne
surveille pas leurs relations avec l'autre sexe ou avec les deux ;
IX, 8, 614a
: chez les perdrix, le mâle vaincu ne se laisse cocher que par son vainqueur ;
aussi chez les cailles et parfois chez les coqs ; dans les temples où ces
derniers sont donnés en offrande et gardés sans femelles, tous couvrent le
nouvel arrivant [cité par Athénée].
Politique, ou Les Politiques, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé, Loeb Classical Library, Oxford Classical Texts ; GF (traduction nouvelle par Pierre Pellegrin) ; texte grec sur Perseus :
II, iv, 2, 1262a : absurde, après avoir établi la communauté des enfants, de n'interdire aux amants que le coït et de ne pas interdire éros [ἐρᾶν] ; éros est à lui seul le comble de l'impudeur ; 3, 1262a : étrange aussi de n'interdire l'union charnelle [synousia] pour le seul motif qu'il en résulte une volupté trop forte et d'estimer sans importance que ce soit entre père et fils ; 6, 1262b : Aristophane dans son discours sur l'érotique [Symposium de Platon, 192e] : les amants, à cause de la violence de leur amour, aspirent à confondre leurs existences et à ne faire de deux êtres qu'un seul ; 10, 1262b : amours [ἔρωτας] encore plus inévitables avec les transferts d'enfants.
II, v, 19, 1264a : exercices du gymnase interdits aux esclaves chez les Crétois ; ix 7-8, 1269b : amour des mâles [arrenas synousian] en honneur chez les Celtes [cité par La Mothe Le Vayer] ; les peuples guerriers sont adonnés soit à l'amour masculin [arrenon homilian] soit à l'amour des femmes ;
II, ix, 7-8, 1269b : peuples Celtes et quelques autres où les relations homosexuelles entre hommes ont de toute évidence toujours été à l'honneur [cité par Richard Burton] ; les gens de guerre semblent bien portés soit sur l'amour des hommes [ἀρρένων ὁμιλίαν] soit sur celui des femmes. [cité par La Mothe Le Vayer].
II, ix, 7-8, 1269b : peuples Celtes et quelques autres où les relations homosexuelles entre hommes ont de toute évidence toujours été à l'honneur [cité par Richard Burton] ; les gens de guerre semblent bien portés soit sur l'amour des hommes [ἀρρένων ὁμιλίαν] soit sur celui des femmes. [cité par La Mothe Le Vayer].
II, x, 9, 1272a : rapports des hommes [ἄρρενας ποιήσας [25] ὁμιλίαν] entre eux légalisés par la loi crétoise pour limiter le nombre d'enfants [cité par La Mothe Le Vayer, par Naigeon et par K. O. Müller] ; est-ce mauvais ou non, cela sera examiné à une autre occasion ;
II, xii, 8-9, 1274a : le législateur thébain Philolaüs était l'éraste de Dioclès [cité par La Mothe Le Vayer].
V, iv, 1303b : constitution bouleversée à la suite d'une querelle de deux jeunes gens [δύο νεανίσκων] pour une rivalité érotique ; l'un étant loin, l'autre séduisit son aimé [ἐρώμενον]
V, iv, 1303b : constitution bouleversée à la suite d'une querelle de deux jeunes gens [δύο νεανίσκων] pour une rivalité érotique ; l'un étant loin, l'autre séduisit son aimé [ἐρώμενον]
V, x, 1311ab : Harmodios insulté ; Périandre tyran d'Ambracie avait demandé à son paidika s'il n'était pas gros de ses œuvres [cf Plutarque] ; le roi Amyntas le petit s'était vanté d'avoir outragé la jeunesse de Derdas ; 1311ab : révolte de Crataios contre Archélaos : il avait mal supporté leurs rapports intimes ; 1311b : Archéalos avait défloré Hellanocrate de Larissa et ne tenait pas la promesse qu'il lui avait faite ;
V, xi, 1314b : le tyran doit paraître ne se livrer à aucun excès sur aucun de ses sujets, jeune garçon ou jeune fille ; 1315a : le tyran doit se garder d’avoir des relations sexuelles avec des adolescents ; quand à ses relations érotiques avec des adolescents, par amour et non par licence.
V, xi, 1314b : le tyran doit paraître ne se livrer à aucun excès sur aucun de ses sujets, jeune garçon ou jeune fille ; 1315a : le tyran doit se garder d’avoir des relations sexuelles avec des adolescents ; quand à ses relations érotiques avec des adolescents, par amour et non par licence.
