samedi 27 mars 2021

DICTIONNAIRE NIETZSCHE 2017

Collection Bouquins chez Robert Laffont (32 €) paru en mars 2017 ; ouvrage dirigé par Dorian Astor. Environ 400 entrées classées alphabétiquement, 992 pages.




Face à un ouvrage d'une telle ambition, la première réaction est forcément positive ; ce n'est que progressivement que l'on en décèle les failles. Loin d'avoir un instrument qui nous présente et explique Nietzsche (ce qu'on attendrait d'un Dictionnaire), nous sommes confrontés à un Bouquin comportant, à côté d'articles pédagogiques ou documentés, des exercices de style assez hermétiques, dont un exemple typique à gauche
(de plus, l'Essai d'autocritique y est signalé comme un écrit de 1886, sans indication de ce qu'il s'agit d'un ajout à La Naissance de la tragédie de 1872).


 Forme
La typographie par colonnes est pénible à lire, surtout quand il y a dans le texte abondance de courtes citations, et de références (abrégées mais parfois longues : VMSEM, UIVH, PETG). De même la rubrique " Bibl. " sans retour à l'alinéa. Mais au moins y a-t-il un titre courant en haut des pages, ce qui manque au Dictionnaire Nietzsche de Cécile Denat et Patrick Wotling (Paris : Ellipes, 2013).

Les références des Fragments posthumes sont parfois incomplètes, par exemple col. 349b : M I 1, mais sans le complément 18 (de 18[1] à 18[62]) ou parfois absentes.

Une erreur parmi d'autres : c. 435a : c'est Généalogie de la morale III, § 8, et non II.

On peut regretter qu'ils n'y ait pas au moins quelques photos, que l'on trouvera sur la notice Nietzsche du wikipedia allemand.


Fond
Peu d'entrées s'adressent véritablement aux débutants. C'est un Dictionnaire qui n'explique pas vraiment Nietzsche de façon abordable, par exemple en insistant sur sa conception de l'histoire de la philosophie, mais requiert lui-même souvent des explications, voire un Dictionnaire du Dictionnaire Nietzsche... Comme l'écrivit un critique du Monde, lui même philosophe,
" Ce dictionnaire veut tout : exposer les points de départ, aider à lire, expliquer les conflits d’interprétations, s’adresser aux débutants, aux amateurs éclairés, aux spécialistes… Il s’applique à traiter des concepts de Nietzsche, des auteurs qu’il interprète, des amis qu’il fréquente tout autant que des manières dont on l’a compris ou non. Voilà qui fait beaucoup. Le résultat est utile, évidemment. Passionnant parfois, inégal toujours. " Roger-Pol Droit, lemonde.fr, 23 mars 17.
Critique de Frédéric Pagès dans le Canard enchaîné :



Le souci pédagogique est davantage présent dans le plus sommaire Dictionnaire Nietzsche des philosophes Cécile Dénat et Patrick Wotling (Paris : Ellipses, février 2013), ainsi que dans les entrées dues à ces deux auteurs du DN 2017 ; en voici la liste :

Cécile Dénat : altruisme, aristocratique, atomisme, Considérations inactuelles I - David Strauss, Considérations inactuelles II - De l'utilité... de l'histoire..., Considérations inactuelles III - Schopenhauer, éducation, Grecs, Héraclite, histoire-historicisme-historiens, nature, pitié, Platon, scepticisme, Socrate, Sur l'avenir de nos établissements d'enseignement, Thucydide.

Patrick Wotling : bouddhisme, culpabilité, culture, devenir, élevage, éternel retour, généalogie, hiérarchie, inactuel, nihilisme, pulsion, surhumain, type-typologie, un-unité, valeur, volonté de puissance.

Entrées du Dictionnaire Nietzsche de 2013

Affect, affect du commandement, Altruisme, Amor fati, Apollinien, Apparence (Schein), Aristocratique, noble (vornehm), Art (Kunst)
Bon Européen, Europe
Cause, causalité (Ursache, Ursächlichkeit), Chose (Ding), Civilisation, Concept (Begriff), Connaissance (Erkenntnis), Corps (Leib), Culture
Dionysiaque
Égoïsme (Selbstsucht, Egoismus), Élevage/dressage (Züchtung/Zähmung), Esprit libre (freier Geist), Éternel retour (ewige Wiederkehr), Être (Sein), Explication, expliquer (Erklärung, erklären)
Force (Kraft)
Gai savoir (fröhliche Wissenschaft, gaya scienza, gai saber), gaieté d’esprit (Heiterkeit), Généalogie
Hérédité (Vererbung), Hiérarchie (Rangordnung), Histoire, histoire naturelle (Geschichte, Historie ; Naturgeschichte)
Inconditionné, absolu (unbedingt, absolut), Instinct, pulsion (Trieb), Interprétation (Auslegung, Interpretation)
Législateur, législation (Gesetzgeber, Gesetzgebung)
Matière (Materie, Stoff), Morale
Nihilisme
Pathos, affect, sentiment de la distance Gefühl der Distanz), Philologie, Philosophe, Pitié, compassion (Mitleid), Plaisir/déplaisir, souffrance (Lust/Unlust, Leiden)
Renversement de toutes les valeurs (Umwerthung aller Werthe), Ressentiment
Sens historique (historischer Sinn), Soulèvement d’esclaves (Sklavenaufstand), Spiritualisation (Vergeistigung), Surhumain (Übermensch)
Type, typologie (Typus, Typenlehre)
Valeur, évaluation (Werth, Werthschätzung), Vérité (Wahrheit), Vie (Leben), Volonté (Wille), Volonté de puissance (Wille zur Macht)

* * * * *

" Les revues ", La Société nouvelle..., octobre 1909.


Remarques diverses :

Les renvois de concepts à des entrées sont vraiment faits pour des débiles : chasteté renvoyée à sexualité, Messine à Idylles de Messine, etc.


L'entrée " Épicure " (Keith Ansell-Pearson) n'indique pas que c'est très tôt, lors de ses travaux sur Diogène Laërce (à partir de 1867), que Nietzsche découvrit les Lettres et Maximes capitales d'Épicure.

Dans l'entrée " Athéisme " : l'insensé est attribué à saint Anselme par Philippe Choulet ; or c'est déjà dans l'Ancien Testament (Psaumes, XIV, 1).

Dans l'entrée " Femme ", Éric Blondel traduit : " On ouvre un livre écrit par une femme et on soupire : 'Encore une cuisinière ratée !' ".

Plus précisément :
« On ouvre un livre de femme : — et bientôt on soupire "encore une cuisinière égarée !" » Fragments posthumes, 1885, 41[5] [August–September 1885 : " Man schlägt ein weibliches Buch auf: — und bald seufzt man „wieder eine verunglückte Köchin ! “ "]. Le bientôt (Bald) a son importance car il signifie un temps de lecture, excluant un rejet a priori, par préjugé misogyne.

L'entrée " Gide " (Jean-Louis Backès) ignore le recours de cet auteur à Nietzsche pour Corydon... Cas particulier de l'incompréhensible "oubli" du thème de l'homosexualité (voir plus loin " Knabenliebe ").

Dans l'entrée " Fragments posthumes " :

" traces de nombreuses lectures, en particulier françaises (de [Victor] Brochard à Gebhart, de Lagarde à Brunetière et à Féré). "

On trouve dans Les Sceptiques grecs de Brochard ces traces de sa lecture de Nietzsche :

Page 48

Page 87

Page 254
Page 260 : " L'ordre [des tropes] adopté par Diogène, d'après un sceptique plus récent, Saturninus ou Théodosius (1), est, à certains égards plus satisfaisant. "
1. Ce serait certainement Théodosius, si on adoptait la correction de Nietzsche indiquée ci-dessus, p. 254 "

Page 318 

Page 327 : Saturninus, contemporain de Diogène Laërce
Page 327


D'où, dans Ecce Homo, 1908 [1888],  [2] " Pourquoi je suis si avisé ", § 3 :
« Une remarquable étude de Victor Brochard [1848-1907], Les Sceptiques grecs [Paris, 1887], qui, entre autres, exploite intelligemment mes Laertiana. [...]  »
Sur Diogène Laërce, voir aussi plus loin ce que j'en dis.


L'entrée " Hésiode " (Jean-Louis Backès) ne fait pas mention des cours donnés par Nietzsche sur Les Travaux et les Jours d'Hésiode en hiver 1869 à Bâle. Ni de la fameuse note sur la hiérarchie des esprits (note qui fait défaut à l'actuelle correction politique qui donne dans l'égalitarisme radical...) selon les " trois possibilités hésiodiques ", typologie relevée, après bien d'autres, par Nietzsche (drei Hesiodischen Möglichkeiten, Fragments posthumes, 1871-1872). Cf ma page

Fac simile :
Les Travaux et les jours, vers 293-297.

Traduction de Nietzsche :
Der ist fürwahr der rechte Mann
Der selber sich berathen kann.
Auch der soll unser Lob empfahn,
Der zwar sich nicht berathen kann,
Doch gerne guten Rat nimmt an.
Doch wer sich nicht berathen kann,
Auch fremden Rath nicht gern nimmt an,
O weh! Das ist ein schlechter Mann!
Verloren hat er und verthan!


Voir Fragments posthumes, P I 16b 14[11], printemps 1871 - début 1872 ; et Mp XII 2,  18[3] et 18[4], fin 1871 - printemps 1872).


Dans l'entrée " Leibniz ", col. 536a,
" un philosophe marié est une farce " ; cela traduit
Ein verheiratheter Philosoph gehört in die Komödie, das ist mein Satz
soit plutôt : " Un philosophe marié relève de la comédie, c'est ma thèse ".

L'entrée " Schopenhauer " présente cet auteur comme la seule source d'information de Nietzsche en matière d'histoire de la philosophie, oubliant sa rencontre précoce avec les Vies et doctrines... de Diogène Laërce... ; d'où l'absence scandaleuse d'une entrée consacrée au grand Diogène Laërce. Par ailleurs, qualifier la philosophie du sinistre Hegel de " monument de la pensée " relève de la seule et fort lourde subjectivité d'Éric Blondel.


UN BIAIS IDÉOLOGIQUE.

Je me demande bien ce qui permet à Juliette Chiche (" Croyance ") de conclure que selon Nietzsche, " l'incroyance est une croyance (GS, § 347) ", cc.199b-200a. Faudrait-il nuancer l'athéisme de Nietzsche ?


L'entrée " Islam " (502b-503b) ne prend pas en compte ces trois passages qui prouvent que Nietzsche n'était pas béat devant cette religion :
" Le mahométisme a à son tour appris du Christ : l'utilisation de l'au-delà comme instrument de punition. " (Fragments posthumes W II 5, printemps 1888, 14[204]) 
« Quel est tout ce que, plus tard, Mahomet prit au christianisme ? L'invention de Paul, son moyen de la tyrannie des prêtres, de la formation de troupeaux : la croyance en l'immortalité — cela s'appelle la doctrine du " Jugement ". » (Antéchrist § 42) 
« Le " saint mensonge " est commun à Confucius, aux lois de Manou, à Mahomet, à l'Église chrétienne – : il ne manque pas chez Platon. " la vérité est là " : partout où l'on entend ça, cela signifie que le prêtre ment ... » (Antéchrist § 55)

Knabenliebe 

Les entrées "Amour" et "Sexualité" passent complètement sous silence les réflexions de Nietzsche sur l'amour grec (amour des garçons), ce qui n'est pas sans rapport avec l'absence d'une entrée "Diogène Laërce", auteur fort bavard sur la question dans sa mise en relation des vies et des doctrines.

Précautions et avertissements, peut-être compréhensibles pour une émission télévisée en prime time, surprennent chez des spécialistes, tels l'helléniste normalien Robert Flacelière (1904-1982) se préparant ainsi, en 1960,  à traiter de la pédérastie grecque :
« Si déplaisant que soit le sujet, il est impossible de le passer sous silence. » (L'amour en Grèce, Paris : Hachette, 1960). Avant lui, Pierre-Henri Larcher, annotateur d'Hérodote, écrivant en 1786 : « En voilà assez, et peut-être beaucoup trop, sur cette matière ».
Mais rien d'impossible dans ce Dictionnaire... Nietzsche utilisait notamment les termes Eros (27 occurrences selon la fonction search de nietzschesource.org/#eKGWB), Knabenliebe (3 occurrences)  et Päderast* (12) ; on trouvera mes notes de lecture sur ses réflexions sur ma page

https://laconnaissanceouverteetsesennemis.blogspot.fr/2009/11/knabenliebe-petrone-dans-les-oeuvres-de.html

Dorian Astor eut la gentillesse de me dire : " Il eût été dommage de faire le travail deux fois "...

Entrées dues au germaniste qui dirigea l'ouvrage : Dorian Astor :
Andreas-Salomé, Bülow, Byron, Deussen, Föster, Fritsch, Fuchs, Gersdorff, Heine, Hölderlin, Köselitz [Gast], Lipiner, Liszt, Mushacke, Naumburg, Nietzsche-Carl, Röcken, Romundt, Salis, Schiller, Sils-Maria, Stein, Tribschen, Turin, Wagner-Cosima, Wagner-Richard.

De Philippe Choulet, professeur honoraire :
Allemand, antisémitisme, athéisme, barbarie, classicisme, conscience morale, corps, créateur-création, critique, dette, disciple, droit, État, être, folie, Gai Savoir, génie, guerre, hasard, héros-héroïsme, idéal-idéalisme, illusion, immoraliste, inconscient, incorporation, individu, innocence, Jésus, jeu, judaïsme, législateur, Lumières, Machiavel, martyr-martyre, matérialisme, mémoire et oubli, mensonge, Moïse, monde, Napoléon, nécessité, négation, raison, santé et maladie, science, socialisme, soi, système, Terre, travail, tyran-tyrannie, Vérité et mensonge au sens extra-moral.

De Fabrice de Salies, spécialiste en métaphysiques et ontologies modernes et contemporaines :
Alimentation, Bataille, Bergson, Bismarck, Blanchot, climat, Frédéric II (Hohenzollern) de Prusse, Hegel, Heidegger, Heinze, hindouisme, islam, journalisme, Lagarde, Leibniz, mode, Montaigne, nazisme, Paul de Tarse, peuple, Podach, réaction-réactionnaire, Rome-romain, sacrifice, saint-sainteté, Scheler, Schlechta, Strauss, Strinberg.

D'Éric Blondel, professeur émérite :
L'Antéchrist, Beethoven, Circé, Crépuscule des Idoles, cynisme, Ecce Homo, femme, Fink, Granier, Kaufmann, Luther, Mann, mariage, moralistes français, Mozart, musique, prêtre, psychanalyse, religion, Schopenhauer, sexualité, structuralisme.

De Jean-Louis Backès, professeur émérite :
Archiloque, Aristophane, autobiographies, chaos, Dostoïevski, Ermanaric, Gide, Hésiode, Homère, Œdipe, Pindare, Théognis, 

D'Emmanuel Salanskis, auteur d'un livre sur Nietzsche :
Animal, aryen, fort et faible, Galton, grande politique, Haeckel, hérédité, Roux, sélection, souffrance.

De Juliette Chiche, qui enseigne la philosophie au lycée :
Amitié, amor fati, amour, croyance, dégoût, masque, mépris, pudeur, ressentiment, solitude, vengeance.

De Maria Cristina Fornari, co-éditrice de la Nietzsches persönliche Bibliothek :
Anglais, bibliothèque de Nietzsche, correspondance, darwinisme, démocratie, édition - histoire éditoriale, fragments posthumes, Hobbes, Hume, Mill, positivisme, Spencer, troupeau, utilitarisme.

De Guillaume Métayer, traducteur des poèmes de Nietzsche et de Sandor Petöfi :
Danse, esprit libre, Galiani, Halévy, Idylles de Messine, Lukàcs, Petöfi, poésie, Voltaire.


J'aurais aimé trouver ces entrées :

Antiquité (Alterthum) : 230 occurrences.

Aristote : 154 occurrences pourtant ; mais il y a une entrée sur le roi goth Ermanaric (3 occurrences)...

Conviction (Überzeugung) : 105 occurrences)

Passages les plus notables :
Humain, trop humain, IX " L'homme seul avec lui-même ", § 483 Ennemis de la vérité. Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges. [Feinde der Wahrheit. — Ueberzeugungen sind gefährlichere Feinde der Wahrheit, als Lügen.]
§ 629 De la conviction et de la justice. : on croit au fond que personne ne modifie ses opinions tant qu’elles lui sont profitables, ou du moins qu’elles ne lui font pas tort. Mais s’il en est ainsi, c’est mauvais signe pour la valeur intellectuelle de toutes les convictions.
§ 630 : Conviction = croyance d’être, sur un point quelconque de la connaissance, en possession de la vérité absolue.
L’homme à convictions n’est pas l’homme de la pensée scientifique.
Ce n’est pas la lutte des opinions qui a mis tant de violence dans l’histoire, mais la lutte des croyances dans les opinions [der Kampf des Glaubens an die Meinungen], c'est-à-dire des convictions.
§ 637 : Des passions émanent les opinions ; la paresse d’esprit les fige en convictions.

Le concept de conviction est  cependant abordé par Paolo d'Iorio à l'entrée " Humain, trop humain I et II ", cc. 470b-471b.


Diogène Laërce (47 occurrences, plus 63 pour Épicure via DL) l'absence de cette entrée est un défaut majeur de ce Dictionnaire, le signe d'un manque de probité :

(Voir aussi plus haut le paragraphe consacré à l'entrée " Fragments posthumes ")

L'aperçu remarquable de l'histoire de la philosophie grecque qu'offrent les Vies de Diogène Laërce s'accorde bien avec le goût de Nietzsche pour les vues d'ensemble et les évolutions sur de longues périodes, sans parler de son insistance à lier, après son cher Montaigne, vie et philosophie, liaison qui est pour lui une forme de probité. Selon Nietzsche,
" Il est en fait le portier de nuit de l'histoire de la philosophie grecque : personne ne peut entrer sans que Diogène lui ait donné la clé. " ('Laertius Diogenes und seine Quellen', BAW [Historisch-Kritische Gesammtsausgabe, edited by Hans Joachim Mette and Karl Schlechta, 9 vols. (Munich : C.H. Beck'sche Verlagsbuchhandlung, 1934-1940)] V, page 126 (Winter 1868/9) ; référence empruntée à Jonathan Barnes, 1986).
Esquisse de ce que pourrait contenir une telle entrée :
* De Fontibus Diogenis Laertii (Sur les sources de Diogène Laërce) ; partie I: Rheinisches Museum 23, automne 1868, pages 632-653 ; partie II : RhM 24, mars 1869, pages 181-228 ; soit 78 pages.
* " [Hermann] Usener et moi envisageons un corpus sur l'histoire de la philosophie dans lequel je traiterai de [Diogène] Laërce et lui de Stobée, pseudo-Plutarque, etc. "
[Usener nämlich und ich beabsichtigen ein philosophie-historisches corpus, an dem ich mit Laertius, er mit Stobaeus, Pseudoplutarch usw. participire.]
Lettre à Erwin Rohde, Bâle, 16 juin 1869.
* Analecta Laertiana , RhM 25, mars 1870, pp. 217-231 ; soit 14 pages.
* Projet de thèse (mai 1870) abandonné : Beitrage zur Quellenkunde und Kritik des Laertius Diogenes (Contribution à  l'étude et la critique des sources de Diogène Laërce)
Il semble n'exister aucune traduction anglaise ou française de ces 92 pages.
Jonathan Barnes, " Nietzsche and Diogenes Laertius [I-XII] ", Nietzsche-Studien, volume 15, n° 1, 1986, pages 16-40. Article cité par Marie-Odile Goulet-Cazé dans l'Introduction générale de Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres, Paris : LGF, 1999, collection Pochothèque.

On peut imaginer la surprise de Nietzsche découvrant dans les Essais l'importance du même Diogène Laërce pour Montaigne !!


Friedrich Nietzsche, Les Philosophes préplatoniciens.

Edition critique établie d'après les manuscrits et présentée par Paolo D'Iorio et Francesco Frontorotta, traduction par N. Ferrans, Paris : Éditions de l'Éclat, 1994.

Chronologia philosophorum, Par Francesco Fronterotta.