VII, xii, 1331ab : que des magistrats déterminés passent leur temps avec les jeunes gens, et les adultes avec d'autres magistrats, car être sous le regard des magistrats, c'est ce qui produit la véritable pudeur.
Premiers analytiques, Loeb Classical Library, Oxford Classical Texts, Vrin 1966 :
II,
xxii, 68ab : l'amant préfère que l'aimé soit disposé à lui céder sans le faire,
plutôt qu’il ne lui cède sans en avoir envie ; éros vise la philia
plutôt que l'union charnelle [définition de l'amour citée par le psychanalyste français Jacques Lacan].
ZÉNON DE CITIUM (vers -335/vers -264), philosophe stoïcien d'expression grecque,
cf Athénée, Diogène Laërce et Sextus Empiricus (ci-dessous).
pseudo-ARISTOTE
1 (-Ier /Ier siècles)
Du
Monde,
V,
396b : le mâle se rapproche de la femelle, ce que ne font pas les êtres de même
sexe.
SEXTUS EMPIRICUS (IIe/IIIe siècles), philosophe sceptique grec,
Contre les moralistes [Adversus Mathematicos, XI], BT, LCL ; trad. 1948 : 190 : Zénon de Citium : paidika ou non-paidka, mâle ou femelle, ne pas choisir, ni se conduire différemment envers eux ; " tu as enfilé ton éromène ? tu lui as demandé et il n'a pas voulu ? ".
Contre les savants [Adversus Mathematicos, IX-X], BT, LCL ; trad. 1948 : I, 187 : " Éros est une passion psychique " [cf Dr A. Moll, " Pour comprendre la pulsion homosexuelle, il faut considérer la pulsion sexuelle [...] comme une fonction psychique. " La Sensation sexuelle contraire, VIII, 1891 ; idée présente chez Freud].
Esquisses Pyrrhoniennes, BT, LCL ; trad. 1948 ; PE :
I, xiv, 152 : nous opposons l'éthos au nomos quand nous disons que l'amour masculin [arrénomixia chresthai] est dans les mœurs des Perses, et interdit par la loi chez les Romains [cité par Voltaire ; interdiction du stupre avec un homme libre, selon C. A. Williams] ; 159 : nous opposons le nomos au mythique : les poètes nous montrent les dieux se livrant à l'adultère et à l'amour masculin, alors qu'une loi les interdit chez nous.
III, xxiv, 199 : amour masculin [arrénomixias] honteux ou plutôt illicite [paranomon] chez nous ; on dit que cela n'est pas honteux chez les Germains, mais dans les mœurs admises [cité par La Mothe Le Vayer] ; cela ne passait point autrefois pour honteux chez les Thébains ; on dit que Mériones le Crétois était ainsi appelé par allusion aux mœurs crétoises ; quelques uns mentionnent l'ardente philia d'Achille pour Patrocle [cf Homère et Xénophon] ; comment s'en étonner quand les Cyniques, de même que les disciples de Zénon [de Citium] , Cléanthe et Chrysippe, déclarent que cette pratique n'a pas d'importance [cité par Naigeon] ; xxv, 245 : précepte de Zénon [de Citium] : ne pas choisir avec qui on couche, paidika ou non-paidika, mâle ou femelle.
pseudo-ARISTOTE
2 (Ve/VIe siècles)
Problèmes, Collection Budé, Loeb Classical Library :
IV,
26 : [esquisse d'une théorie de l'inversion sexuelle ; explication
anatomo-pathologique du plaisir anal ; cité par M. Le Maistre en 1490].
X,
52 : même tels hommes nous semblent beaux quand nous ne regardons qu'à notre
union avec eux.