3. Valeur historique des sources.
3.3. Diogène Laërce

" Les études achevées et publiées par Nietzsche sur les sources de Diogène Laërce sont au nombre de trois :

La première, écrite sur les encouragements de [Friedrich W.] Ritschl à l'occasion d'un prix universitaire à Leipzig, fut rédigée très rapidement entre la fin de l'année 1866 et l'été 1867, puis publiée dans [...] les Analecta et les Beiträge, qui peuvent être considérés comme une série d'appendices au premier écrit, furent publiées en 1870. (note 10 renvoyant à J. Barnes, 1986).
Dans le De fontibus, Nietzsche mène une recherche soignée sur les sources de Diogène Laërce et sur les modalités selon lesquelles il s'inspire de ses modèles et les utilise, et par conséquent sur la nature de l'œuvre de Diogène Laërce dans son ensemble. Il conclut que l'auteur devait s'être servi, dans son travail, surtout de deux sources qui se détachent des autres par la quantité de citations qui en sont tirées : Dioclès de Magnésie, qui a vécu au Ier siècle avant J.C. ou à la fin du Ier Siècle après J.C., auteur de quelques Vies de philosophes (cité environ 29 fois) et Favorinus d'Arles, qui a vécu au IIe siècle après J.C. et auteur d'une Histoire variée et des Mémorables (cité environ 50 fois).
Mais très tôt, Nietzsche parvient à la conclusion que, des deux sources, Dioclès a la plus grande importance, au point qu'il affirme que " Laetius est Dioclis épitomé " (page 131, 7). C'est-à-dire que l'écrit de Diogène Laërce ne serait rien d'autre qu'un résumé des Vies des philosophes de Dioclès. Cette conclusion s'appuie sur plusieurs arguments.
En premier lieu, l'intégralité de la vie de Démocrite présentée par Diogène Laërce (IX, 34-39), à l'exception des cinq premières lignes, dépendrait exclusivement de Dioclès et c'est encore Dioclès qui serait la source principale des informations sur les Stoïciens au livre VII des Vies de Diogène Laërce et su l'épicurisme au livre X. En second lieu, dans la majeure partie des cas, l'utilisation des sources par Diogène Laërce correspondrait à celle de Dioclès, vis-à-vis de ses propres sources, comme dans le cas de Démétrus de Magnésie et de ses Homonymes, que, selon Nietzsche, Diogène Laërce ne connaissait qu'à travers la médiation de Dioclès. Enfin, la préface des Vies de Diogène Laërce serait tirée directement et intégralement de Dioclès.
En substance, Nietzsche pensait que Diogène Laërce était un poète, et qu'il se serait servi des Vies de Dioclès pour transmettre une sélection de ses épigrammes à la postérité. Il n'est pas possible, ici, de développer entièrement l'argumentation de Nietzsche ni de tenter d'en faire un contrôle exhaustif. On peut néanmoins proposer quelques observations générales.
En réalité, bien que Nietzsche s'efforce de démontrer le contraire, Dioclès semble bien n'être qu'une des sources des Vies de Diogène Laërce. En effet, à l'exception des renseignements sur les Stoïciens du livre VII, 48-83, aucun autre témoignage ne peut lui être attribué avec certitude ; par ailleurs, même la tentative pour reconstituer le rapport entre Dioclès et ses sources (afin de démontrer que les Vies de Laërce ne recourent à d'autres sources qu'à travers Dioclès, source principale), semble absolument sans espoir et aucun des arguments de Nietzsche n'est probant (en particulier, il n'y a aucune raison pour soutenir que les Vies de Diogène Laëce ne connaissaient Démétrius de Magnésie qu'à travers la médiation de Dioclès) ; enfin, même si l'on retenait l'hypothèse interprétative de Nietzsche dans son ensemble, seulement un peu plus de la moitié des Vies de Diogène Laërce pourrait être estimée dépendante de Dioclès.

4. L'analyse philologique des sources
Alors que dans les études sur Diogène Laërce, Sotion et Apollodore sont considérés par Nietzsche comme deux sources parmi d'autres, sans que leur soit donné un relief particulier, dans les Leçons sur les philosophes préplatoniciens et dans les Diadoché des philosophes, la position de Sotion et d'Apollodore devient au contraire emblématique.
[...]
De cette chronologie, Nietzsche se sert à des fins philosophiques et interprétatives bien précises. C'est seulement à condition de supposer un apprentissage de Parménide auprès d'Anaximandre qu'on peut, à son avis, expliquer l'ambivalence du poème parménidien et l'incompatibilité entre ses deux parties : l'une inaugurant la philosophie de l'être et du non-être, l'autre d'origine physico-cosmologique. Selon Nietzsche, il n'y a aucun rapport entre les deux : Parménide aurait conçu et professé deux philosophies différentes. "

* * * * *

Eros et les dérivés en erot- (64 occurrences). Mais il y a, comme j'ai déjà dit, une entrée sur le roi goth Ermanaric (3)...

Essai d'autocritique : Ce texte ajouté en août 1886 au début de La Naissance de la tragédie à partir de l'esprit de la musique (janvier 1872) aurait mérité une entrée, ainsi qu'une mention dans la chronologie.

Gustave Flaubert : 33 occurrences. Flaubert servit de médiateur entre Nietzsche et la pensée de Sade.

Victor Hugo : (26 occurrences).

Maladie : la question de la nature du mal dont souffrit Nietzsche à partir de 1875 n'est pas abordée.

Pathos : 167 occurrences.

Portofino : (11 occurrences).

Renaissance : (123) occurrences)

Alors que, je le rappelle, il y a une entrée sur le roi goth Ermanaric (3 occurrences)...

mardi 23 février 2021

CYCLE " ATHÉISME, LAÏCITÉ, RELIGIONS " DANS MON BLOG " CONNAISSANCE OUVERTE... "

PORTAIL DU BLOG 

 

Charlie Hebdo




Avec les récentes et variables déclarations du président Macron sur la laïcité, et la critique de la thèse selon laquelle le christianisme serait à l'origine de la laïcité

CYCLE " ISLAM " (7 pages)



CYCLE " CULTURE ET ÉDUCATION " DANS MON BLOG " CONNAISSANCE OUVERTE... "

-
Le jeune Cicéron à la lecture, par Vincent Foppa (vers 1427-vers 1515)
 
INDEX NIETZSCHE (14/16) : LA CULTURE, L'ÉDUCATION

À VRAI LIRE - RENDRE JUSTICE À ANDRÉ GIDE

LE DÉCLIN DU SAVOIR

ÉLÉMENTS DE PHONÉTIQUE FRANÇAISE

PIERRE MOMET, PROFESSEUR DE MATHS SUP' À NICE

CYCLE " DROIT ET SOCIÉTÉ " DANS MON BLOG " CONNAISSANCE OUVERTE... "


 


NOTES CONTRE LA PÉDOPHILIE ET SUR LES SEUILS DE CONSENTEMENT

LE BAZAR DE DANIEL COHN-BENDIT


DE QUOI "les juifs" EST-IL LE NOM ? suivi de DESPROGES ET MME Anne SINCLAIR

dimanche 21 février 2021

CYCLE " MA GÉNÉALOGIE " DANS MON BLOG " CONNAISSANCE OUVERTE "





Six articles sur ma généalogie, bien dispersée géographiquement.
 

Dr GILLE-MAISANI, Jean-CharlesAngéline Jeanne Maisani, la mère de Jean-Charles, et ma grand-mère maternelle Marie Madeleine Olivieri étaient cousines germaines.


DONO Sauveur PAGANELLI, mon grand-oncle corse côté bi-maternel.

MON AGP JOSEPH HENRI ÉON



CYCLE " ISLAM " DANS MON BLOG " CONNAISSANCE OUVERTE... "

Je regroupe mes articles par thèmes pour augmenter la lisibilité de ce blog (et m'y retrouver mieux moi-même...).

Arrivée des croisés à Constantinople : Louis VII le Jeune et Conrad, empereur d'Allemagne, entrent dans la ville,
suivis d'un important cortège de seigneurs et de chevaliers.  Grandes Chroniques de France, enluminées par
Jean Fouquet, Tours, vers1455-1460 Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 6465, folio 202


Mes 7 pages doxographiques sur l'islam ; mais voir aussi mes pages Religion et Nietzsche sur la religion.

L'HUMANISME ET LES LUMIÈRES FACE À L'ISLAM



PAS DE LAÏCITÉ AU MAGHREB



vendredi 15 janvier 2021

DES MINARETS À L'IDENTITÉ FRANÇAISE, DES BURKAS AUX APÉROS

Voir aussi Violence, feu et anathèmes dans le Coran




A /   La loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public, notamment au moyen d'une "burka", entra en vigueur le 11 avril 2011. L'islam ne vient qu'en quatrième position dans l'ordre des convictions en Suisse : Catholiques : 42 % Protestants : 35 % Incroyants : 11 % Musulmans : 4,3 %. En troisième position en France, loin derrière les catholiques et les incroyants ; mais cet islam fait hélas, en Suisse comme en France, plus de bruit que tous les athées et chrétiens réunis.

   Les mosquées, lieux de culte, et le libre exercice des cultes n'étaient pas en cause dans cette affaire des minarets. Si la liberté d'expression est, constitutionnellement, la " libre communication des idées et des opinions, même religieuses ", elle ne s'étend pas jusqu'aux permis de construire des bâtiments surplombant tous les édifices voisins, et évidemment destinés, dans un avenir plus ou moins proche, à faire retentir, à la voix ou au haut-parleur, des appels à la prière (c'est déjà le cas à Nanterre). Il fallait être bien naïf pour croire que ces minarets ne serviraient jamais (celui de Rheinfelden ).

Recep Tayyip Erdogan, actuel Premier ministre turc, déclarait en 1997 alors qu’il n'était encore que maire d’Istambul : « Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats. » Ce n'était pas propre à faire bien voir les minarets en Europe.

   On est naturellement amené (voilà la liberté d'expression) à prendre parti contre la plus archaïque et la plus agressive des religions, comme en d'autres temps on a pu appeler à combattre les partis totalitaires nazis et staliniens. Religion qui ne distingue pas le politique du religieux, qui envahit notre espace public et nos commerces par ses signes ostentatoires, sa sinistre burka et ses rayons halal, qui remet en  cause notre laïcité dans son pilier " séparation des Églises et de la République " (État, départements, communes, régions) ; qui affecte le fonctionnement de nos cantines, de nos hôpitaux, de nos abattoirs ; aussi celui de nos entreprises via les temps de prières, les aménagements pour le ramadan, comme celui de nos administrations et de nos piscines (exigence de séparation des sexes). Ajoutons-y le non-respect de la priorité du mariage civil sur le mariage religieux, l'impolitesse (refus de musulmanes de serrer la main des hommes) ; une religion qui recherche de plus en plus de visibilité pour alimenter son prosélytisme et son sectarisme, comme l'affaire Maxence Buttey/FN vient encore de le montrer. L'islam développe de façon évidente un communautarisme totalement contraire à l'esprit républicain, et les modérés sont surtout modérés dans leur double langage et dans leurs condamnations du terrorisme, de la charia et des violations de la liberté d'expression.

   Ces "nos" se réfèrent aux Français, au double sens de « Le territoire français est le patrimoine commun de la nation. » Code de l’urbanisme, article L. 110, loi 83-8 du 7 janvier 1983 et de : « Le concept juridique de "peuple français" a valeur constitutionnelle. » Conseil constitutionnel, décision 91-290 DC du 9 mai 1991. Ces biens publics (piscines, hôpitaux, etc.) seraient-ils aussi « leur » laïcité, « leurs » cantines, « leurs » administrations, « leurs » hôpitaux, « leurs » piscines ? Aux musulmans en tant que tels ? Certes non ! à ceux d'entre eux qui sont Français, et seulement en tant que Français, - oui.

   Religion archaïque encore parce qu'ayant conservé le sacrifice animal (le mouton), une mutilation sexuelle (circoncision), des interdits alimentaires forts : pas de porc, " animal impur ", que du "hallal" ; abattage rituel sans étourdissement préalable par un "sacrificateur agréé", tourné vers La Mecque ..., mois de ramadan  ; on peut évidemment en dire tout autant du judaïsme, le sacrifice animal et le ramadan en moins. À l'inverse, le christianisme, bien que plus ancien que l'islam de six siècles, a profondément évolué, et a su profiter très largement du contact avec la culture gréco-romaine ; il n'a pas la même forte emprise sur la vie quotidienne.

   La France n'a pas été seulement " dominée " par le christianisme ; il l'a aussi façonné, notamment en notre Descartes ; le christianisme a, pour l'athée que je suis, trois mérites :

1) c'est la seule religion à avoir ressenti le besoin de prouver l'existence de son "dieu" après l'avoir défini (voir ma note "Dieu, la foi")

2) le droit canon a eu une influence positive sur le développement du droit constitutionnel européen (adage Quod omnes tangit ...).

3) il a encouragé une instruction intellectuelle qui ne se réduit pas à l'étude des textes "sacrés", à la différence des sinistres écoles coraniques. La loi Debré n° 59-1557 du 31 décembre 1959 sur " les rapports entre l'État et les établissements d'enseignement privés " (Journal officiel du 2 janvier 1960) ne mentionne qu'incidemment la religion :

Article premier, alinéa 3 "Il [l'État] prend toutes dispositions utiles pour assurer aux élèves de l'enseignement public la liberté des cultes et de l'instruction religieuse." Aucun des trois piliers de la laïcité : liberté de conscience — liberté des cultes — séparation des cultes et de la République — ne fut remis en cause par cette " loi Debré ". Par ailleurs la longue expérience de l'Église catholique en matière d'enseignement de qualité, notamment les Frères des écoles chrétiennes (ou Lasalliens), les Jésuites et les Oratoriens, mérite quelque respect.

   Nous ne sommes pas seulement, en France, habitués au christianisme ; nous le sommes aussi à sa discrétion actuelle ; on peut circuler dans les rues sans distinguer au premier abord un catholique d'un protestant, ou un chrétien d'un athée. Par ses signes extérieurs, notamment voiles et burkas pour les femmes, djellabas pour les hommes, l'islam ramène à son sinistre Moyen-Âge une société passée par l'Humanisme et les Lumières.

   Eh oui, 35 prières par semaine, un mois de ramadan par an, c'est lourd ! Noël, fête païenne avant d'être chrétienne, fait désormais partie de notre culture occidentale. Les noms des jours de la semaine et les noms de mois ne sont pas chrétiens mais latins ; je déplore évidemment les années comptées à partir de la naissance de Jésus, je suggère, sans grand espoir d'être suivi, de compter à partir de la fondation de Rome, soit l'an - 753 (2023 serait alors 2777).

On m'objecta : " Nous trouvons naturelle la pudeur de la femme qui cache sa poitrine (là où d'autres sociétés la montrent nue) et nous trouvons louche la pudeur des femmes qui se couvrent les cheveux. "
Mais certaines zones corporelles ont une valeur érotique plus grande que d'autres. Par ailleurs on sait que hidjab (sorte de heaume textile) et burka cachent bien plus que les cheveux, font de la femme un OVNI, un objet voilé non (ou difficilement) identifiable, ce qui n'est pas "louche" mais fait, comme l'a montré Elisabeth Badinter, obstacle à la sociabilité la plus élémentaire ; de plus, la femme en burka voit sans être vue, dissymétrie qui porte atteinte à la liberté d'aller et venir dans des conditions normales. Quant à la pudeur occidentale, féminine comme masculine, elle a depuis quelque temps mis beaucoup d'eau bénite dans son vin de messe ...

   Respecter les autres, c'est certes accepter le pluralisme des convictions, mais c'est aussi ne pas envahir l'espace public par des constructions démesurées symboles de croyances particulières (mosquées cathédrales), ou des dispositifs qui cachent les vêtements et la personne sans être des vêtements ; considérer la burka comme un vêtement comme un autre est hélas une bêtise assez répandue.

   " Le minaret est un élément architectural des mosquées. Il s'agit généralement d'une tour élevée dépassant tous les autres bâtiments. Son but est de fournir un point élevé au muezzin pour les 5 appels à la prière par jour. " (fr.wikipédia.org). En pays laïc et évolué, une religion particulière n'a pas à lancer d'appels à la prière sur la voie publique, comme cela se fait à Rheinfelden par haut-parleur. L'image de la Suisse après la votation du 29 septembre 2009 est bien loin d'être désastreuse si j'en juge pas les premiers commentaires sur les sites des médias français. En ce qui me concerne, ce point d'arrêt mis à l'expansionnisme de l'islam me réjouit.

   Le sujet, c'est cet expansionnisme de l'islam qui envahit l'espace public par ses visibilité et audibilité croissantes ; cela ne concerne pas seulement la Suisse, cette offensive est mondiale.... Il est tragique que le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU soit en majorité islamiste et ait condamné, dans une résolution, le vote suisse (voir à la fin de cet article).

   J'avais réagi à la question, pas au parti suisse qui la posait. Je veux bien croire que l'U.D.C. a quelques défauts, mais la religion islamique beaucoup plus, alors ...

   L'appel à la prière est interdit, pour l'instant, mais une loi, cela se change, on nous a fait le coup en France avec le référendum obligatoire promis pour les nouvelles adhésions à l'U. E.. Ce référendum peut maintenant (depuis juillet 2008) être remplacé par un simple vote à la majorité des 3/5 de chaque assemblée parlementaire (article 88-5 modifié de la Constitution).

   À Rheinfeldern, l'engagement de ne pas sonoriser le minaret a été rompu dès début octobre 2009 ; peu importe que ce soit en Allemagne et non en Suisse, cela reste instructif sur le comportement des islamistes.. C'est pourquoi je me réjouis de ce coup d'arrêt porté à l'expansionnisme islamiste et déplore la résolution onusienne.

   La votation suisse présente effectivement des risques quant aux relations avec les pays islamiques ; mais l'histoire a montré que l'attitude munichoise n'était pas efficace. Il faut donc affronter ce danger en face, et le plus tôt sera le mieux....

   Dans Le Monde daté du 6-7 décembre 2009, on apprenait que le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, qui, de manière exceptionnelle, dirigeait la prière du vendredi [4 décembre] à Évry, " avait appelé les musulmans à ne pas choisir la "visibilité ostentatoire afin d'éviter toute stigmatisation".  En préambule, le responsable de la mosquée, M. Merroun s'était adressé à ses fidèles à propos du référendum suisse : "Je n'ai pas de crainte pour l'islam ; il avance doucement. [...] Nos concitoyens français ne peuvent pas lire le Coran. Pour eux l'islam, c'est nous."


À    l'occasion de la polémique sur l'apéro pinard-sauciflard du 18 juin 2010 à la Goutte d'Or (Paris XVIIIe), Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, déclara : " L'islam, avec 5 ou 6 millions de personnes, on sait bien qu'il prend une extension fantastique en France " (RMC, ""Grandes Gueules", 15/6/2010, vers 11 h 40 ; en podcast, vers le deuxième tiers de la partie 1). Quand c'était Claude Guéant qui disait cela, le M.R.A.P. portait plainte (avril 2011) !! En avril 2015, Boubakeur réclamait le doublement en deux ans du nombre de mosquées en France, soit le passage à 4 000 mosquées en 2017 !


   Lors d’une visite officielle en Italie, fin août 2010, feu le colonel Kadhafi affirmait que " l’islam devait devenir la religion de toute l’Europe" et également que " Mahomet était le dernier prophète ". Il ajouta : " Le premier pas pour l’islamisation de l’Europe sera l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne ".
  Mgr Bishoy, secrétaire du Saint Synode de l’Église copte, en Égypte, a émis l’hypothèse que certains versets anti-chrétiens du Coran auraient pu être ajoutés après la mort de Mahomet, par l’un de ses successeurs. [...]. La suggestion de l’évêque suscita une polémique si vive que le Gouvernement s’en mêla, par la voix du vice-ministre des biens religieux qui déclara dans un communiqué : « La foi des musulmans constitue une ligne rouge qui, en aucun cas, ne peut être discutée par un non musulman. »"

   Confirmations, s'il en fallait, des visées expansionnistes de cette religion totalitaire, à laquelle nous ne pourrions rien comprendre, incapables que nous sommes de "lire le Coran" ... intraduisible sans doute ...