* * * * *
La lecture des CCLV et quelques auteurs et
textes que j'ai recensés dans Ces petits Grecs ... permet de constater que l'Antiquité n'opposait
pas simplement l'actif au passif – opposition qui n'a d'ailleurs pas disparu
aujourd'hui ; chez Platon,
Martial et Ptolémée notamment, on relève des distinctions suivant l'âge de
l'aimé (enfant, adolescent, adulte). La notion d'homosexualité masculine – ou
amour et désirs masculins pour le même sexe – était acquise, et il existait de
nombreux termes ou expressions pour l'exprimer, et l'opposer à l'amour des
femmes (hétérosexualité masculine) ; de nombreux auteurs parlent d’amour,
ce qui est bien plus élégant que l’expression actuelle de " pratiques
sexuelles ", soit dit en passant :
En
grec :
amours masculines (Agathias)
ce
caractère (Aristophane)
éros, érotique, amour des mâles, amour masculin/amour des femmes (Aristote)
union masculine, amours de garçons/liaisons féminines, sorte d'amour, philomeire/philogyne, gynécomanie/paidomanie (Athénée)
éros, érotique, amour des mâles, amour masculin/amour des femmes (Aristote)
union masculine, amours de garçons/liaisons féminines, sorte d'amour, philomeire/philogyne, gynécomanie/paidomanie (Athénée)
philopaide (Callimaque)
union avec la femme/union avec un homme (Constitutions apostoliques)
commerce des mâles (Diodore de Sicile)
érotique, cinédologue,
philopaide (Diogène Laërce)
autre éros ; ambidextre (Euripide)
union naturelle/union de mâle à mâle (Josèphe Flavius)
amour masculin (Justin)
amour des femmes/amour des mâles, hétérochrotas (pseudo-Lucien)
gynécomanie, Cypris/Éros,
désir pour les mâles (Méléagre)
pandémos/ourania
(Platon)
éros, genre d'amour, amour
légitime/amour des garçons, gynécomanie/paidomanie, porté à l’érotique
(Plutarque)
ceux qui aiment les paidika/ceux qui aiment les femmes et les
jeunes filles (Plutarque)
passion pour les femmes/union masculine (Ptolémée)
amour masculin (Sextus Empiricus)
philopaide (Straton de
Sardes)
philopaide (Théocrite)
pédéraste, porté à l'éros
(Xénophon d'Athènes)
En
latin :
amour pour les mâles (Achille Tatius)
virosus, porté sur les mecs (Aullu-Gelle)
fils appartenant aux genres féminin et neutre ; vice bi-masculin (Ausone)
deux formes d'amour (Célius Aurélien)
fils appartenant aux genres féminin et neutre ; vice bi-masculin (Ausone)
deux formes d'amour (Célius Aurélien)
amour d'amitié [amor amiticiae] (Cicéron)
paidérastie (Lucilius)
vice sodomitique ( rapports
sexuels avec le sexe non complémentaire [non debitum], par exemple homme
avec homme ou femme avec femme) (Thomas d’Aquin)
La
distinction suivant le sexe de l'objet aimé était non seulement faite par les
Anciens, mais encore discutée dans des dialogues. Le dialogue est le genre à la
fois rationaliste et démocratique par excellence.
Prodicos
de Céos (-Ve siècle) : dialogue entre Vertu et Dépravation ; recours à des
artifices en faisant jouer aux hommes le rôle des femmes ; jeunes garçons dont
l'amour te donnera la plus grande joie (cf Xénophon d'Athènes).
Platon,
Symposium.
Xénophon,
Symposium.
Plutarque,
Sur l'Amour.
pseudo-Lucien
: Chariclès contre Kallicratidas ; l'amour masculin relève d'un esprit philosophique.
Les
Anciens discutaient aussi de l'homosexualité des animaux, discussion reprise par André Gide dans Corydon - Quatre dialogues socratiques, entre autres.
Voir également : Plutarque et Athénée
Auteurs licencieux grecs et latins
Martial et Juvénal
Les animaux aussi ?
1 commentaire:
En vérité il y a bien un présocratique qui a parlé de l'homosexualité : c'est Parménide au fragment XII qui attribue au daimôn le mélange (coït sexuel) d'un mâle avec une femelle puis à l'opposé du mâle "avec UN (et non pas une !) plus féminin que lui" : Αἱ γὰρ στεινότεραι πλῆντο πυρὸς ἀκρήτοιο,
αἱ δ' ἐπὶ ταῖς νυκτός, μετὰ δὲ φλογὸς ἵεται αἶσα· ἐν δὲ μέσῳ τούτων δαίμων ἣ πάντα κυϐερνᾷ· πάντα γὰρ στυγεροῖο τόκου καὶ μίξιος ἄρχει πέμπουσ' ἄρσενι θῆλυ μιγῆν τό τ' ἐναντίον αὖτις ἄρσεν θηλυτέρῳ.
Patrick Négrier qui a toujours plaisir à vous lire (je cite votre Vocabulaire dans mon prochain ouvrage). patrick.negrier@sfr.fr
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