   J'ai vu une émission dans laquelle je notais trois choses : 1) Nora Berra ne dément pas être musulmane. 2) elle déclare : " nous sommes arrivés [en France] à ce que les religions cohabitent ". Mais la laïcité, ce n'est pas seulement la cohabitation des religions, c'est aussi la cohabitation des croyants et des incroyants (environ 30 à 35 % dans notre pays, deuxième conviction de France). 3) Nora Berra approuve la définition de la laïcité donnée récemment par Nicolas Sarkozy, soit : " le respect de toutes les croyances " ; de nouveau, l'oubli des incroyants. Je rappelle qu'au sens juridique strict, la laïcité, c'est : la liberté de conscience + la liberté des cultes + la séparation des cultes et de la République. La laïcité n'oblige personne à "respecter" les croyants et leurs croyances.


   Pourquoi faudrait-il accepter tchadors et burkas, les femmes qui refusent de serrer la main des hommes, les archaïques et cruels sacrifices d'animaux (abattage sans étourdissement préalable), la séparation des sexes dans les piscines, les exigences d'interdits alimentaires (porc impur) et de viande "halal" dans les cantines publiques, des tables différentes pour les mangeurs de cochon et les autres, les refus d'un médecin homme par des femmes musulmanes dans les hôpitaux publics, la construction de mosquées avec l'aide des collectivités locales, les appels à la prière du haut de minarets, les prières sur les lieux de travail dans les entreprises et pendant les heures de travail, les carrés musulmans orientés vers La Mecque dans les cimetières, les commerces qui cessent de vendre de l'alcool pendant le mois de ramadan, l'interdiction des chiens dans les autobus, tout ceci au pays de Voltaire et des Lumières ?

   Ajoutons-y la remise en cause de certains enseignements dans les collèges et lycées, alors que " La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. " (Bloc constitutionnel, Préambule de 1946, alinéa 13).

   Toutes ces pratiques sont contraires à notre conception de la culture et de la sociabilité, à la sécurité publique et au principe d'égalité entre hommes et femmes. Les immigrés d'origine maghrébine cristallisent une anxiété spécifique en raison de problèmes anthropologiques réels, liés à des différences de système de mœurs ou de statut de la femme.

   La question des minarets et des burkas rejoint celle de l'identité française dont les médias ont une conception bien laxiste ; à plusieurs reprises, Daniel Cohn-Bendit (qui demanda qu'on fasse revoter les Suisses !!) fut interrogé pour savoir s'il envisageait de se présenter aux présidentielles ou s'il accepterait d'être Premier Ministre, alors qu'il est de nationalité allemande.

   Dans le 3e arrondissement de Marseille, quartier Belle de Mai où j'ai un peu vécu, les femmes en burkas noires font peur aux enfants et aux personnes sensibles. Les commerçants de souche, quand il en reste, sont excédés par ce genre de clientèle qui refuse la rencontre et la sociabilité contrairement à nos usages occidentaux. Voir l'analyse d'Élisabeth Badinter.


Résolution du Comité des droits de l'homme, 25 mars 2010 :

§ 8. Strongly condemns in this regard the ban on the construction of minarets of mosques and other recent discriminatory measures, which are manifestations of Islamophobia that stand in sharp contradiction to international human rights obligations concerning freedoms of religion, belief, conscience and expression, and stresses that such discriminatory measures would fuel discrimination, extremism and misperception leading to polarization and fragmentation with dangerous unintended and unforeseen consequences;




B / Commentaire de :

Laïcité: halte au double jeu
Par HENRI PEÑA-RUIZ (Mediapart, 14 avril 2014)


[0] Maltraitée, adjectivée, caricaturée, la laïcité va si mal qu’elle en devient un thème de racolage électoral à finalité antilaïque. La faute à qui ? Un double coup de gueule s’impose. D’une part contre l’imposture véhiculée par le Front national, d’autre part contre la démission des politiques qui a rendu possible cette imposture. Expliquons-nous.

Peña-Ruiz annonce une distorsion et une instrumentalisation politique de la notion de laïcité à des fins anti-FN.

[1] Premier coup de gueule. Laïque, le Front national ? A d’autres ! Qui n’a cessé de vanter les fondements chrétiens de la civilisation occidentale et de revendiquer pour eux une reconnaissance publique évidemment discriminatoire, puisqu’elle fait silence sur les autres religions et l’humanisme athée ou agnostique? Le Front national, dans sa volonté d’opposer une civilisation à une autre et d’en vanter le particularisme exclusif. D’où l’insistance sur le thème des « racines chrétiennes » qui déracine et stigmatise tous ceux qui ne croient pas en Dieu ou croient en lui autrement. D’où une amnésie sélective et le silence sur les violences perpétrées dans l’occident chrétien, non par la religion, mais par ses clercs si zélés qu’ils ont cru pouvoir envoyer à la mort les hérétiques et« raturer le cerveau de l’humanité » (Victor Hugo dénonçant l’Inquisition).

Simple passé que tout cela ? Allons bon ! Les victimes ont changé, et les institutions cléricales ne manient plus le glaive de fer prêté par le pouvoir temporel qu'elles dominaient, comme le voulait la théorie des « deux glaives » chère à Bernard de Clairvaux, dit Saint Bernard. Reste que les femmes, les homosexuels, les athées, les francs-maçons, et bien d’autres sont encore trop souvent victimes de stigmatisation. L’avortement, la contraception, l’homosexualité, le mariage librement ouvert à tous, sont dans le collimateur du Front national, qui se range aux côtés des intégrismes pour rejeter les émancipations promues par le découplage de la loi commune et du pouvoir religieux.

[2] Ainsi Bruno Gollnisch défend l’idée d’un salaire maternel, sans doute afin que les femmes s’en tiennent à leur rôle traditionnel de femmes au foyer. Avec l'appui de la conférence des évêques allemands, il a fait échouer les propositions émancipatrices, notamment pour les femmes, de la députée portugaise Edite Estrella au parlement européen. Quant au droit élémentaire de donner la vie quand elle le décide, et non pas seulement en situation de détresse, la femme se le voit refuser par Bruno Gollnisch, qui prend à partie sur ce point la ministre des droits de la femme, Najat Vallaud-Belkacem. Drôle de laïcité que celle qui veut maintenir les préjugés patriarcaux sacralisés par les trois monothéismes!

De grâce, cessons d’accorder le label « laïques » à ceux qui n'invoquent la laïcité que pour critiquer les manifestations de l’islam et ne le font jamais pour celles du catholicisme intégriste (*), comme la Manif pour tous ! Madame Le Pen lance: « Nous n’accepterons aucune exigence religieuse dans les menus des écoles. » Soit. Alors pourquoi ne pas protester contre les menus sans viande du vendredi ? On imagine la réponse traditionnelle du Front national : « C’est notre culture, et nous sommes chez nous ! » Bref, le choc des civilisations. La référence au « chez nous » est inepte, car le “ nous ” est variété, et le « Français de souche » n’existe plus depuis belle lurette. C’est ainsi que s’insinue le geste d’exclusion, ou de discrimination. Accord troublant, sur ce point, avec le Cardinal Vingt-Trois qui écrit: « La place du christianisme dans la tradition française n’est pas la même que celle du bouddhisme ou de l’islam (…) La manière de traiter les religions doit tenir compte de leur apport historique et culturel. » La volonté de privilèges est ici explicite. Madame Le Pen ne dit pas autre chose. On ne peut approuver les ostensions religieuses catholiques sur la voie publique, tout en condamnant les prières musulmanes dans les rues. Dès lors qu'il y a trouble à l'ordre public, la laïcité implique de les interdire toutes les deux.

* Ces manifestations ne sont pas du même ordre ; il n'y a jamais d'empiètement régulier des voies publiques par les cultes chrétiens ou juif.

[3] On n’a jamais entendu le Front National s’indigner des privilèges concordataires en Alsace-Moselle, qui mettent à la charge des contribuables athées ou agnostiques les salaires des prêtres, des rabbins, et des pasteurs. Il reste également muet sur le versement de fonds publics à des écoles privées religieuses. Pourtant de tels privilèges bafouent la laïcité, qui implique l’égalité de traitement des divers croyants et des athées (*). A quand des écoles privées dont le caractère propre serait la promotion de l'humanisme athée ou maçonnique, financées par la puissance publique? Il n'est pas souhaitable de communautariser l'argent public. Mieux vaut supprimer les privilèges.

* La laïcité se définit par trois éléments : liberté de conscience + libre exercice des cultes + séparation des cultes et de la République ; le rappel du passé chrétien de l'Europe et de la France ne porte atteinte à aucun de ces éléments.

[4] Un second coup de gueule contre certains politiques plus soucieux de flatter les communautarismes que de promouvoir la laïcité et ses exigences. Le clientélisme électoral rend parfois pusillanime. Les convictions sombrent alors devant les ambitions, et ne sont plus attestées que par des hymnes incantatoires à la laïcité, accompagnées de pratiques anti-laïques. Ceux qui pratiquent ce double jeu se reconnaîtront. Ils ne font guère honneur à la politique. De quoi dégoûter les électeurs, s'ils jugent sur les actes et non sur les paroles. On encense la Loi du 9 Décembre 1905 qui interdit le financement public du culte, mais on s'arrange pour la bafouer ou la contourner à des fins électoralistes. Un exemple parmi d'autres: on ne peut se dire laïque en confondant à dessein le culturel et le cultuel pour financer le culte sur fonds publics, et bafouer ainsi le deuxième article de la loi de 1905.

Est-il pourtant si difficile à un maire de refuser d'aider les religions (*) avec l'argent public en expliquant à leurs fidèles que l'argent public doit aller au seul intérêt général? Une politique de logement social, un dispensaire de soins gratuit, un soutien scolaire gratuit, organisés par la commune, feront faire des économies à ces mêmes fidèles, voire les convaincront qu'ils n'ont rien à perdre avec la laïcité, puisque celle-ci leur permet de jouir des services publics universels, et ne laisse à leur charge que le financement de leur culte, affaire privée qui ne saurait peser sur les finances publiques.

* Est-il si difficile de dire qu'il ne s'agit que d'aider l'islam ?

Louer un terrain destiné à un lieu de culte pour un euro symbolique par an, c'est appauvrir la commune et par conséquent nuire au bien commun. L'argent ainsi perdu est autant de moins pour les services d'intérêt général. Quant aux cantines publiques, leur seul devoir est de servir des repas diététiques équilibrés, non de respecter les interdits religieux. D'ailleurs le choix entre deux plats principaux relevant d'une telle exigence peut y être généralisé.

[5] Ceux des politiques qui renoncent à faire respecter les lois laïques compromettent la vertu civique en faisant croire qu'il peut y avoir des droits sans devoirs. Aujourd'hui ils assistent effarés à un effet déplorable dont ils sont pourtant la cause. Ils aiment alors brouiller les cartes en affublant la laïcité d’adjectifs destinés à l’édulcorer : « ouverte », « plurielle », « inclusive », etc. Confusion. Parle-t-on de république « ouverte » ? De justice « ouverte », d'égalité « ouverte »? Non bien sûr. Ce recours aux qualificatifs est à l'évidence une tentative de disqualification de la laïcité. Et il aide les politiques opportunistes à travestir leur vénalité en réalisme. La laïcité en ressort affaiblie, et les faiseurs de mensonges renforcés. Ainsi s'ouvre un boulevard à la caricature de laïcité que pratique le FN.

La laïcité est une condition du vivre ensemble, donc une exigence. Il faut avoir le courage de l'affirmer, de la promouvoir par des actes, au lieu de se vendre en achetant les voix des électeurs, et d'en faire cadeau à l'extrême droite.

Henri Peña-Ruiz, dernier ouvrage paru : Dictionnaire amoureux de la laïcité, Paris : Plon, 2014.

jeudi 24 décembre 2020

INDEX NIETZSCHE (11/16) : LA SEXUALITÉ



Pour Nietzsche et l'amour grec, cliquez ici.


Fragments posthumes, 1872-1877,
P I 20b, été 1872 – début 1873 : [11] : " L’instant de connaissance sans discernement vaut l’instinct sexuel aveugle – signes de vulgarité ! "

U III 1, été 1875 : le plaisir sensuel inférieur est régi par la loi du changement. Cf Molière, Don Juan, acte I, scène 2 : " Tout le plaisir de l'amour est dans le changement. ")

N II 1, 1876 : l’illusion de l’instinct sexuel est périodiquement incurable

U II 5c, octobre-décembre 1876 : illusion de l’instinct sexuel : filet qui, déchiré, se ravaude toujours spontanément

Mp XIV 1b, fin 1876 - été 1877 : 23[34] : " Grâce à Éros, deux êtres ont mutuellement du plaisir : comme tout différemment on verrait sans lui ce monde d’envie, d’angoisse et de discorde ! " [Die Welt ohne Eros. — Man bedenke, dass, vermöge des Eros, zwei Menschen an einander gegenseitig Vergnügen haben: wie ganz anders würde diese Welt des Neides der Angst und der Zwietracht ohne diess aussehen!]


Humain, trop humain 1 (1878, 1886),
III, § 141 : les chrétiens ont engendré leurs enfants avec mauvaise conscience [cf François Mauriac]
IV, § 212 : la satisfaction du besoin entraîne une accalmie et une dépression momentanée de l’instinct
§ 214 : les hommes ont vu une divinité dans la pulsion aphrodisiaque.


Opinions et sentences mêlées, 1879, 1886,
§ 95 : les êtres d’une sexualité sublimée ont trouvé ce qu’il leur fallait dans le christianisme


Le Voyageur et son ombre, 1879, 1886,
§ 5 : mensonge qui parle de la procréation comme du but véritable de toute volupté.
§ 197 : " Fines pointes et fines dentelles— La médiocre fécondité, le célibat fréquent et, d'une manière générale, la froideur sexuelle des esprits les plus hauts et les plus cultivés, tout comme des classes dont ils font partie, sont chose essentielle dans l'économie de l'humanité ; la raison reconnaît et fait usage de ce qu'à un point extrême de l'évolution intellectuelle le danger d'une descendance nerveuse est très grand : de tels êtres sont les pointes fines de l'humanité, — ils ne doivent pas se prolonger en dentelles encore plus fines. " [Spitzen und Spitzchen. — Die geringere Fruchtbarkeit, die häufige Ehelosigkeit und überhaupt die geschlechtliche Kühle der höchsten und cultivirtesten Geister, sowie der zu ihnen gehörenden Classen, ist wesentlich in der Oekonomie der Menschheit; die Vernunft erkennt und macht Gebrauch davon, dass bei einem äussersten Puncte der geistigen Entwickelung die Gefahr einer nervösenNachkommenschaft sehr gross ist: solche Menschen sind Spitzen der Menschheit, — sie dürfen nicht weiter in Spitzchen auslaufen.]


Fragments posthumes, 1879-1880,
N IV 3, juillet-août 1879 : 42[16] : " Quand on se donne pleinement à un travail physique ou intellectuel, la pulsion sexuelle est très réduite. Une activité modérée est profitable sous un seul point de vue. " [Bei körperlicher oder geistiger Vollarbeit ist der Geschlechtstrieb gering. Eine mäßige Arbeitsamkeit in Einer Hinsicht förderlich.] [Cf H. C. Varey, Lehrbuch der Volkswirtschaft und Sozialwissenschaft]

N V 2, printemps 1880 : les hommes violemment sensuels n’atteignent la pleine possession de leur puissance intellectuelle que dans le reflux apaisé de leurs nerfs : cela donne à leur production son caractère mélancolique.

M II 1, printemps 1880 : La nature utilise le cerveau pour rendre une fonction plus facile au bas-ventre, et inversement.

N V 4, automne 1880 : [7] : souvent un instinct est mal compris, interprété de travers, par ex. l’instinct sexuel, la faim, l’amour de la gloire.
[53] : l’excitation sexuelle croissante entretient une tension qui se libère en un sentiment de puissance : vouloir dominer – marque des hommes les plus sensuels
[55] : Il faut séparer l’excitation aphrodisiaque des conséquences de sa satisfaction pour la propagation de l’espèce : l’expression "pulsion sexuelle" renferme un préjugé.
[57] : le plaisir ressenti à s’abandonner est peut-être féminin – et les deux sexes sont capables des deux sortes de sentiments, avec une prédilection particulière pour l’un d’eux.
[141] : l’instinct sexuel n’a aucun rapport nécessaire avec la procréation
[145] : le désir sexuel n’a rien à voir avec la propagation de l’espèce !
[155] : l’instinct sexuel fait avancer l’individuation à grands pas : important pour ma morale, car il est antisocial et nie l’égalité universelle et l’égale valeur d’homme à homme. C’est le type de la passion individuelle, c’en est le grand éducateur
[164] l’instinct sexuel écarte les hommes des autres hommes, c’est un égoïsme furieux [cf Freud]
[394] : l’amour de Dieu pour l’homme est une divagation de la pensée d’hommes menant une existence asexuée, une telle idée ne pouvait pas effleurer le monde antique.

N V 6, fin 1880 : [8] : le tourment du désir n’a rien en soi de si terrible quand on ne le tient pas pour quelque chose de mauvais.
[242] : Platon a décrit l’instinct de connaissance comme un instinct aphrodisiaque idéalisé.
[255] : une habitude très prolongée et très stricte finirait par fourvoyer l’instinct sexuel : car il est très loin de poursuivre une finalité inconsciente en faveur de la génération.

Aurore (1881, 1887),
I, § 76 : Shakespeare, accablés par le christianisme, dans ses sonnets [la majorité de ces sonnets (18 à 126) sont écrits à l'attention d'un jeune homme et expriment l'amour du poète pour lui.]. On ne rencontre pas si souvent des dispositions aussi bienveillantes dans la nature ! diabolisation d’Éros, menées secrètes de l'Église en matière érotique ; importance exagérée accordée à l’histoire d’amour.
II, § 109 : six méthodes pour combattre sa violence [cf les cinq moyens de Rabelais, Tiers Livre, XXXI : vin pris intempéramment - certaines drogues et plantes - labeur assidu - fervente étude - l'acte vénérien) :
Éviter les occasions, implanter la règle dans l’instinct, provoquer la satiété et le dégoût, établir une liaison avec une idée torturante, la dislocation des forces, l’affaiblissement et l’épuisement général.

Fragment posthume, 1881,
M III 1, printemps-automne 1881 : [127] : Curieuse activité de l’intellect ! sous l’impulsion sexuelle une personne en convoite une autre en tant que le moyen de se débarrasser de sa semence ou de féconder l’ovule de l’éventuelle partenaire. C’est précisément cela qu’ignore l’intellect : il se demande : pourquoi cette convoitise ?

Le Gai Savoir (1882, 1887),
I, § 14 : c’est l’amour des sexes qui se trahit le plus nettement comme impulsion à posséder un bien propre 
Cupidité et injustice sauvages de l’amour sexuel

Fragments posthumes, 1881-1885,
M III 1, printemps-automne 1881 : [124] : impulsion sexuelle susceptible d’une haute sublimation par l’intellect ; Platon entend que l’amour de la connaissance et de la philosophie serait une impulsion sexuelle sublimée [Banquet, 207-212 ; en fait, une impulsion homosexuelle sublimée]

M III 5, automne 1881 : [16] : les esprits supérieurs ne sont pas assez zélés dans les choses érotiques [cf Montaigne, " ce qu'on voit par expérience, que les plus grossiers et plus lourds sont plus fermes et plus désirables aux exécutions amoureuses, et que l'amour d'un muletier se rend souvent plus acceptable que celle d'un galant homme " Essais, II, xii,491]

M III 4a, automne 1881 : [46] : L’humanité se serait éteinte, si l’impulsion sexuelle n’avait un caractère aussi aveugle, imprudent, prompt, irréfléchi. En soi sa satisfaction n’est absolument pas liée à la propagation de l’espèce. Il est si indiciblement rare que le coït réponde à l’intention de la propagation !

Z I 1, automne 1882 : [1] : 275. Le niveau et la forme de la sexualité d’un être humain pénètrent son esprit jusqu’à son sommet.

Z I 2c, automne 1885 : [1] : croyance de Platon que même la philosophie serait une manière de sublime instinct sexuel et de reproduction.

Par-delà Bien et Mal (1886),

IV "Maximes et interludes", § 75 : " Dans un être humain, le degré et la nature de la sexualité se répercutent jusque dans les plus hautes régions de l’esprit. "
§ 85 : "Les mêmes passions ne manquent pas d'avoir un rythme différent chez l'homme et chez la femme : c'est pourquoi, entre eux, les malentendus n'ont pas de fin." 
§ 114 : "L'attente de l'amour charnel, l'espoir disproportionné qu'elle fait naître et la pudeur dont elle s'entoure, faussent d'avance tout l'optique des femmes."
§ 120 : "La sensualité croît souvent plus vite que l'amour, de sorte que sa racine reste faible et s'arrache facilement."
§ 131 : "Les sexes se trompent l'un sur l'autre, ce qui fait que chacun n'aime et ne respecte au fond que lui-même (ou son propre idéal, pour le dire plus courtoisement). L'homme souhaite une femme paisible ; mais la femme, comme le chat, est essentiellement le contraire, si soigneusement se fût-elle exercée à se donner l'apparence d'une paisible."
§ 141 : " C'est la partie de son corps qui est au dessous de la ceinture qui fait que l'homme [der Mensch] ne se prend pas si facilement pour un dieu. "
§ 144 : " Lorsqu'une femme montre du goût pour la science c'est ordinairement le signe que quelque chose cloche dans sa sexualité. La stérilité déjà prédispose à une certaine virilité du goût ; l'homme [der Mann] est en effet, révérence parler, "l'animal infécond". — "
§ 145 : " Si on compare en gros l'homme et la femme, on peut dire que la femme n'aurait pas le génie de la parure si elle ne se savait d'instinct réservée au second rôle. "
IV " Maximes et interludes ", § 153 : "Ce qui est fait par amour s'accomplit toujours par-delà bien et mal [Was aus Liebe getan wird, geschicht immer jenseits von Gut und Böse]."
Par-delà Bien et Mal (1886), IV " Maximes et interludes ", § 168 : " Le christianisme donna du poison à boire à Éros : il n'en mourut pas, mais dégénéra en vice. " [Das Christenthum gab dem Eros Gift zu trinken: — er starb zwar nicht daran, aber entartete, zum Laster.]

V " Contribution à l'histoire naturelle de la morale ", § 189 : " C’est justement au cours de l’ère chrétienne de l'Europe, et sous la pression des jugements de valeurs du christianisme, que la pulsion sexuelle s’est sublimée en amour, en amour-passion. "


La Généalogie de la morale (1887),
III, § 8 : les rapports sexuels sont nuisibles dans les états de grande tension et de grande préparation intellectuelles.


Fragments posthumes, 1887-1888,
Mp XVII 3c, été 1887 : [1] : l’aspiration à l’art et à la beauté est une aspiration indirecte aux extases de l’instinct sexuel qui les transmet au cerebrum

W II 1, automne 1887 : [102] : la pulsion sexuelle, l’ivresse, la cruauté appartiennent à la plus ancienne allégresse de la FËTE chez les hommes.

W II 2, automne 1887 : [53] : Plus naturelle est notre haute société, celle des riches, des oisifs ; on se pourchasse les uns les autres, l’amour sexuel y est une sorte de sport auquel le mariage fournit l’obstacle et l’excitant : on se divertit et on ne vit que pour le plaisir.

W II 3, novembre 1887 – mars 1888 : [35] La sexualité, l’envie de dominer, le plaisir de l’apparence et de l’imposture, la grande et joyeuse reconnaissance à l’égard de la vie et de ses situations typiques  – voilà qui est essentiel dans le culte païen et qui a pour soi la bonne conscience

W II 5, printemps 1888 : [106] : Prescriptions pour le jeune théologien
[117] : Beyle [Stendhal] et Flaubert ont recommandé la chasteté aux artistes, dans l’intérêt de leur art.
[157] : la débauche ne peut être reprochée qu’à celui qui n’y a pas droit ; et presque toutes les passions ont mauvaise réputation à cause de ceux qui ne sont pas assez forts pour les tourner à leur avantage

Fragments posthumes, octobre 1888 : [2] : C’est une seule et même énergie que l’on dépense dans la conception artistique et dans l’acte sexuel : il n’y a qu’une espèce d’énergie. Succomber en cela, se gaspiller en cela, c’est, pour un artiste, une trahison. [cité par André Gide]

W II 9c, octobre-novembre 1888 : [1] 9. : Il a fallu le christianisme pour faire de la sexualité une saleté.


L’Antéchrist (1888, 1895),
Loi …, article 4 : "Prêcher la chasteté est une incitation publique à la contre-nature.  Mépriser la vie sexuelle, la souiller par la notion d’ « impur », est le vrai péché contre l’esprit sain de la vie."

Le Crépuscule des Idoles (1889),
" Divagations d’un ‘inactuel’ ", § 22 : thèse de Platon : toute beauté excite à la procréation
" Ce que je dois aux Anciens ", § 4 : le symbole sexuel était pour les Grecs le symbole vénérable en soi, le vrai sens caché dans toute la piété de l’Antiquité.
" Il a fallu le christianisme, avec son ressentiment systématique contre la vie, pour faire de la sexualité quelque chose d'impur : il a couvert de boue l'origine, la condition première de notre vie... " [Erst das Christenthum, mit seinem Ressentiment gegen das Leben auf dem Grunde, hat aus der Geschlechtlichkeit etwas Unreines gemacht: es warf Koth auf den Anfang, auf die Voraussetzung unseres Lebens…]

Ecce Homo (1908),
" Pourquoi j'écris de si bons livres " § 5 : « — A-t-on su entendre ma définition de l'amour ? C'est la seule qui soit digne d'un philosophe. L'amour — dans ses moyens, la guerre ; dans son principe, la haine mortelle des sexes.   A-t-on entendu ma réponse à la question : comment guérir une femme, la "sauver" ? On lui fait un enfant. La femme a besoin d'enfants, l'homme n'est jamais qu'un moyen : ainsi parlait Zarathoustra. » [— Hat man Ohren für meine Definition der Liebe gehabt? es ist die einzige, die eines Philosophen würdig ist. Liebe — in ihren Mitteln der Krieg, in ihrem Grunde der Todhass der Geschlechter. — Hat man meine Antwort auf die Frage gehört, wie man ein Weib k u r i r t — „erlöst“? Man macht ihm ein Kind. Das Weib hat Kinder nöthig, der Mann ist immer nur Mittel: also sprach Zarathustra.]

" Pourquoi je suis un destin ", § 7 : On enseigne encore à ressentir la condition première de la vie, la sexualité, comme quelque chose d’impur.

lundi 19 octobre 2020

VIOLENCE, FEU ET ANATHÈMES DANS LE CORAN



Et : 


Caricature danoise N° 7 (sur 12)


Consulat américain à Benghazi, 12 septembre 2012

« Nous avons préparé pour les coupables un feu dont les flammes les envelopperont. S’ils crient au secours, nous les secourrons avec une eau comme du bronze en fusion pour leur brûler la face. »
Sourate XVIII (la caverne), verset 29. [On pourrait appeler cela le verset du 11/9]

Karl Marx (1818-1883), New-York Herald Tribune, 15 avril 1854 :
"Declaration of War. – On the History of the Eastern Question, London, Tuesday, March 28, 1854" :
« Le Coran et la législation musulmane qui en résulte réduisent la géographie et l’ethnographie des différents peuples à la simple et pratique distinction de deux nations et de deux territoires ; ceux des Fidèles et des Infidèles. L’Infidèle est "harby", c’est-à-dire ennemi. L’islam proscrit la nation des Infidèles, établissant un état d’hostilité permanente entre le musulman et l’incroyant. Dans ce sens, les navires pirates des États Berbères furent la flotte sainte de l'Islam. Comment, donc, l'existence de chrétiens sujets de la Porte [l'empire turc] peut-elle être conciliée avec le Coran ? »

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A / Traductions de Malek Chebel, Jean Grosjean, Denise Masson, Édouard Montet, Albert Félix Ignace et Biberstein Kasimirski.
B / Au nom d’Allâh le Miséricordieux plein de miséricorde.

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A / Traductions de Malek Chebel, Jean Grosjean, Denise Masson, Édouard Montet et Albert Félix Ignace de Biberstein Kasimirski.

N.B. Ces références sont faites d’après :

1 : l’édition en collection Points Sagesses, au Seuil, en 1998 (réimpression de juin 2001) ; traduction de Jean Grosjean pour les Éditions Philippe Lebaud, 1979. Réédité en 2004.

2 : l’édition en collection PBP, chez Payot, en 2001 ; traduction d’Édouard Montet en 1958.

3 : l’édition en collection Folio classique chez Gallimard, en 2001 : traduction de Denise Masson en 1967.

4 : l'édition Fayard, en 2009 : traduction de Malek Chebel en 2009.

5 : L'édition Seuil en 2010 :  traduction d'Albert Félix Ignace de Biberstein Kasimirski (première publication en 1840).

J'entends dire trop souvent que le Coran serait systématiquement mal traduit en français, voire intraduisible. Cet argument est difficilement recevable car il relève de l'immense mauvaise foi des croyants musulmans, comme si leur culture était supérieure à la culture occidentale, et leur langue arabe ineffable !! ... J'ai pris grand soin de consulter plusieurs traductions, et j'ai signalé les variantes quand elles étaient significatives.

Au demeurant, j'aimerais bien que l'on me propose, le cas échéant, de meilleures traductions pour les passages concernés, si elles sont contestées.


B / Au nom d’Allâh le Miséricordieux plein de miséricorde.
(répété au début de chacune des 114 sourates)

« Cette combustion (ou le feu) d’hommes et de pierres prête pour les incroyants (ou les incrédules, les infidèles). »
Sourate II (la vache, ou la génisse, Médine), verset 22 ou 24 (suivant les éditions).

« Les incrédules, qui traiteront nos signes de mensonge, seront les hôtes (ou les compagnons) du Feu (de l'Enfer). »
II, 37 ou 39.

« Allâh maudisse les incroyants. »
II, 83 ou 89.

« Aux incroyants la honte du tourment (ou un supplice ignominieux). »
II, 84 ou 90.

« Aux incroyants l’affreux tourment (un châtiment douloureux). »
II, 98 ou 104.

« Je précipiterai l’incrédule dans le châtiment du feu . Quelle affreuse fin (pour lui) ! »
II, 120 ou 126.

« Ne dites pas que ceux qui sont tués sur le sentier d’Allâh sont morts. Non. Ils vivent et vous ne vous en doutez pas. »
II, 149 ou 154.

« Ceux qui troquent le chemin et le pardon contre l’erreur et le tourment, comment vont-ils endurer le feu ? »
II, 170 ou 175.

« Allâh n’aime pas l’incroyant (ou le pécheur incroyant) et le pécheur impie. »
II, 276 ou 277.


« Les incroyants, je les tourmenterai terriblement (ou je le punirai d’un châtiment cruel) en cette vie et dans l’autre et ils seront sans recours (sans défenseurs). »
III (la famille d’Amram, Médine), 49 ou 56.

« Quiconque cherche une autre religion que l’Islam ne sera pas accepté, et dans la vie dernière il sera parmi les perdants. »
III, 79 ou 85.

« Qu’Allâh éprouve ceux qui croient et détruise (ou fasse disparaître) les incroyants. »
III, 135 ou 141.

« Nous valoriseront ceux qui croient et jetterons l’effroi dans le cœur des incroyants. »
III, 144 ou 151.

« Ceux qui ont été tués sur le sentier d’Allâh, ne les crois pas morts. Ils vivent près de leur Seigneur, ils ne manquent de rien (ils seront gratifiés). »
III, 163 ou 169.

« Les incroyants vont et viennent dans le pays, mais ne t’y  trompe pas, piètre est leur joie, et leur refuge sera la géhenne (ou leur demeure sera l’Enfer). »
III, 196 ou 196-197.


« Nous tenons prête pour les incroyants la honte du tourment (ou une peine ignominieuse). »
IV (les femmes, La Mecque), 37 ou 41.

« Ceux qui ne croient pas à nos versets (ou à nos signes), nous les pousseront au feu. Chaque fois que leur peau sera brûlée (bien cuite), nous leur donnerons une autre peau pour qu’ils goûtent le tourment (de façon à leur faire sentir le dur châtiment). »
IV, 56 ou 59.

« Ceux qui troquent cette vie contre l’autre, qu’ils combattent au sentier d’Allâh. Et ceux qui combattent au sentier d’Allâh, s’ils sont tués ou s’ils sont vainqueurs, nous leur donnerons un salaire sans borne (une récompense immense). »
IV, 74 ou 76.

« Ne prenez pas d’amis (ou de patrons) chez eux [les hypocrites] avant qu’ils émigrent dans le sentier d’Allâh. S’ils tournent le dos, saisissez-les, tuez-les où que vous les trouviez. Ne prenez parmi eux ni protecteur ni aide. »
IV, 89 ou 91.

« S’ils ne se tiennent pas à l’écart, s’ils ne se rendent pas à vous et ne déposent pas les armes, saisissez-les, tuez-les où que vous les trouviez. Nous vous donnons tout pouvoir sur eux. »
IV, 91 ou 93.

« Un croyant ne doit pas tuer un croyant, sauf par erreur (méprise). »
IV, 92 ou 94.

« Allâh tient prêt pour les incroyants la honte du tourment (ou un supplice ignominieux). »
IV, 102 ou 103.

« Nous tenons prête pour les incroyants la honte du tourment (ou un supplice ignominieux). »
IV, 150 ou 151.


« Les incroyants qui nient nos versets (ont traité nos signes de mensonges) seront les hôtes de la fournaise (ou les compagnons de l’Enfer). »
V (la table servie, Médine), 10 ou 13.

« Les incroyants qui nient nos signes (ont traité nos signes de mensonges) seront les hôtes de la fournaise (ou les compagnons de l’Enfer). »
V, 86 ou 88.


« Oui, les incroyants (les infidèles) auront le tourment (le châtiment) du feu. »
VIII (le butin), 14.

« Vous ne les avez (aurez) pas tués, c’est Allâh qui les a tués. Quand tu lançais, ce n'est pas toi qui le lançais, c'était Dieu, pour éprouve le fidèles par une belle épreuve. »
VIII, 17.

« Les pires bêtes (la pire engeance), aux yeux d’Allâh, sont les incroyants qui s’entêtent à ne pas croire. »
VIII, 55.


 Vous n'échapperez pas à Allah, car Allah humilie les incroyants. »
IX (la repentance), 2.


« Annonce aux incroyants l’affreux tourment. Les incroyants avec qui vous avez fait un pacte et qui ne vous ont pas fait tort et n’ont aidé personne contre vous, eh bien respectez ce pacte jusqu’à son terme car Allâh aime les fidèles. Une fois passés les mois sacrés, tuez les incroyants où que vous les trouviez. Prenez-les, assiégez les, dressez leur des embuscades. S’ils se repentent, font la prière, acquittent l’aumône, laissez-leur le champ libre, car Allâh pardonne, il a pitié. »
IX, 3-5.

« Combattez-les (massacrez-les), Allah les torture (punira) par vos mains et leur fera honte (les couvrira d’ignominie). »
IX, 14

« Croyants, quand on vous dit : au combat dans le sentier d’Allâh ! pourquoi rester cloués au sol ? Aimez-vous mieux cette vie que l’autre ? »
IX, 38.

« Celui qui s'oppose à Allah et à Son prophète recevra en rétribution le feu de la géhenne. »
IX, 63


« Allâh a promis aux hypocrites, hommes et femmes, et aux incroyants (infidèles) le feu de la géhenne. »
IX, 68.

« L’affreux tourment frappera ces incroyants. »
IX, 90.

« Allâh achète aux croyants leur âme et leurs biens pour qu’ils aient le jardin. Ils combattent dans le sentier d’Allâh. Ils tuent ou sont tués. »
IX, 111.

« Croyants, combattez les incroyants qui sont dans vos parages et qu’ils vous trouvent durs. »
IX, 123.

« Pour les incrédules, boisson brûlante (ou le breuvage de l’eau bouillante) et châtiment douloureux, parce qu’ils n’ont pas cru. »
X (Jonas), 4.

« Ceux qui ne croient pas aux versets d’Allâh, il ne les guide pas, ils auront l’affreux tourment (un châtiment douloureux). »
XVI (les abeilles), 104.

« Nous avons préparé pour les coupables un feu dont les flammes les envelopperont. S’ils crient au secours, nous les secourrons avec une eau comme du bronze en fusion (du métal fondu) pour leur brûler la face. »
XVIII (la caverne), 29. [On pourrait appeler cela le verset du 11/9]

« Les incroyants arguent de l’erreur pour rejeter la vérité. Ils se moquent de nos signes et de nos avertissements. »
XVIII, 56.

« Nous avons préparé la géhenne comme lieu commun à tous les infidèles. »
XVIII, 102.

« Ah ! si les incroyants connaissaient le moment où ils ne pourront soustraire au feu leur face ni leur dos, car ils seront sans recours. »
XXI (les prophètes), 39.

« On taillera des vêtements de feu pour les incroyants, on leur versera de l’huile bouillante sur la tête. »
XXII (le pèlerinage), 19.

« Ceux qui s’efforcent d’abolir nos signes (ou nos versets) : voilà ceux qui seront les hôtes de la fournaise. »
XXII, 50 ou 51.

« Les croyants continueront d’en douter jusqu’à la venue de l’heure soudaine, quand leur viendra le tourment d’un jour dévastateur (le jour de l'extermination les atteindra). »
XXII, 55.

« Ils nient l’heure, mais nous avons préparé un brasier pour ceux qui nient l’heure. Quand le brasier les apercevra, ils l’entendront mugir et siffler. »
XXV (le critère), 11-12. On pourrait dire : verset du 11/9.

« N’écoute pas les incroyants, combats-les rudement avec ce Coran. »
XXV, 52.

« Le jardin sera rapproché des fidèles et la fournaise se montrera aux égarés. »
XXVI (les poètes), 90-91.

« Les incroyants qui nient nos signes et la rencontre de l’autre vie seront dans le tourment. »
XXX (les Romains), 16.

« Allâh maudit les incroyants, il leur a préparé un brasier. »
XXXIII (les ligues), 64.

« L’incroyance des incroyants ne fait qu’accroître l’horreur qu’Allâh avait d’eux. »
XXXV (le créateur), 39.

« Malheur aux incroyants, à cause du feu. »
XXXVIII (çâd), 27

« Ils auront un nuage de feu sur eux et sous eux. »
XXXIX (les groupes), 16.

« Les incroyants auront le grand tourment. »
XLII (la délibération), 26.

« Les incroyants profitent, ils mangent comme des bestiaux, mais ils auront le feu pour logis. »
XLVII (Mahomet), 12.

« Nous avons préparé un brasier pour les incroyants. »
XLVIII (la victoire), 13.

« On vous lancera du feu et du bronze en fusion et vous serez sans recours. »
LV (le Miséricordieux), 35. On pourrait dire : verset du 11/9.

« Ceux qui ont nié nos versets seront les hôtes de la fournaise. »
LVII (le fer), 19.

« Aux incroyants l’affreux tourment. »
LVIII (la plaidoirie), 4.

« Les incroyants qui ont nié nos versets seront pour toujours les hôtes du feu. Mauvais avenir. »
LXIV (la duperie réciproque), 10.

« Noé dit : Seigneur, ne laisse pas d’incroyants circuler sur Terre, car si tu les laisses, ils égareront tes esclaves et n’engendreront que des pervers sans foi. »
LXXI (Noé), 26-27.

« Pour les incroyants, nous avons préparé chaînes, carcans et brasier. »
LXXVI (l’homme), 4.

« Les incroyants, qu’ils aient le livre ou qu’ils ajoutent des dieux, iront dans le feu de la géhenne et y seront pour toujours. Ce sont les pires des humains. »
XCVIII (la preuve), 6.

« Dis : vous les incroyants, je n’adore pas ce que vous adorez et vous n’adorez pas ce que j’adore. Non, je n’adore pas ce que vous adorez et vous n’adorez pas ce que j’adore. A vous votre religion, à moi la mienne. »
CIX (les incroyants), 1-6.


N.B. Ces références sont faites d’après :

1 : l’édition en collection Points Sagesses, au Seuil, en 1998 (réimpression de juin 2001) ; traduction de Jean Grosjean pour les Éditions Philippe Lebaud, 1979. Réédité en 2004.
2 : l’édition en collection PBP, chez Payot, en 2001 ; traduction d’Édouard Montet en 1958.
3 : l’édition en collection Folio classique chez Gallimard, en 2001 : traduction de Denise Masson en 1967.
4 : l'édition Fayard, en 2009 : traduction de Malek Chebel en 2009.
5 : L'édition Seuil en 2010 :  traduction d'Albert Félix Ignace de Biberstein Kasimirski (première publication en 1840).